LE DICTIONNAIRE DES DOMAINES INTELLECTUELS ET LA GRAMMAIRE FRANCAISE.

cet espace est un moment particulier de connaissance, car la langue est aussi bien un moyen de communication que de connaissance de tous les domaines intectuels. Son apprentissage nécéssite une concentraction particuliere défiant toute légèreté. la grammaire approfondie, l'étymologie, la phonétique... doivent en etre les éléments fondamentaux sans la maitrise desquels toute tentative d'apprentissage de la langue se reduirait à un simple formalisme.

mardi, octobre 16, 2007

PREFACE DU DICTIONNAIRE DES DOMAINES INTELLECTUELS
PAR
Edmond- Serge LIBOKO
Le constat d’un échec général d’intégration sociale au monde moderne et la conviction d’y remédier m’ont
permis de publier ce dictionnaire d’un type nouveau.
L’objectif visé ici est de rendre moins dépendant un vaste public qui a besoin de comprendre et d’intervenir si
besoin dans les débats intégrant les différents domaines du savoir, et ce, de façon efficace.
Toute personne lettrée qui lira cet ouvrage, même sans avoir appris l’astronomie ou la chimie nucléaire,
comprendra tout de même de quoi s’agit-il et comment s’y prendre.
Il pourra par exemple comprendre quelque chose lors d’une conférence débat, une émission radio ou
télédiffusée.
Nul n’est censé ignoré que chaque domaine intellectuel est codifié par un langage qui lui est propre, et le fait
même de lire et de relire les unités lexicales de ces domaines est un pas vers la connaissance théorique de ces
domaines, engendrant ainsi une intégration irréfutable.
Ayant choisi ce type de dictionnaire, je suis traditionnellement contraint à l’obligation proprement
dictionnairique d’exhaustivité ; le monde étant proprement évolutif par le fait même de ces domaines
intellectuels, je ne saurais affirmer que la nomenclature et la sémantique de chaque domaine listé ici est
exhaustive à 100% puisqu’un domaine comme l’informatique génère quasi permanemment les unités.
Dans mon projet de lexicographie, j’ai été approché par certains curieux qui me demandaient la cible de ce
dictionnaire.
Cette question très étonnante m’oblige à préciser la typologie des dictionnaires.
Typologiquement, il n’existe pas un seul type de dictionnaire, d’ailleurs un dictionnaire du XVIe siècle ne
correspond pas au même type d’ouvrage que ce que nous appelons dictionnaire de nos jours.
Il existe plusieurs types de dictionnaires, indépendamment même du développement des lexiques
spécialisés, qui inventorient les mots propres à un domaine spécifique.
La cible de ce dictionnaire sont les élèves, les étudiants, les professionnels, les chercheurs, les curieux…
Je vous rappelle qu’il n’existe aucun système de langue dans lequel les mots soient monosémiques, justement
en fonction des différents domaines d’activité humaines ; le mot affection en littérature n’a rien avoir
sémantiquement avec le même mot en sémiologie médicale ; un seul mot peut être à usage multiple, c’est-à-dire
polysémique.
Vu ce constat du lexicographe que je suis, j’ai décidé, en effet, d’inventorier ces lexiques voire ces sociolectes
sous l’appellation du dictionnaire des domaines intellectuels que voici.
Près de 98% des unités sont sémantiquement exhaustives ; c’est effectivement la particularité des
dictionnaires spécialisé
GRAMMAIRE FRANCAISE

ll faut distinguer la grammaire descriptive de la grammaire normative.La première se donne pour objectif de décrire et d'analyser les structures et particularités de la langue française d'un point de vue linguistique. La grammaire descriptive du français a de nos jours nettement profité du développement de la linguistique contemporaine, que ce soit dans le domaine de la grammaire textuelle, de la pragmatique ou de la sémantique, renouvelant et ffinant ainsi notre compréhension des mécanismes du français.
La grammaire normative a, par contre, pour objet les règles du parler "correct". Il est en effet important aux yeux de beaucoup de bien connaître les règles de grammaire qui gouvernent ces changements pour s'exprimer correctement, tant oralement qu'à l'écrit. Cette grammaire n'a pas de fin scientifique, mais a seulement pour but de dire "comment il faut s'exprimer".
Bien que la grammaire descriptive relève de la linguistique, il faut la distinguer de la linguistique générale qui a pour objet les phénomènes linguistiques présents dans différentes langues alors que la grammaire du français relève de la linguistique appliquée, c'est-à-dire de l'étude d'une langue particulière.

L'orthographe

Les parties du discours

Par parties du discours, on entend l'ensemble des classes de mot qui composent une langue. Il

s'agit en français du nom, du pronom, du verbe, de l'adverbe, de l'article et des conjonctions.

Afin de différencier les différentes parties du discours, nous présenterons leurs particularités morphologiques, sémantiques et syntaxiques.

Le nom

Les particularités morphologiques du nom en français : il est variable en nombre (on peut le

mettre au singulier et au pluriel), mais souvent invariable en genre (il varie dans des cas comme

boulanger/boulangère, auteur/auteure).

Les particularités sémantiques du nom en français : il désigne un être, une entité ou une notion

abstraite dans le cas du nom commun ou un être vivant, un endroit, etc. dans le cas du nom

propre. « Table », « voiture » ou « liberté » sont des exemples de noms communs, tandis que «

Marie-Antoinette », « Paul » ou « Berlin » sont des exemples de noms propres.

Les particularités syntaxiques du nom en français : il peut avoir les fonctions syntaxiques

suivantes dans la phrase : sujet, complément d'objet direct, complément d'objet indirect,

apposition, attribut du sujet.

Le pronom

Les particularités morphologiques du pronom en français : il est variable en genre (masculin ou

féminin) et en nombre (singulier ou pluriel).

Les particularités sémantiques du pronom en français : il n'a pas de signification propre, car elle

dépend soit du contexte extralinguistique (quand le pronom est un déictique), soit du contexte

textuel (si le pronom est un anaphorique ou un cataphorique). La signification du pronom

