LE DICTIONNAIRE DES DOMAINES INTELLECTUELS ET LA GRAMMAIRE FRANCAISE.

cet espace est un moment particulier de connaissance, car la langue est aussi bien un moyen de communication que de connaissance de tous les domaines intectuels. Son apprentissage nécéssite une concentraction particuliere défiant toute légèreté. la grammaire approfondie, l'étymologie, la phonétique... doivent en etre les éléments fondamentaux sans la maitrise desquels toute tentative d'apprentissage de la langue se reduirait à un simple formalisme.

lundi, septembre 10, 2007

Le dictionnaire de Philosophie

.A PRIORI

Chez Kant désigne ce qui est indépendant de l'expérience et n'a pas besoin d'être vérifié par une expérience, antérieur à l'expérience.Contraire d'a posteriori (ce qui ne peut s'établir que par l'expérience, qui est postérieur à l'expérience)

.ABSOLU: Ce qui ne dépend que de soi-même pour exister. Ce qui dans la pensée comme dans la réalité ne dépend d'aucune autre chose et porte en soi même sa raison d'être.Contraire : relatif

ABSTRAIT: L'abstraction est une opération de l'esprit qui consiste à séparer ce que nos sens présentent comme non séparé.Exemple : La couleur est une abstraction.

Contraire : Concret ABSURDE Incompréhensible, incohérent, contradictoire.Dénué de sens, sans but.

ACCIDENT :Toute qualité fortuite d'un sujet qu'on pourrait lui retirer sans le modifier fondamentalement.Contraire : essence, substance.Exemple : la couleur des yeux est un accident chez l'homme puisque avoir des yeux bleus, verts ou marrons ne change rien à ma nature d'homme

.ACTE, ACTUEL Sens 1 : l'acte désigne une action précise alors que l'action est un ensemble d'actes. Sens 2 : L'acte chez Aristote désigne ce qui existe effectivement par opposition à la puissance qui désigne ce qui peut être ou doit être. Exemple : l'enfant est un adulte en puissance alors que l'adulte l'est en acte.

AFFECTERE: exercer une action sur quelque chose ou sur quelqu'un.

AFFECTION: Modification qui résulte d'une action extérieure chez celui qui la subit Chez Spinoza, affection signifie propriété, attribut.

AGNOSTIQUE: Celui qui pense ne pas pouvoir connaître. L'agnosticisme est l'attitude d'esprit qui consiste à considérer que tout ce qui est au-delà des données de l'expérience est inconnaissable.

ALIENATION: Dépossession, perte de soi dans un autre

.ALIENER: Donner ou vendre. C'est en ce sens que Rousseau affirme que la liberté est inaliénable : on ne peut ni la donner ni la vendre car ce serait renoncer à sa nature d'homme

ANALOGIQUE: Un raisonnement analogique est un raisonnement proportionnel de type : "A/B = C/D" ou "A/B = B/C"ANALYSE1) Opération de l'esprit qui consiste à décomposer un phénomène ou un concept en ses parties en montrant comment elles s'enchaînent.Contraire : Synthèse (Organisation dans un nouvel ensemble d'éléments jusque là séparés ou associés différemment).2) Analyser c'est expliquer alors que la synthèse permet de comprendre

.ANALYTIQUE (PROPOSITION) Une proposition analytique est une proposition dans laquelle le prédicat appartient nécessairement au sujet.Exemple : "Tout corps est étendu" (occupe de l'espace)Contraire : proposition synthétique où le prédicat ajoute quelque chose au sujet. Exemple : 2+3=5

ANTHROPOMORPHISME: Attitude qui consiste à interpréter un phénomène en prenant l'homme pour modèle.

APODICTIQUE: Ce qui est nécessairement vrai.


APORIE: Problème insoluble, difficulté logique insurmontable

.ARBITRAIRE: Sans raison.


ASEITE: Fait de tenir son existence de soi-même.Exemple : aséité de Dieu .ASSERTORIQUE Ce qui est vrai en fait et non par nécessité.Exemple : Napoléon est mort à Sainte-Hélène. C'est vrai mais il aurait pu mourir ailleurs.Contraire : apodictique.

ATHEISME : Attitude d'esprit consistant à nier l'existence de Dieu.