déictique « il », par exemple, dépend de la référence, c'est-à-dire de la personne ou de l'être auquel ce pronom renvoie. La signification du pronom cataphorique « celle-ci », par contre, dépend du contexte textuel, soit du mot auquel il réfère.
Les particularités syntaxiques du pronom en français : elles sont identiques à celle du nom, que le pronom peut remplacer dans la phrase. C'est cette propriété du pronom qui explique d'ailleurs son origine, pronom signifiant ce qui est « pour » (« pro ») le nom.
Le verbe
Les particularités morphologiques du verbe en français : le verbe varie en personne (1re, 2e, 3e), en nombre (singulier ou pluriel), en temps (présent, futur, imparfait, passé composé, passé antérieur, plus-que-parfait, passé simple), en mode (indicatif, conditionnel, subjonctif, infinitif, impératif, participe) et en voix (passif, actif).
Les particularités sémantiques du verbe en français : il désigne un état (être, paraître, sembler, devenir, demeurer, rester, passer pour, mourir, vivre et naître) ou une action (manger, boire, penser, etc.).
Les particularités syntaxiques du verbe en français : il est le nœud de la phrase. Sans lui, il n'y a pas de phrase. Il nécessite souvent des compléments (complément d’objet direct et/ou indirect). Les verbes d'état (être, demeurer, passer pour, sembler, etc.) ont la fonction de copule entre le sujet et l'attribut du sujet.
Pour les détails de la conjugaison des temps décrits ci-après, consulter: : mode et temps.
Les temps
Le temps permet, comme son nom l’indique, de situer l’action dans le temps. Certains temps sont absolus (présent, imparfait, passé simple, passé composé, futur) et d’autres relatifs (comme le passé antérieur, le plus-que-parfait, le futur antérieur), les premiers situant simplement le procès dans le temps alors que les seconds le situent en fonction d’autres temps.
Présent
Le présent de l’indicatif a plusieurs usagesmais il permet avant tout d'indiquer que l'action a lieu au moment ou lors d'un moment contemporain de celui où le locuteur parle.
Le présent de vérité générale, par contre, désigne une vérité valable de manière générale. On le retrouve par exemple dans des proverbes comme « qui vole un œuf vole un bœuf ».
Passé simple
Le passé simple désigne une action sans rapport avec le moment présent et complètement achevée au moment où le locuteur parle. C'est un temps du récit qui tend à disparaître de la langue orale.
Imparfait
Les quatre valeurs principales de l'imparfait sont les suivantes:
L'imparfait de l'indicatif est apte à rendre compte d'un fait situé dans le passé. Il indique que l'évènement n'appartient plus / pas à l'actualité de l'énonciateur. L'imparfait présente le procès dans son déroulement, en cours d'accomplissement. "Il faisait" (imparfait) par exemple insiste sur le temps nécessaire pour réaliser une action par opposition à "il fit" (passé simple) désignant une action ponctuelle.
L’imparfait descriptif
L’imparfait historique
L’imparfait de répétition (aspect itératif)
Passé composé de l'indicatif actif
Le passé composé comme son nom l'indique est un temps composé de deux morceaux :
Le verbe "avoir" ou "être" (appelés alors auxiliaires) conjugué au présent + le participe passé du verbe.
Ainsi, au présent, le verbe manger donne :
Je mange.
Devient, au passé composé :
J'ai mangé (le verbe avoir conjugué au présent+le participe passé du verbe manger).
L'auxiliaire employé est généralement le verbe "être" lorsque le verbe que l'on veut conjuguer au passé composé est un verbe de mouvement.
EX : je suis allé, je suis parti, je suis tombé. Dans ce cas, on accorde le participe passé avec le sujet (Il est tombé, mais elle est tombée)
Le passé composé s'emploie pour désigner un acte qui a eu lieu dans le passé et qui dans le passé a été fini. Ainsi, "J'ai mangé puis je suis parti", alors que l'imparfait désigne une action qui a été commencée dans le passé, mais qui a été interrompue (Je mangeais mais mon frère est arrivé à ce moment-là).
Passé antérieur
Le Passé antérieur se forme avec l'auxiliaire être ou avoir conjugué au passé simple puis, suivit d'un participe passé (c'est un temps composé).
exemple :
passé simple : Il acheta des chaussures.
passé antérieur : Il eut acheté des chaussures.
Tout comme le passé simple, le passé antérieur s'utilise plutot à l'écrit qu'à l'oral...
Plus-que-parfait
Le plus-que-parfait est un temps composé, presque comme le passé composé :
Un auxiliaire+participe passé du verbe que l'on veut conjuguer.
Mais l'auxiliaire n'est pas conjugué au présent, mais à l'imparfait.
Ainsi, on obtient :
Je mange -au présent-
J'ai mangé -au passé composé-
J'avais mangé -au plus-que-parfait-
Futur
La grammaire française contemporaine connaît deux types de futurs: le futur simple et le futur antérieur.
Le futur simple:
Article détaillé : Futur simple.
quand le verbe est du premier ou du second groupe, on reprend le verbe à l'infinitif présent en ajoutant les terminaisons suivantes: -ai, -as, -a, ons, -ez, -ont.
quand le verbe est un verbe régulier du troisième groupe :
quand il se termine en ir procéder comme avec les premier et second groupe
dans les autre cas reprendre la troisième personne de l'indicatif présent et utiliser les terminaisons : -rai, -ras, -ra, rons, -rez, -ront.
Le futur antérieur: c'est un temps composé avec l'auxiliaire être ou avoir conjugué au futur simple suivi du verbe au participe passé.
Les modes
Le mode est un aspect de la forme du verbe qui indique le degré de réalité que celui qui parle donne à la proposition qu'il fait.La Grammaire française permet six modes, deux réels (l'indicatif et l'infinitif) et quatre irréels (le subjonctif. le conditionnel, l'impératif et le participe) qui permettent d'exprimer des fictions, des suppositions, des ordres, etc...
Tous les langages artificiels, tels que les mathématiques, font des propositions selon un mode réel (le plus souvent équivalent de l'infinitif), même s'ils distinguent les hypothèses des axiomes et possèdent des opérateurs indiquant des conditions. L'opposition logique disjonctive entre le vrai et le faux est différente de l'opposition modale entre réalité et fictions.
L'indicatif
Au mode indicatif, ce qui est dit est proposé comme étant un fait réel ou considéré comme tel.Exemples: Paul va dans la cuisine.Je sais que Paul va dans la cuisine.Supposons que Paul va dans la cuisine.
Le subjonctif
Au mode subjonctif, ce qui est dit est proposé comme étant une fiction dont la nature est indiquée par le verbe de la proposition principale: un vœu, une supposition, un ordre, etc..En effet, le mode subjonctif ne s'emploie que dans des phrases comportant deux propositions subordonnées l'une à l'autre par une conjonction: une proposition appelée principale (dont le verbe est en général à l'indicatif), et une proposition dite subordonnée dont le verbe est au subjonctif:Exemple: Je veux que Paul aille dans la cuisine.Supposons que Paul aille dans la cuisine.La proposition principale peut être sous-entendue.Exemple: (...)Qu'il aille dans la cuisine.
L'impératif
Au mode impératif, ce qui est dit est proposé comme une fiction dont la nature est un souhait, une volonté ou un ordre exprimée par celui qui parle.Exemple: Va dans cuisine!L'impératif n'est qu'une forme particulière et abrégée du mode subjonctif dans les cas où, d'une part la proposition principale qui exprime la volition est sous-entendue, d'autre part cette volition est celle du locuteur, d'autre part enfin le discours s'adresse au sujet de la proposition subordonnée qui apparaît alors comme la proposition principale.Exemple: Je veux ( je souhaite, j'aimerais) que tu ailles dans la cuisine. est équivalent de:Va dans la cuisine.
Le conditionnel
Au mode conditionnel, ce qui est dit est proposé comme étant soit réel, soit irréel selon qu'une condition exprimée ou sous-entendue est considérée comme vraie ou fausse.Certains grammairiens actuels rejettent l'idée que le conditionnel soit un mode.Les deux derniers modes, appelés aussi semi-verbaux parce que le verbe n'est plus vraiment un verbe, sont employés lorsque deux propositions sont composées entre elles sans que leurs verbes aient des sujets distincts. La proposition subordonnée est alors réduite à son verbe qui prend la place d'un nom ou d'un adjectif ayant une fonction dans la proposition principale.Lorsque le premier verbe est un verbe auxiliaire, c'est-à-dire exclusivement les verbe "avoir" ou "être", le second verbe est au mode participe.Exemple: Les enfant sont allés dans la cuisine.Lorsque le premier verbe est un autre verbe, le second verbe est au mode infinitif. Comme le premier verbe est très souvent un verbe semi-auxiliaire (vouloir, devoir, pouvoir, etc..), ou un verbe d'état(paraître, sembler, devenir, demeurer, rester), on considère que l'infinitif est, comme le subjonctif, un mode irréel.Exemples: Les enfants veulent aller dans la cuisine.est la contraction de:Les enfants veulent que eux aillent dans la cuisine.
L'infinitif
Au mode infinitif, le verbe est assimilé à un nom qui cesse d'avoir le même sujet que le premier verbe pour jouer la fonction de complément d'objet direct de celui-ci dans le première proposition.Exemples: Les enfants veulent (eux) aller dans la cuisine.Les enfants pensent à partir dans la cuisine.Bien que substantivé, le verbe au mode indicatif reste invariable et continue à exprimer la réalité d'une action avec des compléments, ici un complément circonstanciel de lieu.
Le participe
Au mode participe, le verbe qui est assimilé à un adjectif et joue la fonction d'attribut du sujet dans la première proposition.Comme les verbes auxiliaire être et avoir posent la réalité de ce qui est dit, on considère que l'infinitif est, comme l'indicatif, un mode irréel.
L'adverbe [
L'adverbe est un mot habituellement invariable dont la fonction est de modifier le sens du verbe, de l'adjectif ou d'un autre adverbe auquel il se rapporte.
Exemples:
Le professeur parle lentement. (modifie un verbe)
Le professeur parle bien lentement. (modifie l'adverbe)
Il est très gentil. (modifie un adjectif)
Classes
de manière : bien, mal, ensemble, constamment, convenablement, aisément, etc.
de temps : aujourd'hui, tôt, longtemps, quelquefois, souvent, toujours, etc.
de lieu : devant, derrière, où, près, loin, dehors, ici, là, etc.
de quantité : beaucoup, trop, aussi, assez, tout, très, moins, etc.
d'affirmation et de doute : oui, si, naturellement, probablement, peut-être, etc.
de négation : non, ne pas, ne aucunement, ne pas du tout, ne jamais, etc.
d'interrogation : combien, comment, où, pourquoi, quand, etc.
locutions adverbiales : en attendant, petit à petit, de temps en temps, à la longue, à peu près, à propos, en même temps, quelque part, par hasard, bien sûr, tout de suite, sans doute, à moitié, etc.
Formation
Règle générale: Ils se forment en ajoutant le suffixe -ment au féminin de l'adjectif.
Ex. heureux, heureuse→ heureusement vif, vive→ vivement naturel, naturelle→ naturellement
Cas particuliers 1- Quelquefois le e du féminin se change en é.
Ex.profond, profonde→ profondément aveugle, aveugle→ aveuglément précis, précise→ précisément
2- Ceux qui finissent en - é, -i, -u> le suffixe -ment s’ajoute au masculin
Ex. vrai→ vraiment aisé→ aisément résolu→ résolument
3- Ceux qui finissent en- ant ou -ent→ -amment ou en → emment. Les deux terminaisons se prononcent de la même façon.
Ex: savant→ savamment, prudent→ prudemment Sauf: lente→ lentement, Présente→ présentement
Place de l'adverbe
1-Un adverbe qui modifie un adjectif ou un autre adverbe précède ce mot.
Ex: Vous êtes mal habillée. (devant un adjectif) Il va probablement mieux. (devant un adverbe
2-Un adverbe qui modifie un verbe se place derrière le verbe:
a)S'il modifie un verbe à temps simple, il suit le verbe.
Ex.Je le crois généralement.Parlez-moi franchement.Il n'était jamais à l'heure.
b)S'il modifie un verbe à un temps composé, l'adverbe se place entre l'auxiliaire et le participe passé quand il est court ou commun : toujours, souvent, déjà, etc.
Ex.Vous avez mal jugé la situation. J'ai presque fini. Vous avez déjà pris votre décision?
3-Si l'adverbe est long (comme beaucoup d'adverbes en ment) et non commun, on le place après le participe passé.
Ex.Il vous a parlé gentiment.Elle a agi généreusement.
4-Les adverbes de temps et de lieu se placent au commencement de la phrase, après le participe passé ou à la fin de la phrase.
Ex.Aujourd'hui, j'ai des courses à faire. Je l'ai rencontré là-bas. Je n'ai pas fait grand-chose hier. Tu t'es levé tard ce matin.
Subordonnée de conséquence ou consécutive
Les adverbes d’intensité introduisent un rapport de conséquence . Ex: Il est si malade qu’il ne peut pas se lever.
Si+ Adj o adv + que Tant + Verb +que Tellement + de + subt+ que
L'article
L'article est un déterminant. Il existe deux types d'article en français : l'article défini et l'article indéfini.
L'article défini
Le est l'article défini masculin singulier, la l'article défini féminin singulier, les est l'article défini pluriel masculin et féminin.
L'article indéfini
Un est l'article indéfini masculin singulier, une l'article indéfini féminin singulier, des est l'article indéfini pluriel masculin et féminin et du l'article partitif masculin (l'article partitif féminin se réalise par la paire de la).
Les conjonctions
Quelques conjonctions de subordination:
Cause: comme, parce que, puisque, étant donné que, vu que, sous prétexte que (indicatif)
But: afin que, de façon à ce que, de manière que, pour que (subjonctif)
But négatif (lorsqu'il s'agit d'éviter une certaine conséquence) de peur/crainte que (subjonctif)
Comparaison: comme, de même que, ainsi que, plus/moins que (indicatif)
Concession: quoique, quoi que, bien que, malgré que (subjonctif)
Restriction: même si (indicatif ), encore que, en admettant que (subjonctif)
Restriction alternative: tandis que, alors que (indicatif)
Condition: si, même si (indicatif), au cas où (conditionnel), à condition que, pourvu que, à supposer que (subjonctif)
Condition négative: à moins que (subjonctif), sauf si, faute de quoi (indicatif)
Simultanéité: au moment ou, en même temps que, pendant que, tandis que, alors que, lorsque, quand (indicatif)
Antériorité: avant que, jusqu'à ce que, en attendant que (subjonctif)
Postériorité: après que, dès que, aussitôt que, une fois que (indicatif)
Proportion: à mesure que, chaque fois que, toute les fois que (indicatif)
Conséquence: a tel point que, si bien que, au point que, de sorte que, de façon que, si/tellement/tant... que (indicatif)
Les conjonctions de coordination
mais, ou, et, donc, or, ni, car. Introduisent une subordonnée conjonctive
Syntaxe
La syntaxe est l'ensemble de règles qui régissent la structure des phrases d'un langage.
L'expansion du nom
L'expansion du nom précise le sens du nom; ce peut être un adjectif, un nom ou une proposition subordonnée relative. Parmi elles, on distingue: l'épithète liée, l'épithète détachée, l'apposition, le complément du nom et le complément de l'antécédent.
Syntaxe de la proposition indépendante

Les compléments circonstanciels

Syntaxe de la proposition complexe

Les propositions circonstancielles

Syntaxe de la proposition interrogative

Morphologie
Dans la langue française, certains mots sont variables, suivant le contexte.
Les mots variables, en français, sont :
les noms et les pronoms;
les déterminants;
les adjectifs, participes passés, et participes présents;
les verbes.
Les mots des autres catégories sont (presque) toujours invariables :
les adverbes;
les conjonctions de coordination;
les conjonctions de subordination;
les prépositions;
les mots exclamatifs et les mots interrogatifs; les interjections

  1. Le verbe - concordance des temps



    On appelle concordance des temps la relation entre le temps de la proposition principale et des subordonnées.

    Concordance des temps commandée par le sens
    Il s'agit de traduire la relation chronologique.
    - je crois qu'il pleut (présent),
    - je crois qu'il pleuvait (imparfait),
    - je crois qu'il pleuvra (futur).

    Les temps composés expriment l'antériorité par rapport à un moment donné (passé ou à venir), mais accompli :
    - je te raconte ce que je vois,
    - je te raconte ce que j'ai vu (antériorité),
    - je te racontais ce que je voyais,
    - je te racontais ce que j'avais vu (antériorité dans le passé),
    - je te raconterai ce que je verrai,
    - je te raconterai ce que j'aurai vu (antériorité dans le futur),
    - il partit dès qu'il entendit le signal,
    - il partit dès qu'il eut entendu le signal (antériorité dans le passé).

    Concordance des temps obligatoire
    Dans certains cas, la relation entre les temps est une certitude grammaticale.

    présent + présent => imparfait + imparfait
    - je fais ce que je veux (présent + présent),
    - il faisait ce qu'il voulait (imparfait + imparfait).

    futur + futur antérieur => conditionnel + conditionnel passé
    - il est convenu qu'on vous préviendra (futur) dès qu'une décision aura été prise (futur antérieur),
    - il était convenu qu'on vous préviendrait (conditionnel) dès qu'une décision aurait été prise (conditionnel passé).

    présent + passé composé => imparfait + plus-que-parfait
    - je crois que je me suis trompé (présent + passé composé),
    - il croyait qu'il s'était trompé (imparfait + plus-que-parfait).

    Concordance des temps au subjonctif
    Quand le verbe de la principale est au présent ou au futur, celui de la subordonnée est au subjonctif présent :
    - je crains qu'il ne soit trop tard (présent + subjonctif présent).

    Quand le verbe de la principale est à un temps du passé (récit), celui de la subordonnée est à l'imparfait du subjonctif :
    - je craignais qu'il ne fût trop tard (imparfait + imparfait du subjonctif).

    Pour exprimer l'aspect accompli dans la subordonnée, on emploie soit le passé, soit le plus-que-parfait du subjonctif :
    - je crains que mes paroles n'aient été mal interprétées (présent + passé du subjonctif).
    - il craignait que ses paroles n'eussent été mal interprétées (imparfait + plus-que-parfait du subjonctif).

    Remarques
    Dans la langue courante, on emploie souvent le présent ou le passé composé du subjonctif au lieu de l'imparfait ou du plus-que-parfait de ce mode, c'est-à-dire qu'on se borne à exprimer l'opposition entre le non accompli et l'accompli :
    - j'avais peur qu'il soit trop tard (subjonctif présent = non accompli).
    - il avait peur que ses paroles aient été mal interprétées (passé du subjonctif = accompli).

    Même dans la langue soignée, l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif ne sont guère usuels qu'à la 3e personne (sauf pour être et avoir, où toutes les personnes peuvent s'employer) :
    - je craignais que vous n'arriviez en retard à l'hôtel (subjonctif présent).
    et non :
    - je craignais que vous n'arrivassiez en retard (imparfait du subjonctif).





    Indicatif - présent
    Ne pas oublier que la 2e personne du singulier prend toujours un s.

    Indicatif - imparfait
    Pour les 1re et 2e personnes du pluriel, les terminaisons sont toujours : ions, iez, quel que soit le radical ; il faut donc toujours les ajouter. Cette remarque est également vraie pour le présent du subjonctif.
    - voir : nous voyions, que vous voyiez
    - plier : nous pliions, que vous pliiez
    - payer : nous payions, que vous payiez
    - négocier : nous négociions, que vous négociiez

    Indicatif - passé simple
    Ne pas oublier l'accent circonflexe sur les 1re et 2e personnes du pluriel : nous eûmes, vous eûtes...

    Exception : haïr : nous haïmes, vous haïtes...

    Ne pas mettre d'accent à la 3e personne du singulier: il eut...

    Exception : croître : il crût.

    Indicatif - futur
    Pour tous les verbes, il faut bien distinguer ce temps du présent du conditionnel ; pour la 1re personne du singulier, la seule différence est marquée par la prononciation :
    - futur, son é fermé : ai.
    - présent du conditionnel, son è ouvert : ais.

    Temps composés
    Passé composé (présent de l'auxiliaire + participe passé)
    - j'ai pris mon repas et je suis parti...

    Plus que parfait (imparfait de l'auxiliaire + participe passé)
    - elle avait fini sa toilette et elle s'était habillée...

    Passé antérieur (passé simple de l'auxiliaire + participe passé)
    - dès qu'il fut sorti, il se mit à pleuvoir...

    Futur antérieur (futur de l'auxiliaire + participe passé)
    - quand j'aurai fini mon travail, je me reposerai...

    Conditionnel
    Présent
    - Si j'avais de l'argent, j'achèterais une maison.

    Passé (conditionnel présent de l'auxiliaire + participe passé)
    - j'aurais voulu être là...

    Subjonctif
    Ce mode est introduit par que. Il exprime la subordination, le doute, l'indécision, le fait possible.

    Présent
    - il faut que je coure vite, que j'acquière de l'endurance... (indicatif: je cours, j'acquiers)
    - il ne faut pas que j'aie froid... (indicatif : j'ai)

    Passé (présent de l'auxiliaire + participe passé)
    - il douta que je sois venu

    Imparfait
    - encore eût-il fallu qu'il travaillât...

    Plus que parfait
    - qu'il eût travaillé...

    Attention : après que est suivi de l'indicatif.

    Impératif
    Pour les verbes du 1er groupe (et du 3e groupe quand la terminaison est en e), la 2e personne du singulier ne prend pas de s :
    - n'y va pas...
    - assaille tes ennemis, souffre en silence, ouvre la porte, sache que...

    Exceptionnellement, par raison d'euphonie, on met un s aux verbes suivis de en et y :
    - vas-y, donnes-en...

    Mais ces impératifs s'écrivent sans « s » ni trait d'union devant « en » et « y » suivis d'un infinitif :
    - va y mettre de l'ordre !
    - ose en dire du mal !

    Participe présent, adjectif verbal
    Le participe présent (invariable) exprime une action :
    - des fillettes tremblant de peur.

    L'adjectif verbal indique un état :
    - des fillettes tremblantes.

    L'adjectif verbal peut différer, par l'orthographe, du participe présent dont il dérive :

    Participe présent Adjectif verbal
    adhérant adhérent
    convainquant convaincant
    différant différent
    divergeant divergent
    équivalant équivalent
    fatiguant fatigant
    négligeant négligent
    provoquant provocant, etc.

    A noter quelques noms dont l'orthographe diffère de celle du participe présent :

    Participe présent Nom
    adhérant un adhérent
    différant un différend
    fabriquant un fabricant
    présidant un président
    résidant un résident

    A noter également :

    Participe présent Adjectif verbal Nom
    obligeant obligeant l'obligeance
    exigeant exigeant l'exigence
    négligeant négligent la négligence
    L'accent circonflexe



    L'accent circonflexe peut se placer sur toutes les voyelles sauf le « y ».
    - noirâtre, tempête, abîme, dôme, flûte...

    L'accent circonflexe indique souvent la disparition d'un « e » ou plus souvent d'un « s »:
    - âge s'écrivait autrefois eage
    - tête s'écrivait autrefois teste
    - forêt, forestier
    - vêtement, vestimentaire
    - hôpital, hospitalier
    - fenêtre, défenestrer

    Il coiffe les voyelles de certains mots afin d'éviter une confusion :
    - la tâche (travail) à distinguer de la tache (salissure)
    - crû (participe passé de croître) à distinguer de cru (verbe croire et adjectif)
    - dû (adjectif, du verbe devoir) à distinguer de l'article du (contraction de « de le ») ; ne prend l'accent circonflexe qu'au masculin singulier (due, dues et dus). Voir aussi les conjonctions et les prépositions.
    - mûr (adjectif) à distinguer de mur (substantif)
    - sûr (adjectif = certain) à distinguer de sur (préposition et adjectif signifiant aigre)

    On le trouve également sur :
    - le « o » des pronoms possessifs: le nôtre et le vôtre (à distinguer des adjectifs possessifs : notre et votre)
    - le « i » des verbes en aître et oître, lorsque le i est suivi d'un t: il disparaît, il croît...
    - le « i » de 3 mots en ître: bélître, huître, épître.
    - le « a » du suffixe âtre, marquant la dépréciation (voir suffixes): grisâtre, douceâtre...
    - mais pas sur iatre: pédiatre, psychiatre.
    - les voyelles de certaines terminaisons verbales: nous saisîmes, nous reçûmes, vous chantâtes...
    - qu'il chantât, qu'il eût chanté, il fût venu...
    - dans certains cas, le tréma l' emporte sur l'accent circonflexe: nous haïmes, qu'il haït



    Les conjonctions et les prépositions


    Les conjonctions et les prépositions sont des mots essentiellement invariables.

    Les conjonctions
    De coordination
    Elles servent à relier deux éléments :
    * les unes sont des mots simples :
    - mais, ou, et, donc, or, ni, car, toutefois, cependant
    * d'autres sont composées :
    - par conséquent, d'ailleurs...

    De subordination
    Elles peuvent également être simples :
    - quand, que, quoi...
    ou composées :
    - afin que, dès que, parce que...

    Les prépositions
    Elles peuvent également être simples :
    - de, par, sur...
    ou composées :
    - au-dessus, en deçà, grâce à...

    Remarques
    Les locutions construites avec « à » peuvent se contracter avec le, les :
    - grâce au...

    N.B. Ne pas confondre la locution quant à (la, au, aux) avec la conjonction de subordination quand.

    Les chausse-trappes
    Les conjonctions et les prépositions peuvent, comme les articles, entraîner des confusions.

    à et a
    à (accent grave), préposition,
    a (sans accent), verbe avoir. Il s'agit du verbe quand on peut remplacer le présent a par l'imparfait avait.

    après que
    après que est suivi de l'indicatif et non du subjonctif. En effet, cette locution indique nécessairement une action passée qui s'est donc réalisée (mode indicatif), alors que le subjonctif est le mode de l'action non réalisée. Il convient d'écrire :
    - après qu'il eut chanté (passé antérieur), il partit.
    - et non pas: après qu'il eût chanté (subjonctif), il partit.

    dans et d'en
    dans, préposition, introduit un nom complément,
    d'en, préposition et pronom, est toujours placé devant un verbe.

    du et dû
    du, article, contraction de le,
    dû, adjectif = que l'on doit ; ne prend l'accent circonflexe qu'au masculin singulier (due, dues et dus),
    dû, forme du verbe devoir, au participe passé, au conditionnel (j'aurais dû, j'eusse dû).

    hors et or
    hors, préposition, signifie en dehors de,
    or, conjonction, peut être remplacé par et, puis,
    Attention également à l'expression d'ores et déjà (dès à présent).

    où et ou
    où (accent grave), adverbe ou pronom relatif ; peut être remplacé par ici,
    ou (sans accent), conjonction ; peut être remplacé par ou bien.

    parce que et par ce que
    parce que est une locution qui introduit une notion de cause,
    par ce que signifie par les choses que.

    près et prêt
    près, suivi de de, indique la proximité,
    prêt, adjectif, est suivi de la préposition à.

    quand et qu'en
    quand est une conjonction (lorsque),
    qu'en est la contraction de que et en.

    quand et quant
    quand est une conjonction (lorsque),
    quant est une locution, suivi de à la, au ou aux.

    quoi que et quoique
    quoi, pronom relatif, suivi de que, introduit un verbe au subjonctif (sens de quelle que soit la chose),
    quoique, conjonction, s'écrivant en un seul mot, a le sens de bien que.

    sans et s'en
    sans, préposition ayant un sens négatif,
    s'en, pronom personnel se élidé, suivi de en.

    s'il et si l'
    s'il est la contraction de si il,
    si l' : le l est phonétique (si l'on veut, pour si on

    Le verbe - accord avec le sujet


    La plupart
    Lorsque la plupart est accompagné d'un complément, le verbe s'accorde avec ce complément ; sinon, le verbe est censé être au pluriel :
    - la plupart de mes livres sont reliés...
    - la plupart du temps se passait en bavardages...
    - la plupart partent en vacances...

    Moins de deux
    Le verbe qui suit se met au pluriel :
    - moins de deux années se sont écoulées...

    Plus d'un
    Le verbe qui suit se met, en principe, au singulier :
    - plus d'une feuille tombe...

    mais : on n’indiquera le pluriel que pour un chiffre supérieur ou égal à 2 :
    - 1,5 jour...

    Verbe être précédé de « ce » ou « c' »
    L'accord se fait, en principe, avec le nom ou le pronom qui suit :
    - ce sont des heures qui paraissent longues...

    Toutefois, l'emploi de la 3e personne du singulier est toléré. On pourrait écrire :
    - c'est des heures qui paraissent longues...

    Néanmoins, dans certains cas, on emploie uniquement le singulier, par exemple :
    * devant les 1re et 2e personnes du pluriel :
    - c'est nous...
    - c'était vous...

    * devant l'énoncé de sommes, d'heures, de quantités quelconques :
    - c'est 500 euros que je vous dois...
    - c'est 8 heures qui sonnent...

    Verbe d'une proposition subordonnée introduite par qui ou que
    Le pronom relatif « qui » est toujours le sujet d'un verbe (et représente un mot placé dans la proposition principale qui précède), alors que le pronom relatif « que » n'est qu'un complément.

    Donc :

    * pour accorder le verbe d'une proposition introduite par « qui », il faut chercher le sujet dans la proposition qui précède :
    - on voyait un vieillard qui suivait deux enfants...

    Attention en particulier quand le sujet est un pronom personnel :
    - c'est moi qui venais le premier...
    - c'est toi qui marches devant...

    * le verbe d'une proposition introduite par « que » a son sujet dans cette même proposition :
    - on voyait un vieillard que suivaient deux enfants...
    Le verbe - l'accord des participes passés



    Le participe passé employé seul s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
    - un travail terminé, des fleurs coupées...