ATTRIBUT Sens 1 : qualité ou caractère que l'on "attribue" à une certaine chose, caractère affirmé ou nié d'un sujet (Sens logique)Sens 2 : en métaphysique caractère essentiel à une substance par opposition au mode ou à l'accident qui désigne un caractère non essentiel.Exemple : L'étendue est un attribut de la matière, la couleur en est un mode, un accident puisque certaines matières n'en ont pas (L'eau par exemple est incolore)

AUFHEBUNG: Chez Hegel, dans le mouvement dialectique, passage d'un état à un autre : tout état naît de la négation de l'état précédent et vise à l'abolir, mais il le conserve d'une certaine façon. Exemple : L'adulte n'est plus l'enfant tout en en conservant quelque chose

AUFKLARUNG: Philosophie des lumières. Les lumières sont celles de la raison qui doit par son exercice libérer l'homme des superstitions et des tyrans

AUTRE : Contraire du même. L'autre de l'être, c'est le non-être.

BESOIN : Etat d'un être par rapport à ce qui lui est nécessaire pour parvenir à une certaine fin. Considérer la fin permet de distinguer le besoin du désir. Exemple : l'acte sexuel est besoin de l'espèce (sans lui elle disparaît) mais désir de l'individu

BONNE VOLONTE: Chez Kant volonté qui se détermine par la loi morale

.CATEGORIE : Chez Kant concept a priori de l'entendement, idée qui ne nous vient pas de l'expérience mais sans laquelle nous ne pourrions pas organiser notre connaissance.

CATEGORIQUE Qui ne comporte ni condition, ni alternative.

CATHARSIS Purification, purgation de l'âme. Ce concept, d'origine aristotélicienne sera repris par Freud

.CONATUS Chez Spinoza, effort de persévérer dans son être qui définit l'essence d'une chose.

CONCEPT Idée abstraite et générale sous laquelle on peut unir divers éléments particuliers.

CONCEPTUALISME Théorie selon laquelle les idées générales qui nous servent à organiser notre connaissance sont des instruments intellectuels forgés par notre esprit et n'existent pas en dehors de lui.

CONCEVOIR, CONCEPTION L'entendement est une faculté. La conception est l'action de cette faculté. Concevoir, c'est mettre en œuvre cette faculté. Le concept est le résultat de cette mise en œuvre.

CONCRET L'objet concret est l'objet global, le tout. Une idée peut donc être concrète si elle considère une réalité dans sa globalité.Contraire : abstrait

CONNOTATION Sens 1 : Propriété que possède un concept de désigner un ou plusieurs caractères qui font partie de sa définition.Exemple : le concept d'homme connote animal.Sens 2 : ensemble des idées évoquées par un mot. Exemple : rouge = danger, ou sang, ou baiser etc. CONSCIENCES ens 1 : fait de percevoir ce qu'on est soi-même et ce qui se passe autour de soi Sens 2 : conscience morale. Propriété qu'aurait l'esprit humain de porter des jugements normatifs immédiats sur les actions (c'est bien, c'est mal). C'est en ce sens qu'on parle de la voix de la conscience

.CONTINGENT Ce qui pourrait ne pas être. Contraire : nécessaire

CONTRADICTION (PRINCIPE DE NON)Le principe de non-contradiction est un des trois principes fondamentaux de la logique chez Aristote. Il se formule ainsi : on ne peut pas affirmer à la fois deux propositions contradictoires.Exemple : je ne peux affirmer à la fois qu'un objet est blanc et qu'il n'est pas blanc.

CONTRADICTOIRES Propositions qui s'excluent mutuellement. Exemple : cet objet est blanc, cet objet n'est pas blanc. L'une des deux propositions est nécessairement fausse si l'autre est vraie et réciproquement.

CONTRAIRES Extrémités d'un genre. Exemple : blanc et noir sont les extrémités du genre couleur. Si une proposition est vraie (cet objet est blanc), la proposition contraire est fausse (cet objet est noir) mais elles peuvent être fausses toutes les deux en même temps (si, par exemple, l'objet est rouge)

CONVENTION Accord, pacte

.CRITIQUE Analyse. Esprit critique : esprit d'examen et de doute. Philosophie critique : philosophie qui examine la valeur (Kant) DASEIN Ce terme traduit le fait d'exister plutôt que l'idée d'existence mais il ne s'applique proprement qu'à l'homme. Il implique, en effet, la conscience de son existence en percevant le monde et en agissant sur lui.