    Cas particuliers : ci-annexé, ci-joint, ci-inclus, étant donné
    En général, ces participes restent invariables :
    - quand ils sont en tête de phrase: Ci-joint les factures... Ci-inclus une feuille de déclaration...
    - quand ils précèdent immédiatement le nom qu'ils accompagnent: vous trouverez ci-inclus copie de...
    Mais ils s'accordent :
    - quand ils sont placés après le nom qu'ils qualifient : la lettre ci-jointe...
    - quand ils sont placés devant un nom précédé d'un article, d'un adjectif possessif, démonstratif ou numéral : vous trouverez ci-jointes les pièces... je vous adresse ci-joints deux contrats...

    Participe passé avec être
    Le participe passé employé avec être ou les verbes d'état (paraître, sembler, devenir, demeurer, rester,...) s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe dont il est alors l'attribut :
    - la porte est fermée.
    - le magasin est ouvert.

    Participe passé avec avoir
    Il s'accorde avec le complément d'objet direct (cod) qui est placé avant lui :
    - les fruits qu'elles ont mangés étaient beaux.
    mais : elles ont mangé... elles ont mangé des fruits...

    Participe passé suivi d'un infinitif
    Dans ce cas, il faut se poser la question de qui fait l'action indiquée par l'infinitif. Si le sujet fait l'action indiquée par l'infinitif, le participe passé s'accorde :
    - la personne que j'ai entendue chanter (c'est la personne qui fait l'action de chanter) ;
    - la chanson que j'ai entendu chanter (la chanson est chantée).

    Fait et laissé
    * avec l'auxiliaire avoir :
    Le participe fait suivi immédiatement d'un infinitif est toujours invariable, car il est considéré comme faisant corps avec l'infinitif.
    - je les ai fait venir
    - la lettre que j'ai fait partir

    En revanche, pour laissé suivi d'un infinitif, il n'y a pas de règle absolue : certains estiment que ce participe doit être invariable (à l'instar de fait), d'autres l'accordent. :
    - les clefs que j'ai laissé(es) tomber

    * avec l'auxiliaire être (forme pronominale) :
    - elles se sont fait prendre ;
    - elle s'est laissée mourir de chagrin (c'est elle qui meurt) ;
    - elle s'est laissé séduire (ce n'est pas elle qui séduit).

    NDLR : Les cas d'accord de « fait » et « laissé » suivis d'un infinitif ne sont pas simples. Aussi, et compte tenu des recommandations du Conseil supérieur de la langue française de 1990, on peut considérer que les participes « fait » et « laissé », suivis immédiatement d'un infinitif, sont invariables (avec l'auxiliaire avoir comme en emploi pronominal).

    Eu à, donné à, laissé à
    Ces participes passés suivis d'un infinitif s'accordent si le nom (ou le pronom) qui précède est senti comme le cod du participe :
    - les problèmes qu'il a eu à résoudre (il a eu quoi ? à résoudre des problèmes) ;
    - l'auto qu'on lui avait laissée à réparer (on lui avait laissé quoi ? une auto à réparer).

    Remarque
    Le verbe à l'infinitif peut être sous-entendu :
    - j'ai fait tous les efforts que j'ai pu... (que j'ai pu faire)

    Participe passé précédé de en
    En peut être complément d'objet indirect (on peut alors le supprimer sans changer le sens de la phrase) :
    - ce livre a eu un grand succès : les traductions qu'on en a données sont innombrables.

    En peut faire l'objet de complément d'objet direct ; on considère alors qu'il n'a ni genre, ni nombre :
    - des livres ? Il en a lu !
    - de ces livres, combien en avez-vous lu ?
    - de ces livres, j'en ai beaucoup lu.

    Participe passé précédé d'un groupe de mots (cod)
    L'accord varie suivant le sens :
    - le paquet de livres que j'ai reçu.
    - le paquet de livres que j'ai lus.
    - le peu de progrès qu'il a fait me désole.
    - le peu d'encouragements qu'il m'a donnés m'ont aidé.

    Participe passé des verbes coûter, valoir, vivre, peser, marcher, courir...
    Ces verbes ont la particularité d'être intransitifs au sens propre (donc pas d'accord du participe passé). Il sont alors accompagnés de compléments circonstanciels, à ne pas confondre avec des cod :
    - les trois mille francs que cet achat m'a coûté... (combien m'a-t-il coûté ?)
    - la somme que cette robe a valu...
    - les dix grammes que cette lettre a pesé...
    - les vingt minutes que j'ai couru, marché...
    - les quarante années que j'ai vécu...

    Mais aussi transitifs au sens figuré (accord du participe passé, si cod placé avant) :
    - les efforts que ce travail a coûtés...
    - les compliments que cette robe m'a valus...
    - les dangers que j'ai courus...
    - les belles années que j'ai vécues...

    Participe passé d'un verbe impersonnel
    Il n'y a pas de complément d'objet direct, donc pas d'accord :
    - quelle patience il nous a fallu !
    - quelle chaleur il a fait !
    (patience et chaleur sont en fait « sujets réels »)

    Participe passé d'un verbe pronominal
    Les verbes pronominaux ne s'emploient qu'avec un pronom personnel de la même personne que le sujet ; ils forment leurs temps composés avec l'auxiliaire être.

    Le participe passé s'accorde avec le sujet du verbe :
    - ils se sont aperçus de leur erreur
    - ils se sont lavés
    - ils se sont battus

    Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le complément d'objet direct (cod) suit le verbe ; il y a accord lorsque le cod précède le verbe (en fait, c'est la même règle qu'avec l'auxiliaire avoir) :
    * cod après le verbe
    - ils se sont lavé les mains
    - ils se sont écrit des lettres
    - ils se sont attribué toutes les places

    * cod avant le verbe
    - les mains qu'ils se sont lavées
    - les lettres qu'ils se sont écrites
    - les places qu'ils se sont attribuées

    Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le verbe pronominal réfléchi ou réciproque est, à la forme active, un verbe transitif indirect, ou un verbe admettant un complément d'attribution introduit par à :
    - ils se sont nui (nuire à quelqu'un)
    - ils se sont écrit (écrire à quelqu'un)
    - les générations qui se sont succédé (succéder à quelqu'un)

    Participe passé des verbes se plaire, se complaire, se déplaire, se rire
    restent invariables :
    - ils se sont plu l'un à l'autre...
    - ils se sont déplu dans ce village...
    - elles se sont ri de ces difficultés...

    Participe passé du verbe bénir
    Il a deux formes : bénit(e) et béni(e).

    Bénit, bénite
    Ne s'emploie que comme épithète quand il s'agit d'une bénédiction religieuse et ne concerne que des objets :
    - le pain bénit, de l'eau bénite

    Béni, bénie
    - cette médaille a été bénie par le prêtre







    RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

    INTRODUCTlON

    Dans son discours du 24 octobre 1989, le Premier ministre a proposé à la réflexion du Conseil supérieur cinq points précis concernant l’orthographe :
    - le trait d’union ;- le pluriel des mots composés ;- l’accent circonflexe ;- le participe passé des verbes pronominaux ;- diverses anomalies.
    C’est sur ces cinq points que portent les présentes propositions. Elles ne visent pas seulement l’orthographe du vocabulaire existant, mais aussi et surtout celle du vocabulaire à naître, en particulier dans les sciences et les techniques.
    Présentées par le Conseil supérieur de la langue française, ces rectifications ont reçu un avis favorable de l’Académie française à l’unanimité, ainsi que l’accord du Conseil de la langue française du Québec et celui du Conseil de la langue de la Communauté française de Belgique.
    Ces rectifications sont modérées dans leur teneur et dans leur étendue.
    En résumé :
    - le trait d’union : un certain nombre de mots remplaceront le trait d’union par la soudure (exemple : portemonnaie comme portefeuille) ;
    - le pluriel des mots composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres) ;
    - l’accent circonflexe : il ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots (exemples : qu’il fût, mûr) ;
    - le participe passé : il sera invariable dans le cas de laisser suivi d’un infinitif (exemple : elle s’est laissé mourir) ;
    - les anomalies :
    - mots empruntés : pour l’accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios) ;
    - séries désaccordées : des graphies seront rendues conformes aux règles de l’écriture du français (exemple : douçâtre), ou à la cohérence d’une série précise (exemples : boursouffler comme souffler, charriot comme charrette).
    Ces propositions sont présentées sous forme, d’une part, de règles d’application générale et de modifications de graphies particulières, destinées aux usagers et à l’enseignement, et, d’autre part, sous forme de recommandations à l’usage des lexicographes et des créateurs de néologismes.






    RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

    PRINCIPES

    La langue française, dans ses formes orales et dans sa forme écrite, est et doit rester le bien commun de millions d’êtres humains en France et dans le monde.
    C’est dans l’intérêt des générations futures de toute la francophonie qu’il est nécessaire de continuer à apporter à l’orthographe des rectifications cohérentes et mesurées qui rendent son usage plus sûr, comme il a toujours été fait depuis le XVIIe siècle et comme il est fait dans la plupart des pays voisins.
    Toute réforme du système de l’orthographe française est exclue : nul ne saurait affirmer sans naïveté qu’on puisse aujourd’hui rendre « simple » la graphie de notre langue, pas plus que la langue elle-même. Le voudrait-on, beaucoup d’irrégularités qui sont la marque de l’histoire ne pourraient être supprimées sans mutiler notre expression écrite.
    Les présentes propositions s’appliqueront en priorité dans trois domaines : la création de mots nouveaux, en particulier dans les sciences et les techniques, la confection des dictionnaires, l’enseignement.
    Autant que les nouveaux besoins de notre époque, le respect et l’amour de la langue exigent que sa créativité, c’est-à-dire son aptitude à la néologie, soit entretenue et facilitée : il faut pour cela que la graphie des mots soit orientée vers plus de cohérence par des règles simples.
    Chacun sait la confiance qu’accordent à leurs dictionnaires non seulement écrivains, journalistes, enseignants, correcteurs d’imprimerie et autres professionnels de l’écriture, mais plus généralement tous ceux, adultes ou enfants, qui écrivent la langue française. Les lexicographes, conscients de cette responsabilité, jouent depuis quatre siècles un rôle déterminant dans l’évolution de l’orthographe : chaque nouvelle édition des dictionnaires faisant autorité enregistre de multiples modifications des graphies, qui orientent l’usage autant qu’elles le suivent. Sur de nombreux points, les présentes propositions entérinent les formes déjà données par des dictionnaires courants. Elles s’inscrivent dans cette tradition de réfection progressive permanente. Elles tiennent compte de l’évolution naturelle de l’usage en cherchant à lui donner une orientation raisonnée et elles veillent à ce que celle-ci soit harmonieuse.
    L’apprentissage de l’orthographe du français continuera à demander beaucoup d’efforts, même si son enseignement doit être rendu plus efficace. L’application des règles par les enfants (comme par les adultes) sera cependant facilitée puisqu’elles gagnent en cohérence et souffrent moins d’exceptions. L’orthographe bénéficiera d’un regain d’intérêt qui devrait conduire à ce qu’elle soit mieux respectée, et davantage appliquée.
    À l’heure où l’étude du latin et du grec ne touche plus qu’une minorité d’élèves, il paraît nécessaire de rappeler l’apport de ces langues à une connaissance approfondie de la langue française, de son histoire et de son orthographe et par conséquent leur utilité pour la formation des enseignants de français. En effet, le système graphique du français est essentiellement fondé sur l’histoire de la langue, et les présentes rectifications n’entament en rien ce caractère.
    Au-delà même du domaine de l’enseignement, une politique de la langue, pour être efficace, doit rechercher la plus large participation des acteurs de la vie sociale, économique, culturelle, administrative. Comme l’a déclaré le Premier ministre, il n’est pas question de légiférer en cette matière. Les édits linguistiques sont impuissants s’ils ne sont pas soutenus par une ferme volonté des institutions compétentes et s’ils ne trouvent pas dans le public un vaste écho favorable. C’est pourquoi ces propositions sont destinées à être enseignées aux enfants — les graphies rectifiées devenant la règle, les anciennes demeurant naturellement tolérées ; elles sont recommandées aux adultes, et en particulier à tous ceux qui pratiquent avec autorité, avec éclat, la langue écrite, la consignent, la codifient et la commentent.
    On sait bien qu’il est difficile à un adulte de modifier sa façon d’écrire. Dans les réserves qu’il peut avoir à adopter un tel changement, ou même à l’accepter dans l’usage des générations montantes, intervient un attachement esthétique, voire sentimental, à l’image familière de certains mots. L’élaboration des présentes propositions a constamment pris en considération, en même temps que les arguments proprement linguistiques, cet investissement affectif. On ne peut douter pourtant que le même attachement pourra plus tard être porté aux nouvelles graphies proposées ici, et que l’invention poétique n’y perdra aucun de ses droits, comme on l’a vu à l’occasion des innombrables modifications intervenues dans l’histoire du français.
    Le bon usage a été le guide permanent de la réflexion. Sur bien des points il est hésitant et incohérent, y compris chez les plus cultivés. Et les discordances sont nombreuses entre les dictionnaires courants, ne permettant pas à l’usager de lever ses hésitations. C’est sur ces points que le Premier ministre a saisi en premier lieu le Conseil supérieur, afin d’affermir et de clarifier les règles et les pratiques orthographique.
    Dans l’élaboration de ces propositions, le souci constant a été qu’elles soient cohérentes entre elles et qu’elles puissent être formulées de façon claire et concise. Enfin, les modifications préconisées ici respectent l’apparence des textes (d’autant qu’elles ne concernent pas les noms propres) : un roman contemporain ou du siècle dernier doit être lisible sans aucune difficulté. Des évaluations informatiques l’ont confirmé de manière absolue.
    Ces propositions, à la fois mesurées et argumentées, ont été acceptées par les instances qui ont autorité en la matière. Elles s’inscrivent dans la continuité du travail lexicographique effectué au cours des siècles depuis la formation du français moderne. Responsable de ce travail, l’Académie française a corrigé la graphie du lexique en 1694, 1718, 1740, 1762, 1798, 1835, 1878 et 1932-35. En 1975 elle a proposé une série de nouvelles rectifications, qui ne sont malheureusement pas passées dans l’usage, faute d’être enseignées et recommandées. C’est dans le droit-fil de ce travail que le Conseil a préparé ses propositions en sachant que dans l’histoire, des délais ont toujours été nécessaires pour que l’adoption d’améliorations de ce type soit générale.
    En entrant dans l’usage, comme les rectifications passées et peut-être plus rapidement, elles contribueront au renforcement, à l’illustration et au rayonnement de la langue française à travers le monde.




    RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

    I.- ANALYSES

    1. Le trait d’union
    Le trait d’union a des emplois divers et importants en français :
    - des emplois syntaxiques : inversion du pronom sujet (exemple : dit-il), et libre coordination (exemples : la ligne nord-sud, le rapport qualité-prix). Il est utilisé aussi dans l’écriture des nombres, mais, ce qui est difficilement justifiable, seulement pour les numéraux inférieurs à cent (exemple : vingt-trois, mais cent trois) (Voir Règle 1.)
    - des emplois lexicaux dans des mots composés librement formés (néologismes ou créations stylistiques, exemple : train-train) ou des suites de mots figées (exemple : porte-drapeau, va-nu-pied).
    Dans ces emplois, la composition avec trait d’union est en concurrence, d’une part, avec la composition par soudure ou agglutination (exemples : portemanteau, betterave), d’autre part, avec le figement d’expressions dont les termes sont autonomes dans la graphie (exemples : pomme de terre, compte rendu).
    Lorsque le mot composé contient un élément savant (c’est-à-dire qui n’est pas un mot autonome : narco-, poly-, etc.), il est généralement soudé (exemple : narcothérapie) ou, moins souvent, il prend le trait d’union (exemple : narco-dollar). Si tous les éléments sont savants, la soudure est obligatoire (exemple : narcolepsie). Dans l’ensemble, il est de plus en plus net qu’on a affaire à un seul mot, quand on va de l’expression figée au composé doté de trait d’union et au mot soudé.
    Dans une suite de mots devenue mot composé, le trait d’union apparaît d’ordinaire :
    a) lorsque cette suite change de nature grammaticale (exemple : il intervient à propos, il a de l’à-propos). Il s’agit le plus souvent de noms (un ouvre-boîte, un va-et-vient, le non-dit, le tout-à-l’égout, un après-midi, un chez-soi, un sans-gêne). Ces noms peuvent représenter une phrase (exemples : un laissez-passer, un sauve-qui-peut, le qu’en-dira-t-on). Il peut s’agir aussi d’adjectifs (exemple : un décor tape-à-l’œil) ;
    b) lorsque le sens (et parfois le genre ou le nombre) du composé est distinct de celui de la suite de mots dont il est formé (exemple : un rouge-gorge qui désigne un oiseau). Il s’agit le plus souvent de noms (un saut-de-lit, un coq-à-l’âne, un pousse-café, un à-coup) dont certains sont des calques de mots empruntés (un gratte-ciel, un franc-maçon) ;
    c) lorsque l’un des éléments a vieilli et n’est plus compris (exemples : un rez-de-chaussée, un croc-en-jambe, à vau-l’eau). L’agglutination ou soudure implique d’ordinaire que l’on n’analyse plus les éléments qui constituent le composé dans des mots de formation ancienne (exemples : vinaigre, pissenlit, chienlit, portefeuille, passeport, marchepied, hautbois, plafond), etc. ;
    d) lorsque le composé ne respecte pas les règles ordinaires de la morphologie et de la syntaxe, dans des archaïsmes (1a grand-rue, un nouveau-né, nu-tête) ou dans des calques d’autres langues (surprise-partie, sud-américain).
    On remarque de très nombreuses hésitations dans l’usage du trait d’union et des divergences entre les dictionnaires, ce qui justifie qu’on s’applique à clarifier la question, ce mode de construction étant très productif. On améliorera donc l’usage du trait d’union en appliquant plus systématiquement les principes que l’on vient de dégager, soit à l’utilisation de ce signe, soit à sa suppression par agglutination ou soudure des mots composés. (Voir Graphies 1, 2, 3 ; Recommandations 1, 2.)

    2. Les marques du nombre
    Les hésitations concernant le pluriel de mots composés à l’aide du trait d’union sont nombreuses. Ce problème ne se pose pas quand les termes sont soudés (exemples : un portefeuille, des portefeuilles ; un passeport, des passeports).
    Bien que le mot composé ne soit pas une simple suite de mots, les grammairiens de naguère ont essayé de maintenir les règles de variation comme s’il s’agissait de mots autonomes, notamment :
    - en établissant des distinctions subtiles : entre des gardes-meubles (hommes) et des garde-meubles (lieux), selon une analyse erronée déjà dénoncée par Littré ; entre un porte-montre si l’objet ne peut recevoir qu’une montre, et un porte-montres s’il peut en recevoir plusieurs ;
    - en se contredisant l’un l’autre, voire eux-mêmes, tantôt à propos des singuliers, tantôt à propos des pluriels : un cure-dent, mais un cure-ongles ; des après-midi, mais des après-dîners, etc.
    De même que mille-feuille ou millefeuille (les deux graphies sont en usage) ne désigne pas mille (ou beaucoup de) feuilles, mais un gâteau, et ne prend donc pas d’s au singulier, de même le ramasse-miettes ne se réfère pas à des miettes à ramasser, ni à l’acte de les ramasser, mais à un objet unique. Dans un mot de ce type, le premier élément n’est plus un verbe (il ne se conjugue pas) ; l’ensemble ne constitue donc pas une phrase (décrivant un acte), mais un nom composé. Il ne devrait donc pas prendre au singulier la marque du pluriel. À ce nom doit s’appliquer la règle générale d’accord en nombre des noms : pas de marque au singulier, s ou x final au pluriel. (Voir Règle 2.)

    3. Le tréma et les accents
    3.1. Le tréma
    Le tréma interdit qu’on prononce deux lettres en un seul son (exemple : lait mais naïf). Il ne pose pas de problème quand il surmonte une voyelle prononcée (exemple : maïs), mais déroute dans les cas où il surmonte une voyelle muette (exemple : aiguë) : il est souhaitable que ces anomalies soient supprimées. De même l’emploi de ce signe doit être étendu aux cas où il permettra d’éviter des prononciations fautives (exemples : gageure, arguer). (Voir Graphies 4, 5.)

    3.2. L’accent grave ou aigu sur le e
    L’accent aigu placé sur la lettre e a pour fonction de marquer la prononciation comme « e fermé », l’accent grave comme « e ouvert ». Il est nécessaire de rappeler ici les deux règles fondamentales qui régissent la quasi-totalité des cas :
    Première règle :
    La lettre e ne reçoit un accent aigu ou grave que si elle est en finale de la syllabe graphique : é/tude mais es/poir, mé/prise mais mer/cure, inté/ressant mais intel/ligent, etc.
    Cette règle ne connaît que les exceptions suivantes :
    - l’s final du mot n’empêche pas que l’on accentue la lettre e qui précède : accès, progrès (avec s non prononcé), aloès, herpès (avec s prononcé), etc.;
    - dans certains composés généralement de formation récente, les deux éléments, indépendamment de la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, et le premier porte l’accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer), etc.
    Deuxième règle :
    La lettre e ne prend l’accent grave que si elle est précédée d’une autre lettre et suivie d’une syllabe qui comporte un e muet. D’où les alternances : aérer, il aère ; collège, collégien ; célèbre, célébrer ; fidèle, fidélité ; règlement, régulier ; oxygène, oxygéner, etc. Dans les mots échelon, élever, etc., la lettre e n’est pas précédée d’une autre lettre.
    À cette règle font exception : les mots formés à l’aide des préfixes dé- et pré- (se démener, prévenir, etc.) ; quelques mots, comme médecin, ère et èche.
    L’application de ces régularités ne souffre qu’un petit nombre d’anomalies (exemples : un événement, je considérerai, puissé-je, etc.), qu’il convient de réduire. (Voir Règle 3, Graphies 6, 7, Recommandation 3.)

    3.3. L’accent circonflexe
    L’accent circonflexe représente une importante difficulté de l’orthographe du français, et même l’usage des personnes instruites est loin d’être satisfaisant à cet égard.
    L’emploi incohérent et arbitraire de cet accent empêche tout enseignement systématique ou historique. Les justifications étymologiques ou historiques ne s’appliquent pas toujours : par exemple, la disparition d’un s n’empêche pas que l’on écrive votre, notre, mouche, molte, chaque, coteau, moutarde, coutume, mépris, etc., et à l’inverse, dans extrême par exemple, on ne peut lui trouver aucune justification. Il n’est pas constant à l’intérieur d’une même famille : jeûner, déjeuner ; côte, coteau ; grâce, gracieux ; mêler, mélange ; icône, iconoclaste, ni même dans la conjugaison de certains verbes (être, êtes, était, étant). De sorte que des mots dont l’histoire est tout à fait parallèle sont traités différemment : mû, mais su, tu, vu, etc.; plaît, mais tait.
    L’usage du circonflexe pour noter une prononciation est loin d’être cohérent : bateau, château ; noirâtre, pédiatre ; zone, clone, aumône ; atome, monôme. Sur la voyelle e, le circonflexe n’indique pas, dans une élocution normale, une valeur différente de celle de l’accent grave (ou aigu dans quelques cas) : comparer il mêle, il harcèle ; même, thème ; chrême, crème ; trêve, grève ; prêt, secret ; vêtir, vétille. Si certains locuteurs ont le sentiment d’une différence phonétique entre a et â, o et ô, è ou é et ê, ces oppositions n’ont pas de réalité sur les voyelles i et u (comparer cime, abîme ; haine, chaîne ; voûte, route, croûte ; huche, bûche ; bout, moût, etc.) L’accent circonflexe, enfin, ne marque le timbre ou la durée des voyelles que dans une minorité des mots où il apparaît, et seulement en syllabe accentuée (tonique) ; les distinctions concernées sont elles-mêmes en voie de disparition rapide.
    Certes, le circonflexe paraît à certains inséparable de l’image visuelle de quelques mots et suscite même des investissements affectifs (mais aucun adulte, rappelons-le, ne sera tenu de renoncer à l’utiliser).
    Dès lors, si le maintien du circonflexe peut se justifier dans certains cas, il ne convient pas d’en rester à la situation actuelle : l’amélioration de la graphie à ce sujet passe donc par une réduction du nombre de cas où le circonflexe est utilisé. (Voir Règle 4 ; Recommandation 4.)