DEDUCTION Raisonnement qui consiste à conclure d'une proposition générale une autre proposition qui en est la conséquence. Passage du général au particulier.Contraire : Induction.

DEISME Fait de croire en Dieu, indépendamment d'une religion particulière. Ce Dieu ne saurait être l'objet d'aucun culte.

DENOTATION Sens 1 : propriété que possède un concept de désigner tous les être qui appartiennent à l'ensemble défini par ce concept .Exemple : le concept d'homme est le "nom" que je peux donner à tous les êtres qui satisfont à la définition de ce concept.

Sens 2 : définition neutre.

DESIRRecherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait être source de satisfaction. Le désir se distingue du besoin. Ne pas satisfaire un besoin conduit à la mort. Ne pas satisfaire un désir n'est pas mortel.

DETERMINER Fixer des limites, définir. Déterminé : défini, connu. Par extension, soumis à des conditions, lié causalement à quelque chose d'autre.

DETERMINISME Théorie selon laquelle tout effet à une cause.Contraire : liberté

DEVOIR Obligation morale considérée en elle-même et non par rapport à son objet. DIALECTIQUE Sens 1 : chez Socrate, art du dialogue

.Sens 2 : chez Platon, art de classer les idées, de diviser logiquement les concepts.

Sens 3 : chez Kant, raisonnement illusoire portant sur des objets inconnaissables parce que hors de l'expérience

.Sens 4 : chez Hegel, propriété commune de la pensée et des choses qui consiste à aller toujours d'un mouvement ternaire : la thèse ou affirmation, l'antithèse ou négation, enfin la synthèse ou négation de la négation.Sens 5 : actuellement, action réciproque de deux contraires.

DISCOURS, Parole rationnelle et cohérente. C'est la traduction française du mot grec "logos".

DISCURSIF La pensée discursive est la pensée à l'œuvre dans le raisonnement par opposition à la pensée intuitive, immédiate et globale

.DOGMATISME Sens 1 : attitude philosophique qui consiste à admettre la possibilité pour l'esprit humain de parvenir à des vérités assurées .Contraire : scepticisme Sens 2 : chez Kant, attitude philosophique qui consiste à penser que la raison peut construire a priori, sans l'expérience, des systèmes valables sans critique préalable. Le dogmatisme accorde trop de pouvoir à la raison. Contraire : empirisme.

DOUTE ,Etat de l'esprit quand nous nous demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou non. Douter n'est pas nier : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas

.DROIT, Contraire du fait. Le fait est ce qui est, le droit est ce qui est légitime, ce qui devrait être.Vérité de droit : vérité qui ne dépend pas des évènements (Exemple : 2+2=4).Vérité de fait : vérité qui dépend d'un évènement (Exemple : Balzac est mort en 1850)

DROIT POSITIF Légalité (par opposition au droit moral, la justice ou légitimité)

.DUALISME Théorie selon laquelle la réalité est formée de deux substances indépendantes et de nature absolument différente.Contraire : monisme

ECCEITE , Ce qui fait qu'un individu est lui-même, distinct de tous les autres.

EMPIRIQUECe qui est donné immédiatement, passivement à mes sens. Contraire : expérimental. Ici l'expérience n'est plus donnée passivement mais suppose une construction raisonnée du phénomène observé.

EMPIRISME,Théorie philosophique selon laquelle toute connaissance vient des sens.Contraire : dogmatisme

EN SOIS ens 1 : qui ne dépend pas d'autre chose. Absolument.

Sens 2 : indépendant de la connaissance que nous en avons. Chez Kant la chose en soi est le contraire du phénomène. En soi est contraire de pour nous.

Sens 3 : sans conscience. Contraire de pour soi (Sartre)

ENTELECHIE Fait d'avoir sa fin en soi-même donc d'être dans un état d'achèvement, c'est-à-dire de perfection.

ENTENDEMENT, Faculté de comprendre ou de penser par idées générales ou concepts et non par images

.ENTITESens 1 : être d'une chose. Sens 2 : un "quelque chose", synonyme savant de "truc" ou "machin".