    4. Les verbes en -eler et -eter
    L’infinitif de ces verbes comporte un « e sourd », qui devient « e ouvert » dans la conjugaison devant une syllabe muette (exemple : acheter, j’achète ; ruisseler, je ruisselle).
    Il existe deux procédés pour noter le « e ouvert », soit le redoublement de la consonne qui suit 1e e (exemple : ruisselle) ; soit le e accent grave, suivi d’une consonne simple (exemple : harcèle).
    Mais, quant au choix entre ces deux procédés, l’usage ne s’est pas fixé, jusqu’à l’heure actuelle : parmi les verbes concernés, il y en a peu sur lesquels tous les dictionnaires sont d’accord. La graphie avec è présente l’avantage de ramener tous ces verbes au modèle de conjugaison de mener (il mène, elle mènera).
    Quelques dérivés en -ement sont liés à ces verbes (exemple : martèlement ou martellement).
    On mettra fin sur ce point aux hésitations, en appliquant une règle simple. (Voir Règle 5.)

    5. Le participe passé des verbes en emplois pronominaux
    Les règles actuelles sont parfois d’une application difficile et donnent lieu à des fautes, même chez les meilleurs écrivains.
    Cependant, il est apparu aux experts que ce problème d’orthographe grammaticale ne pouvait être résolu en même temps que 1es autres difficultés abordées. D’abord il ne s’agit pas d’une question purement orthographique, car elle touche à la syntaxe et même à la prononciation. Ensuite il est impossible de modifier la règle dans les participes de verbes en emplois pronominaux sans modifier aussi les règles concernant les emplois non pronominaux : on ne peut séparer les uns des autres, et c’est l’ensemble qu’il faudrait retoucher. Il ne sera donc fait qu’une proposition, permettant de simplifier un point très embarrassant : le participe passé de laisser suivi d’un infinitif, dont l’accord est pour le moins incertain dans l’usage. (Voir Règle 6.)

    6. Les mots empruntés
    Traditionnellement, les mots d’emprunt s’intègrent à la graphie du français après quelque temps. Certains, malgré leur ancienneté en français, n’ont pas encore subi cette évolution.

    6.1. Singulier et pluriel
    On renforcera l’intégration des mots empruntés en leur appliquant les règles du pluriel du français, ce qui implique dans certains cas la fixation d’une forme de singulier.

    6.2. Traitement graphique
    Le processus d’intégration des mots empruntés conduit à la régularisation de leur graphie, conformément aux règles générales du français. Cela implique qu’ils perdent certains signes distinctifs « exotiques », et qu’ils entrent dans les régularités de la graphie française. On tiendra compte cependant du fait que certaines graphies étrangères, anglaises en particulier, sont devenues familières à la majorité des utilisateurs du français.
    On rappelle par ailleurs que des commissions ministérielles de terminologie sont chargées de proposer des termes de remplacement permettant d’éviter, dans les sciences et techniques en particulier, le recours aux mots empruntés. (Voir Règle 7 ; Graphies 8, 9 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)

    7. Les anomalies
    Les anomalies sont des graphies non conformes aux règles générales de l’écriture du français (comme ign dans oignon) ou à la cohérence d’une série précise. On peut classer celles qui ont été examinées en deux catégories :

    7.1 Séries désaccordées
    Certaines graphies heurtent à la fois l’étymologie et le sentiment de la langue de chacun, et chargent inutilement l’orthographe de bizarreries ce qui n’est ni esthétique, ni logique, ni commode. Conformément à 1a réflexion déjà menée par l’Académie sur cette question, ces points de détail seront rectifiés. (Voir Graphies 10, 1l, 12, 13 ; Recommandation 6)

    7.2. Dérivés formés sur les noms qui se terminent par -on et -an
    La formation de ces dérivés s’est faite et se fait soit en doublant le n final du radical, soit en le gardant simple. L’usage, y compris celui des dictionnaires, connaît beaucoup de difficultés et de contradictions, qu’il serait utile de réduire.
    Sur les noms en -an (une cinquantaine de radicaux), le n simple est largement prédominant dans l’usage actuel. Un cinquième des radicaux seulement redouble le n (pour seulement un quart environ de leurs dérivés).
    Sur les noms en -on (plus de 400 radicaux, et trois fois plus de dérivés), la situation actuelle est plus complexe. On peut relever de très nombreux cas d’hésitation, à la fois dans l’usage et dans les dictionnaires. Selon qu’est utilisé tel ou tel suffixe, il peut exister une tendance prépondérante soit au n simple, soit au n double. On s’appuiera sur ces tendances quand elles existent pour introduire plus de régularité. (Voir Recommandation 10.)


    RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

    II - RÈGLES

    1. Trait d’union : on lie par des traits d’union les numéraux formant un nombre complexe, inférieur ou supérieur à cent.
    Exemples : elle a vingt-quatre ans, cet ouvrage date de l’année quatre-vingt-neuf, elle a cent-deux ans, cette maison a deux-cents ans, il lit les pages cent-trente-deux et deux-cent-soixante-et-onze, il possède sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un francs. (Voir Analyse 1.)
    2. Singulier et pluriel des noms composés comportant un trait d’union : les noms composés d’un verbe et d’un nom suivent la règle des mots simples, et prennent la marque du pluriel seulement quand ils sont au pluriel, cette marque est portée sur le second élément.
    Exemples : un pèse-lettre, des pèse-lettres, un cure-dent, des cure-dents, un perce-neige, des perce-neiges, un garde-meuble, des garde-meubles (sans distinguer s’il s’agit d’homme ou de lieu), un abat-jour, des abat-jours.
    Il en va de même des noms composés d’une préposition et d’un nom. Exemples : un après-midi, des après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri, des sans-abris.
    Cependant, quand l’élément nominal prend une majuscule ou quand il est précédé d’un article singulier, il ne prend pas de marque de pluriel. Exemple : des prie-Dieu, des trompe-l’œil, des trompe-la-mort. (Voir Analyse 2.)
    3 . Accent grave : conformément aux régularités décrites plus haut (Analyse 3.2) :
    a) On accentue sur le modèle de semer les futurs et conditionnels des verbes du type céder : je cèderai, je cèderais, j’allègerai, j’altèrerai, je considèrerai, etc.
    b) Dans les inversions interrogatives, la première personne du singulier en e suivie du pronom sujet je porte un accent grave : aimè-je, puissè-je, etc. (Voir Analyse 3.2 ; Graphies 6, 7 ; Recommandation 3.)

    4. Accent circonflexe

    Si l’accent circonflexe placé sur les lettres a, o et e peut indiquer utilement des distinctions de timbre (mâtin et matin ; côte et cote ; vôtre et votre ; etc.), placé sur i et u il est d’une utilité nettement plus restreinte (voûte et doute par exemple ne se distinguent dans la prononciation que par la première consonne). Dans quelques terminaisons verbales (passé simple, etc.), il indique des distinctions morphologiques nécessaires. Sur les autres mots, il ne donne généralement aucune indication, excepté pour de rare distinctions de formes homographes.
    En conséquence, on conserve l’accent circonflexe sur a, e, et o, mais sur i et sur u il n’est plus obligatoire, excepté dans les cas suivants :
    a) Dans la conjugaison, où il marque une terminaison :
    Au passé simple (première et deuxième personnes du pluriel) :
    nous suivîmes, nous voulûmes, comme nous aimâmes ;
    vous suivîtes, vous voulûtes, comme vous aimâtes.
    À l’imparfait du subjonctif (troisième personne du singulier) :
    qu’il suivît, qu’il voulût, comme qu’il aimât.
    Au plus-que-parfait du subjonctif, aussi nommé parfois improprement conditionnel passé deuxième forme (troisième personne du singulier) :
    qu’il eût suivi, il eût voulu, comme qu’il eût aimé.
    Exemples :
    Nous voulûmes qu’il prît la parole ;
    Il eût préféré qu’on le prévînt.
    b) Dans les mots où il apporte une distinction de sens utile : dû, jeûne, les adjectifs mûr et sûr, et le verbe croître (étant donné que sa conjugaison est en partie homographe de celle du verbe croire). L’exception ne concerne pas les dérivés et les composés de ces mots (exemple : sûr, mais sureté ; croître, mais accroitre). Comme c’était déjà le cas pour dû, les adjectifs mûr et sûr ne prennent un accent circonflexe qu’au masculin singulier.
    Les personnes qui ont déjà la maîtrise de l’orthographe ancienne pourront, naturellement, ne pas suivre cette nouvelle norme. (Voir Analyse 3.3 ; Recommandation 4.)
    Remarques :
    - cette mesure entraîne la rectification de certaines anomalies étymologiques, en établissant des régularités. On écrit désormais mu (comme déjà su, tu, vu, lu), plait (comme déjà tait, fait), piqure, surpiqure (comme déjà morsure) traine, traitre, et leurs dérivés (comme déjà gaine, haine, faine), et ambigument, assidument, congrument, continument, crument, dument, goulument, incongrument, indument, nument (comme déjà absolument, éperdument, ingénument, résolument) ;
    - sur ce point comme sur les autres, aucune modification n’est apportée aux noms propres. On garde le circonflexe aussi dans les adjectifs issus de ces noms (exemples : Nîmes, nîmois.)

    5. Verbes en -eler et -eter

    L’emploi du e accent grave pour noter le son « e ouvert » dans les verbes en -eler et en -eter est étendu à tous les verbes de ce type.
    On conjugue donc, sur le modèle de peler et d’acheter : elle ruissèle, elle ruissèlera, j’époussète, j’étiquète, il époussètera, il étiquètera.
    On ne fait exception que pour appeler (et rappeler) et jeter (et les verbes de sa famille), dont les formes sont les mieux stabilisées dans l’usage.
    Les noms en -ement dérivés de ces verbes suivront la même orthographe : amoncèlement, bossèlement, chancèlement, cisèlement, cliquètement, craquèlement, craquètement, cuvèlement, dénivèlement, ensorcèlement, étincèlement, grommèlement, martèlement, morcèlement, musèlement, nivèlement, ruissèlement, volètement. (Voir Analyse 4.)

    6. Participe passé : le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est rendu invariable : il joue en effet devant l’infinitif un rôle d’auxiliaire analogue à celui de faire, qui est toujours invariable dans ce cas (avec l’auxiliaire avoir comme en emploi pronominal).
    Le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est donc invariable dans tous les cas, même quand il est employé avec l’auxiliaire avoir et même quand l’objet est placé avant le verbe. (Voir Analyse 5.)
    Exemples :
    Elle s’est laissé mourir (comme déjà elle s’est fait maigrir) ;
    Elle s’est laissé séduire (comme déjà elle s’est fait féliciter) ;
    Je les ai laissé partir (comme déjà je les ai fait partir) ;
    La maison qu’elle a laissé saccager (comme déjà la maison qu’elle a fait repeindre).

    7. Singulier et pluriel des mots empruntés : les noms ou adjectifs d’origine étrangère ont un singulier et un pluriel réguliers : un zakouski, des zakouskis ; un ravioli, des raviolis ; un graffiti, des graffitis ; un lazzi, des lazzis ; un confetti, des confettis ; un scénario, des scénarios ; un jazzman, des jazzmans, etc. On choisit comme forme du singulier la forme la plus fréquente, même s’il s’agit d’un pluriel dans l’autre langue.
    Ces mots forment régulièrement leur pluriel avec un s non prononcé (exemples : des matchs, des lands, des lieds, des solos, des apparatchiks). Il en est de même pour les noms d’origine latine (exemples : des maximums, des médias). Cette proposition ne s’applique pas aux mots ayant conservé valeur de citation (exemple : des mea culpa).
    Cependant, comme il est normal en français, les mots terminés par s, x et z restent invariables (exemples : un boss, des boss ; un kibboutz, des kibboutz ; un box, des box).
    Remarque : le pluriel de mots composés étrangers se trouve simplifié par la soudure (exemples : des covergirls, des bluejeans, des ossobucos, des weekends, des hotdogs). (voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)

    Tableau résumé des règles
    NUMÉRO
    ANCIENNE ORTHOGRAPHE
    NOUVELLE ORTHOGRAPHE
    1
    vingt-trois, cent trois.
    vingt-trois, cent-trois.
    2
    un cure-dents.des cure-ongle.un cache-flamme(s).des cache-flamme(s).
    un cure-dent.des cure-ongles.un cache-flamme.des cache-flammes.
    3 a
    je céderai, j’allégerais.
    je cèderai, j’allègerais.
    3 b
    puissé-je, aimé-je.
    puissè-je, aimè-je.
    4
    il plaît, il se tait.la route, la voûte.
    il plait, il se tait.la route, la voute .
    5
    il ruisselle, amoncèle.
    il ruissèle, amoncèle.
    6
    elle s’est laissée aller.elle s’est laissé appeler.
    elle s’est laissé aller.elle s’est laissé appeler.
    7
    des jazzmen, des lieder.
    des jazzmans, des lieds.






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    III. - GRAPHIES PARTICULIÈRES FIXÉES OU MODIFIÉES

    Ces listes, restreintes, sont limitatives.
    Il s’agit en général de mots dont la graphie est irrégulière ou variable ; on la rectifie, ou bien l’on retient la variante qui permet de créer les plus larges régularités. Certains de ces mots sont déjà donnés par un ou plusieurs dictionnaires usuels avec la graphie indiquée ici : dans ce cas, c’est une harmonisation des dictionnaires qui est proposée.
    1. Mots composés : on écrit soudés les noms de la liste suivante, composés sur la base Dun élément verbal généralement suivi d’une forme nominale ou de « tout ».
    Les mots de cette liste, ainsi que ceux de la liste B ci-après (éléments nominaux et divers), sont en général des mots anciens dont les composants ne correspondent plus au lexique ou à la syntaxe actuels (chaussetrappe) ; y figurent aussi des radicaux onomatopéiques ou de formation expressive (piquenique, passepasse), des mots comportant des dérivés (tirebouchonner), certains mots dont le pluriel était difficile (un brisetout, dont le pluriel devient des brisetouts, comme un faitout, des faitouts, déjà usité), et quelques composés sur porte-, dont la série compte plusieurs soudures déjà en usage (portefaix, portefeuille, etc.). Il était exclu de modifier d’un coup plusieurs milliers de mots composés, l’usage pourra le faire progressivement. (Voir Analyse 1 ; Recommandations 1, 2.)
    Liste A
    arrachepied (d’).boutentrain.brisetout.chaussetrappe.clochepied (à).coupecoupe.couvrepied.crochepied.croquemadame,
    croquemitaine,croquemonsieur.croquemort.croquenote.faitout.fourretout.mangetout.mêletout.passepartout.
    passepasse.piquenique.porteclé.portecrayon.portemine.portemonnaie.portevoix.poucepied.poussepousse.
    risquetout.tapecul.tirebouchon.tirebouchonner.tirefond.tournedos.vanupied.

    2. Mots composés : on écrit soudés également les noms de la liste suivante, composés d’éléments nominaux et adjectivaux (Voir Analyse 1; Recommandations 1, 2).
    Liste B
    arcboutant.autostop.autostoppeur, euse.bassecontre.bassecontriste.bassecour.bassecourier.basselisse.basselissier.
    bassetaille.branlebas.chauvesourischèvrepied.cinéroman.hautecontre.hautelisse.hautparleur.jeanfoutre.
    lieudit.millefeuille.millepatte.millepertuis.platebande.potpourri.prudhomme.quotepart.sagefemme.
    saufconduit.téléfilm.terreplein.vélopousse.véloski.vélotaxi.
    3. Onomatopées : on écrit soudés les onomatopées et mots expressifs (de formations diverses) de la liste suivante (Voir Analyse 1; Recommandations 1, 2)

    Liste C
    blabla.bouiboui.coincoin.froufrou.
    grigri.kifkif.mélimélo.pêlemêle.
    pingpong.prêchiprêcha.tamtam.tohubohu.
    traintrain.troutrou.tsétsé.
    4. Tréma : dans les mots suivants, on place le tréma sur la voyelle qui doit être prononcée : aigüe (et dérivés, comme suraigüe, etc.), ambigüe, exigüe, contigüe, ambigüité, exigüité, contigüité, cigüe. Ces mots appliquent ainsi la règle générale : le tréma indique qu’une lettre (u) doit être prononcée (comme voyelle ou comme semi-voyelle) séparément de la lettre précédente (g). (voir Analyse 3.1.)
    5. Tréma : le même usage du tréma s’applique aux mots suivants où une suite -gu ou -geu- conduit à des prononciations défectueuses (il argue prononcé comme nargue). On écrit donc: il argüe (et toute la conjugaison du verbe argüer) ; gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre. (Voir Analyse 3.1.)
    6. Accents : on munit d’un accent les mots de la liste suivante où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé. (Voir Analyse 3.2 ; Règle 3 ; Recommandation 3.)
    Liste D
    asséner.bélitre.bésicles.démiurge.
    gélinotte.québécois.recéler.recépage.
    recépée.recéper.réclusionnaire.réfréner.
    sèneçon.sénescence.sénestre.

    7. Accents : l’accent est modifié sur les mots de la liste suivante qui avaient échappé à la régularisation entreprise par l’Académie française aux XVIIIe et XIXe siècles, et qui se conforment ainsi à la règle générale d’accentuation. (Voir Analyse 3.2 ; Règle 3 ; Recommandation 3.)
    Liste E
    abrègement.affèterie.allègement.allègrement.assèchement.cèleri.
    complètement (nom).crèmerie.crèteler.crènelage.crèneler.crènelure.
    empiètement.évènement.fèverole.hébètement.règlementaire.règlementairement.
    règlementation.règlementer.sècheresse.sècherie.sènevé.vènerie.

    8. Mots empruntés : on écrit soudés les mots de la liste suivante, composés d’origine latine ou étrangère, bien implantés dans l’usage et qui n’ont pas valeur de citation. (Voir Analyse 6 ; Règle 7 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)
    Liste F
    Mots d’origine latine(employés comme noms - exemple : un apriori)
    apriori.exlibris.exvoto.
    statuquo.vadémécum
    Mots d’origine étrangère
    baseball.basketball.blackout.bluejean.chichekébab.chowchow. covergirl.cowboy.fairplay. globetrotteur.handball.
    harakiri.hotdog.lockout.majong.motocross.ossobuco.pipeline.sidecar.striptease.volleyball.weekend.

    9. Accentuation des mots empruntés : on munit d’accents les mots de la liste suivante, empruntés à la langue latine ou à d’autres langues, lorsqu’ils n’ont pas valeur de citation. (Voir Analyse 6 ; Règle 7 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)
    Liste G
    Mots d’origine latine
    artéfact.critérium.déléatur.délirium trémens.désidérata.duodénum.exéat.exéquatur.facsimilé.jéjunum.linoléum.média.mémento.
    mémorandum.placébo.proscénium.référendum.satisfécit.sénior.sérapéum.spéculum.tépidarium.vadémécum.vélarium.vélum.véto.
    Mots empruntés à d’autres langues
    allégretto.allégro.braséro.candéla.chébec.chéchia.cicérone.condottière.décrescendo.diésel.édelweiss.impresario.kakémono.
    méhalla.pédigrée.pérestroïka.péséta.péso.piéta.révolver.séquoia.sombréro.téocalli.trémolo.zarzuéla.

    10. Anomalies : des rectifications proposées par l’Académie (en 1975) sont reprises, et sont complétées par quelques rectifications de même type. (Voir Analyse 7.)
    Liste H
    absout, absoute (participe, au lieu de absous, absoute).appâts (au lieu de appas).assoir, rassoir, sursoir (au lieu de asseoir, etc.) (a).bizut (au lieu de bizuth) (b).bonhommie (au lieu de bonhomie).boursoufflement (au lieu de boursouflement).boursouffler (au lieu de boursoufler).boursoufflure (au lieu de boursouflure).cahutte (au lieu de cahute). charriot (au lieu de chariot). chaussetrappe (au lieu de chausse-trape).combattif (au lieu de combatif). combattivité (au lieu de combativité). cuisseau (au lieu de cuissot). déciller (au lieu de dessiller) (c). dissout, dissoute (au lieu de dissous, dissoute). douçâtre (au lieu de douceâtre) (d).embattre (au lieu de embatre).exéma (au lieu de eczéma) et ses dérivés (e).guilde (au lieu de ghilde, graphie d’origine étrangère).homéo- (au lieu de homoeo-).imbécilité (au lieu de imbécillité). innommé (au lieu de innomé). levreau (au lieu de levraut). nénufar (au lieu de nénuphar). ognon (au lieu de oignon). pagaille (au lieu de pagaïe, pagaye) (g). persifflage (au lieu de persiflage). persiffler (au lieu de persifler).persiffleur (au lieu de persifleur). ponch (boisson, au lieu de punch) (h). prudhommal (avec soudure) (au lieu de prud’homal). prudhommie (avec soudure) (au lieu de prud’homie). relai (au lieu de relais) (i). saccarine (au lieu de saccharine) et ses nombreux dérivés. sconse (au lieu de skunks) (j). sorgo (au lieu de sorgho, graphie d’origine étrangère). sottie (au lieu de sotie). tocade (au lieu de toquade). ventail (au lieu de vantail) (k).

    Notes :
    (a) Le e ne se prononce plus. L’Académie française écrit déjà j’assois (à côté de j’assieds), j’assoirai, etc. (mais je surseoirai). Assoir s’écrit désormais comme voir (ancien français veoir), choir (ancien français cheoir), etc.
    (b) À cause de bizuter, bizutage.
    (c) À rapprocher de cil. Rectification d’une ancienne erreur d’étymologie.
    (d) Cea est une ancienne graphie rendue inutile par l’emploi de la cédille.
    (e) La suite cz est exceptionnelle en français. Exéma comme examen.
    (f) Mot d’origine arabo-persane. L’Académie a toujours écrit nénufar, sauf dans la huitième édition (1932-1935).
    (g) Des trois graphies de ce mot, celle-ci est la plus conforme aux règles et la moins ambiguë.
    (h) Cette graphie évite l’homographie avec punch (coup de poing) et l’hésitation sur la prononciation.
    (i) Comparer relai-relayer, avec balai-balayer, essai-essayer, etc.
    (j) Des sept graphies qu’on trouve actuellement, celle-ci est la plus conforme aux règles et la moins ambiguë.
    (k) À rapprocher de vent ; rectification d’une ancienne erreur d’étymologie.