EPISTEMOLOGIE Sens étroit : philosophie des sciences, étude philosophique des problèmes (logiques, psychologiques...) sous-jacents à la science en général ou à telle ou telle science.

Sens large : théorie de la connaissance.

ERLEBNIS Expérience intime de l'individu, supposée indicible.

ESCHATOLOGIE Sens 1 : étude des "fins dernières", soit pour l'individu (la vie après la mort), soit pour l'humanité (le jugement dernier).Sens 2 : réflexion sur la fin de l'histoire.

ESSENCE Sens 1 : appartient à l'essence d'une chose ce qui ne peut être ôté de cette chose sans en même temps la faire disparaître. Essence est alors synonyme de nature ou de définition. Contraire : accident.Exemple : l'essence de l'homme est d'être bipède, Avoir les yeux bleus est un accident

.Sens 2 : contraire d'existence. L'essence est l'être possible alors que l'existence est le passage du possible à l'actuel.

ESSENTIEL Ce qui relève de l'essence c'est-à-dire de la définition.Contraire : accidentel.

ETAT DE NATURE Situation imaginée par certains philosophes (Hobbes, Rousseau etc.) dans laquelle se seraient trouvés les hommes avant de s'être organisés en société. Il s'agit d'une hypothèse utile à la réflexion et non d'une vérité historique.

ETENDUE,Espace qu'occupent les objets. Fait que n'importe quel objet occupe un certain espace. L'étendue est une propriété essentielle de la matière.

ETERNITE,Caractère d'un être qui ne serait pas soumis au temps (ne pas confondre avec sempiternel : qui n'a ni commencement ni fin)

ETHIQUE

Sens 1 : science qui prend pour objet les jugements d'appréciation sur les actes qualifiés de bons ou de mauvais.

Sens 2 : réflexion sur les raisons de désirer la justice et l'harmonie et les moyens d'y parvenir

.EUDEMONISME Doctrine selon laquelle la morale consiste en la recherche du bonheur.

EXISTENCE Sens 1 : fait d'être actuellement.

Sens 2 : contraire d'être. Exemple : la question de l'existence de Dieu est "Y a-t-il actuellement un Dieu?" alors que la question de l'être de Dieu est "Qu'est Dieu, qu'il existe ou non?

Sens 3 : chez les existentialistes, l'existence suppose la conscience de soi. Seul l'homme existe, les choses sont.

EXTENSION L'extension d'un concept est le nombre d'individu auquel s'applique ce concept. Exemple : l'extension du concept d'animal est plus grande que l'extension du concept d'homme.

FACULTE Pouvoir de l'esprit. Sensibilité, entendement, volonté, mémoire sont des facultés.

FATUM Destin, fatalité.

FIN But. La cause finale d'un fait est la "raison" pour laquelle le fait existe c'est-à-dire son but.

FINALITE EXTERNE "Ce par quoi une chose dans la nature sert à une autre en vue d'une fin" (Kant)FINALITE INTERN ELa relation finale qui unit, dans un être, les parties à un ensemble, ce à quoi lui sert chacune de ses parties.

FINI Qui a des limites. Contraire: infini, sans limite

FINITUDE Désigne le caractère limité de la condition humaine. Ne s'applique qu'à l'homme car suppose la conscience de cette limite

.FONDEMENT, Ce sur quoi repose "en droit" une certaine connaissance. Synonyme de principe

FORME Sens 1 : chez Aristote contraire de matière

Sens 2 : perception globale d'un ensemble.Contraire : perception d'un élément isolé

FORMEL

Sens 1 : la logique formelle est la science qui étudie les relations entre les propositions indépendamment du contenu (ou de la matière) de ces propositions.

Sens 2 : au XVII° S., ce qui existe effectivement par opposition au virtuel ou objectif, l'objectif étant ce qui n'existe que dans la pensée

.GENERAL

Sens 1 : adjectif dérivé de genre (comme spécial est dérivé d'espèce). Général signifie qui appartient à un genre.

Sens 2 : qui concerne plusieurs cas.Contraire : singulier

.Sens 3 : synonyme d'universel.Contraire : particulier.

GENESE, La genèse d'un être, d'une institution, d'un quelconque objet d'étude est l'ensemble des étapes par lesquelles il est arrivé, depuis son origine, jusqu'à l'état dans lequel on le considère.

GENRE Lorsque deux classes sont telles que l'extension de l'une est une partie de l'extension de l'autre, la première est appelée espèce de la seconde et la seconde est appelée genre. Exemple : l'extension de la classe des humains est une partie de celle des animaux. On parlera donc d'espèce humaine mais de genre animal.

GNOSE Connaissance des choses religieuses supérieure à la connaissance commune des croyants ou à l'enseignement des églises.

GNOSEOLOGIE, Etude de la connaissance.

HEDONISME Doctrine selon laquelle le plaisir est la valeur suprême

.HEURISTIQUE, Qui sert à la connaissance, qui indique des directions de recherche

.HISTOIRE

Sens 1 : discipline scientifique dont les ouvriers sont les historiens.

Sens 2 : matière de cette discipline, ce sur quoi les historiens travaillent c'est-à-dire des suites d'évènements.

HUBRIS OU HYBRIS,Toute sorte de démesure ou d'excès dans le comportement d'une personne.

HUMANISME Toute doctrine qui met l'homme au centre de sa réflexion et se propose pour but de rechercher les moyens de son épanouissement.

HYPOSTASE , Synonyme de substance.Hypostasier : considérer comme une chose en soi ce qui n'est qu'un phénomène ou une relation.HYPOTHESEEn mathématique, proposition qu'on adopte afin d'étudier les conséquences logiques qu'on devra en tirer. Dans les sciences expérimentales et humaines, supposition explicative

.HYPOTHETICO-DEDUCTIF On appelle hypothético-déductif un raisonnement ou une recherche qui procède par déductions à partir d'hypothèses.

IDEAL Ce qui n'existe qu'à titre d'idée.

IDEALISME Sens 1 : philosophie qui considère l'esprit ou l'idée comme première par rapport à la matière.Contraire :

Matérialisme Sens 2 : théorie selon laquelle la seule chose que nous puissions connaître est la pensée, et la connaissance de la pensée est connaissance du monde.

Sens 3 : l'idéalisme transcendantal (Kant) ou réalisme est la théorie selon laquelle on ne peut connaître les choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, selon laquelle les connaissances sont toujours relatives à l'esprit qui connaît.

IDEE Sens étroit : (1) concept (2) modèle. Sens large : objet de pensée par opposition d'une part aux sentiments et d'autre part aux actes

.IDENTITE (PRINCIPE D') Un des trois principes fondamentaux de la logique chez Aristote. Il se formule ainsi : A est A, ce qui signifie ce qui est vrai, est vrai.

IDEOLOGIE, Pensée qui a des racines socio-économiques inconscientes qu'elle ne fait que refléter alors qu'elle croit illusoirement se développer librement. Ce terme appartient au vocabulaire marxiste.

IMAGE MENTALE, Toute représentation de l'imagination, du rêve, du souvenir. Par extension image désigne toute représentation sensible.

IMAGINATION Sens 1 : faculté de former des images répétant ce qui a déjà été perçu (imagination reproductrice).Sens 2 : fonction psychique inventive par laquelle l'esprit se représente des rapports originaux (imagination créatrice).

IMMANENT, Intérieur à l'être, à l'acte, à l'objet de pensée que l'on considère.Contraire : transcendant

IMPERATIF Proposition ayant la forme d'un commandement.Impératif hypothétique : chez Kant, commandement subordonné à une fin et qui n'a de sens que si on cherche à atteindre cette fin. Exemple : si tu veux planter un clou, il faut utiliser un marteau. Impératif catégorique : chez Kant, obligation morale. Inconditionnel, il a une valeur en soi toujours et partout.

IMPOSSIBLE, Ce qui ne peut pas être soit parce qu'il est irréalisable soit parce qu'il est contradictoire avec les lois de la nature.

INCONSCIENT Ce qui échappe complètement à la conscience réfléchie même quand le sujet cherche à le saisir et à y appliquer son attention. Ne pas confondre avec subconscient.

INDUCTION, Raisonnement qui consiste à conclure de cas particuliers une proposition générale.Contraire : déduction.INTELLECTFaculté de penser par idées générales ou concepts.INTELLECTIONExercice de la faculté qu'est l'intellect.