    11. Anomalies : on écrit en -iller les noms suivants anciennement en -illier, où le i qui suit la consonne ne s’entend pas (comme poulailler, volailler) : joailler, marguiller, ouillère, quincailler, serpillère. (Voir Analyse 7.)
    12. Anomalies : on écrit avec un seul l (comme bestiole, camisole, profiterole, etc.) les noms suivants : barcarole, corole, fumerole, girole, grole, guibole, mariole, et les mots moins fréquents : bouterole, lignerole, muserole, rousserole, tavaïole, trole. Cette terminaison se trouve ainsi régularisée, à l’exception de folle, molle, de colle et de ses composés. (Voir Analyse 7.)
    13. Anomalies : le e muet n’est pas suivi d’une consonne double dans les mots suivants, qui rentrent ainsi dans les alternances régulières (exemples : lunette, lunetier, comme noisette, noisetier ; prunelle, prunelier comme chamelle, chamelier, etc.) : interpeler (au lieu de interpeller) ; dentelière (au lieu de dentellière) ; lunetier (au lieu de lunettier) ; prunelier (au lieu de prunellier). (Voir Analyse 7.)
    Liste des graphies rectifiées
    abrègement.absout.affèterie.aigüe.allègement.allègrement.allégretto.allégro.ambigüe.ambigüité.appâts.aprioriarcboutantargüer.arrachepied (d’).artéfact.assèchement.asséner.assoir.autostop.autostoppeur, euse.barcarole.baseball.basketball.bassecontre.bassecontriste.bassecour.bassecourier.basselisse.basselissier.bassetaille.bélitre.bésicles.bizut.blabla.blackout.bluejean.bonhommie.bouiboui.boursoufflement.boursouffler.boursoufflure.boutentrain.bouterole.branlebas.braséro.brisetout.cahutte.candéla.cèleri.charriot.chaussetrappe.chauvesouris.chébec.chéchia.chèvrepied.chichekébab.chowchow.cicérone.cigüe.cinéroman.clochepied (à).coincoin.combattif.combattivité.complètement.condottière.contigüe.contigüité.
    corole.coupecoupe.couvrepied.covergirl.cowboy.crèmerie.crènelage.crèneler.crènelure.crèteler.critérium.crochepied.croquemadame.croquemitaine.croquemonsieur.croquemort.croquenote.cuisseau.déciller.décrescendo.déléatur.délirium trémens.démiurge.dentelière.désidérata.diésel.dissout.douçâtre.duodénum.édelweiss.embattre.empiètement.évènement.exéat.exéma.exéquatur.exigüe.exigüité.exlibris.exvoto.facsimilé.fairplay.faitout.fèverole.fourretout.froufroufumerole.gageüre.gélinotte.girole.globetrotteur.grigri.grole.guibole.guilde.handball.harakiri.hautecontre.hautelisse.hautparleur.hébètement.homéo-.hotdog.imbécilité.imprésario.innommé.interpelerjeanfoutre.jéjunum.
    joailler.kakémono.kifkiflevreau.lieudit.lignerole.linoléum.lockout.lunetier.majong.mangetout.mangeüre.marguiller.mariole.média.méhalla.mêletout.mélimélomémento.mémorandum.millefeuille.millepatte.millepertuis.motocross.muserole.nénufar.ognon.ossobuco.ouillère.pagaille.passepartout.passepasse.pédigrée.pêlemêle.pérestroïkapersifflage.persiffler.persiffleur.péséta.pésopiéta.pingpong.pipeline.piquenique.placébo.platebande.ponch.porteclé.portecrayon.portemine.portemonnaie.portevoix.potpourripoucepied.poussepousse.prêchiprêcha.proscénium.prudhommal.prudhomme.prudhommie.prunelier.québécois.quincailler.quotepart.rassoir.recéler.recépage.récépée.recéper.
    réclusionnaire.référendum.réfrénerrèglementaire.règlementairement.règlementation.règlementer.relai.révolver.risquetout.rongeüre.rousserole.saccarine.sagefemmesatisfécit.saufconduit.sconse.sècheresse.sècherie.sèneçon.sénescence.sénestre.sènevé.sénior.séquoia.sérapéum.serpillère.sidecar.sombréro.sorgo.sottie.spéculum.statuquo.striptease.suraigüe.sursoir.tamtam.tapecul.tavaïole.téléfilm.téocalli.tépidarium.terreplein.tirebouchon.tirebouchonner.tirefond.tocade.tohubohu.tournedos.traintrain.trémolo.trole.troutrou.tsétsé.vadémécum.vanupied.vélarium.vélopousse.véloski.vélotaxi.vélum.vènerie.ventail.vergeüre.véto.volleyball.weekend.zarzuéla.




    RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

    IV. - RECOMMANDATIONS AUX LEXICOGRAPHES ET CRÉATEURS DE NÉOLOGISMES

    Les recommandations qui suivent ont pour but d’orienter l’activité des lexicographes et créateurs de néologismes de façon à améliorer l’harmonie et la cohérence de leurs travaux. Elles ne sont pas destinées dans un premier temps à l’utilisateur, particulier ou professionnel, ni à l’enseignement.
    1. Trait d’union : le trait d’union pourra être utilisé notamment lorsque le nom composé est employé métaphoriquement : barbe-de-capucin, langue-de-bœuf (en botanique), bonnet-d’évêque (en cuisine et en architecture) ; mais on écrira taille de guêpe (il n’y a métaphore que sur le second terme), langue de terre (il n’y a métaphore que sur le premier terme), langue de bœuf (en cuisine, sans métaphore). (Voir Analyse I.)
    2. Mots composés : quant à l’agglutination, on poursuivra l’action de l’Académie française, en recourant à la soudure dans les cas où le mot est bien ancré dans l’usage et senti comme une seule unité lexicale. Cependant, on évitera les soudures mettant en présence deux lettres qui risqueraient de susciter des prononciations défectueuses ou des difficultés de lecture (*). (Voir Analyse 1.)
    * Il y a risque de prononciation défectueuse quand deux lettres successives peuvent être lues comme une seule unité graphique, comme les lettres o et i, a et i, o et u, a et u. Exemples : génito-urinaire, extra-utérin. Pour résoudre la difficulté, la terminologie scientifique préfère parfois le tréma au trait d’union (radioïsotope, sur le modèle de coïncidence). Toutefois l’Académie a estimé qu’on pouvait conserver le trait d’union en cas de contact entre deux voyelles (contre-attaque, ou contrattaque avec élision comme dans contrordre). De même elle a jugé utile le recours éventuel au trait d’union dans les mots formés de plus de deux composants, fréquents dans le vocabulaire scientifique. Par ailleurs, on rappelle que le s placé entre deux voyelles du fait de la composition se prononce sourd : pilosébacé, sacrosaint.
    L’extension de la soudure pourra concerner les cas suivants :
    a) Des noms composés sur la base d’un élément verbal suivi d’une forme nominale ou de tout (voir plus haut, liste A, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général).
    b) Des mots composés d’une particule invariable suivie d’un nom, d’un adjectif ou d’un verbe ; la tendance existante à la soudure sera généralisée avec la particules contre, entre quand elles sont utilisés comme préfixes, sur le modèle de en, sur, supra, et de la plupart des autres particules, qui sont déjà presque toujours soudées. L’usage de l’apostrophe sera également supprimé par la soudure.
    Exemples : contrechant (comme contrechamp), à contrecourant (comme à contresens), contrecourbe (comme contrechâssis), contrefeu (comme contrefaçon), contrespionnage (comme contrescarpe), contrappel (comme contrordre), entraide (comme entracte), entreligne (comme entrecôte), s’entrenuire (comme s’entrechoquer), s’entredévorer (comme s’entremanger), etc.
    c) Des mots composés au moyen des préfixes latins : extra, intra, ultra, infra.
    Exemples : extraconjugal (comme extraordinaire) ; ultrafiltration, infrasonore, etc.
    d) Des noms composés d’éléments nominaux et adjectivaux devenus peu analysables aujourd’hui. Voir plus haut, liste B, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général.
    e) Des mots composés à partir d’onomatopées ou similaires sur le modèle de la liste C (voir plus haut).
    f) Des noms composés d’origine latine ou étrangère, bien implantés dans l’usage, employés sans valeur de citation. Voir plus haut, liste F, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général.
    g) Les nombreux composés sur éléments « savants » (en particulier en o). On écrira donc par exemple : aéroclub, agroalimentaire, ampèreheure, audiovisuel, autovaccin, cardiovasculaire, cinéclub, macroéconomie, minichaîne, monoatomique, néogothique, pneumohémorragie, psychomoteur, radioactif, rhinopharyngite, téléimprimeur, vidéocassette, etc.
    Remarque : le trait d’union est justifié quand la composition est libre, et sert précisément à marquer une relation de coordination entre deux termes (noms propres ou géographiques) : les relations italo-françaises (ou franco-italiennes), les contentieux anglo-danois, les mythes gréco-romains, la culture finno-ougrienne, etc.
    3. Accentuation des mots empruntés : on mettra un accent sur des mots empruntés au latin ou à d’autres langues intégrés au français (exemples : artéfact, braséro), sauf s’ils gardent un caractère de citation (exemple : un requiem). Voir plus haut, liste G, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général. Certains de ces mots sont déjà accentués dans des dictionnaires. (Voir Analyse 3.2 et 6 ; Règle 3 ; Graphies 6, 7.)
    4. Accentuation des mots empruntés et des néologismes : on n’utilisera plus l’accent circonflexe dans la transcription d’emprunts, ni dans la création de mots nouveaux (sauf dans les composés issus de mots qui conservent l’accent). On peut par exemple imaginer un repose-flute, mais un allume-dôme, un protège-âme (Voir Analyses 3.3 et 6 ; Règle 4.)
    5. Singulier et pluriel des noms empruntés : on fixera le singulier et le pluriel des mots empruntés conformément à la règle 7 ci-dessus. (Voir Analyse 6 ; Règle 7 ; Graphies 8, 9.)
    6. Anomalies : on mettra fin aux hésitations concernant la terminaison -otter ou -oter, en écrivant en -otter les verbes formés sur une base en -otte (comme botter sur botte) et en -oter les verbes formés sur une base en -ot (comme garroter sur garrot, greloter sur grelot) ou ceux qui comportent le suffixe verbal -oter (exemples : baisoter, frisoter, cachoter, dansoter, mangeoter, comme clignoter, crachoter, toussoter, etc.). Dans les cas où l’hésitation est possible, on ne modifiera pas la graphie (exemples : calotter sur calotte ou sur calot, flotter sur flotte ou sur flot, etc.), mais, en cas de diversité dans l’usage, on fixera la graphie sous la forme -oter. (Voir Analyse 7, Graphie 10, 11, 12, 13.)
    Les dérivés suivront le verbe (exemples : cachotier, grelotement, frisotis, etc.).
    7. Emprunts : on francisera dans toute la mesure du possible les mots empruntés en les adaptant à l’alphabet et à la graphie du français. Cela conduit à éviter les signes étrangers (diacritiques ou non) n’appartenant pas à notre alphabet (par exemple, å), qui subsisteront dans les noms propres seulement. D’autre part, des combinaisons inutiles en français seront supprimées : volapük deviendra volapuk, muesli deviendra musli (déjà usité), nirvâna s’écrira nirvana, le ö pourra, selon la prononciation en français, être remplacé par o (maelström deviendra maelstrom, déjà usité) ou oe (angström deviendra angstroem, déjà usité, röstis deviendra roestis, déjà usité). Bien que les emplois de gl italien et ñ, ll espagnols soient déjà familiers, on acceptera des graphies comme taliatelle (tagliatelle) paélia (paella), lianos (llanos), canyon qui évitent une lecture défectueuse. (Voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9.)
    8. Emprunts : dans les cas où existent plusieurs graphies d’un mot emprunté, on choisira celle qui est la plus proche du français (exemple : des litchis, un enfant ouzbek, un bogie, un canyon, du musli, du kvas, cascher, etc.). (Voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9.)
    9. Emprunts : le suffixe nominal -er des anglicismes se prononce tantôt comme dans mer (exemples : docker, révolver, starter) et plus souvent comme dans notre suffixe -eur (exemple : leader, speaker) ; parfois deux prononciations coexistent (exemples : cutter, pull-over, scooter). Lorsque la prononciation du -er (final) est celle de -eur, on préférera ce suffixe (exemple : debatter devient débatteur). La finale en -eur sera de règle lorsqu’il existe un verbe de même forme à côté du nom (exemples : squatteur, verbe squatter ; kidnappeur, verbe kidnapper, etc.). (Voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9.)
    10. Néologie : dans l’écriture de mots nouveaux dérivés de noms en -an, le n simple sera préféré dans tous les cas ; dans l’écriture de mots nouveaux dérivés de noms en -on, le n simple sera préféré avec les terminaisons suffixales commençant par i, o et a. On écrira donc par exemple : -onite, -onologie, -onaire, -onalisme, etc. (Voir Analyse 7.)

    Remarque générale. Il est recommandé aux lexicographes, au-delà des rectifications présentées dans ce rapport et sur leur modèle, de privilégier, en cas de concurrence entre plusieurs formes dans l’usage, la forme la plus simple : forme sans circonflexe, forme agglutinée, forme en n simple, graphie francisée, pluriel régulier, etc.