INTELLECTUALISME Sens 1 : toute doctrine selon laquelle l'intellect domine la vie de l'esprit. Sens 2 : doctrine selon laquelle la totalité du réel est saisissable par l'intellect ou, à la limite, se confond avec la connaissance que nous en avons.

INTRINSEQUE Une qualité intrinsèque est une qualité qui fait partie de la définition de l'objet qu'on considère. Intrinsèque signifie donc intérieur.Contraire : extrinsèque.

INTROSPECTION, Observation d'une conscience par elle-même soit en vue de se connaître soit en vue d'en tirer des connaissances générales sur l'âme humaine.

INTUITION , Mode de connaissance immédiat. Contraire : raisonnement, mode de connaissance médiat.

INTUITION RATIONNELLE, Connaissance immédiate des objets de la raison. Exemple : le cogito chez Descartes.

INTUITION SENSIBLE, Connaissance immédiate de ce qui vient des sens.

JUGEMENT Sens 1 : Faculté de juger qui, en l'absence d'une connaissance certaine nous permet de nous faire une opinion la plus proche possible de la vérité.

Sens 2 : chez Kant, faculté de penser le particulier comme contenu dans le général

JUGEMENT LOGIQUE, Fait de poser soit comme vérité, soit à titre d'hypothèse l'existence d'une relation entre deux ou plusieurs termes, entre un sujet et un ou plusieurs prédicats.LEGAL / LEGITIMEEst légal, ce qui est conforme au droit positif.Est légitime, ce qui est conforme au droit fondé en raison c'est-à-dire à la justice

LOI NATURELLE, Généralisation d'observations vérifiées, énoncé d'une relation régulière et prévisible entre les phénomènes.

LOI SOCIALE (OU LOI CIVILE), Prescription qui règle les rapports sociaux et dont le respect est obligatoire.MALSens 1 : au sens métaphysique le mal est une imperfection. Sens 2 : au sens physique mal signifie souffrance Sens 3 : au sens moral le mal est synonyme de faute ou de pêché.

MATERIALISME Sens 1 : théorie selon laquelle la matière est première (au sens de primat et pas nécessairement de primauté) par rapport à l'esprit ou à l'idée.

Sens 2 : au sens moral, thèse selon laquelle il n'y a pas dans l'homme divorce entre deux principes, la matière et l'esprit, mais une unité, un être homogène. Le matérialisme s'accompagne d'un refus de croire en une âme immatérielle et immortelle.

MATIERE Sens 1 : ce que nous percevons comme indépendant de notre esprit, situé dans l'espace et ayant une masse.Contraire : esprit

Sens 2 : ce en quoi les choses sont faites mais pour que les choses soient effectivement il faut que la matière reçoive une forme (Matière est le contraire de forme chez Aristote)

MEDIAT, Avec intermédiaire. Contraire : immédiat (sans intermédiaire)

METAPHYSIQUE Etude des objets immatériels (âme, Dieu...), des principes fondamentaux de la connaissance, étude de l'Etre, des choses telles qu'elles sont en elles-mêmes et non telles qu'elles nous apparaissent

.METHODE, Règles qui définissent un ordre permettant une connaissance ou une action et mise en œuvre de ces règles.

MODALITE, Manière dont le prédicat est lié au sujet (vocabulaire logique)MODE (Nom masculin)Sens 1 : Détermination d'un être. S'il s'agit de propriétés fondamentales on parlera de modes substantiels, s'il s'agit de qualités variables on parlera de modes accidentels.

Sens 2 : chez Descartes et Spinoza, les modes substantiels sont appelés attributs et par conséquent le mot mode ne désigne que les modes accidentels.

MOI ONTOLOGIQUE, Etre immuable et non passager auquel chaque sujet rapporterait ses états ou ses actes mais qui existerait indépendamment des états ou des actes. C'est la substance pensante de Descartes.

MOI PSYCHOLOGIQUE, Conscience complexe, mouvante que j'ai de moi dans mes pensées ou dans mes actes.

MONISME Toute doctrine qui considère que le monde est régi par un principe fondamental unique.Contraires : dualisme (deux principes) et pluralisme (plusieurs principes)

.MONOTHEISME, Croyance en un Dieu unique.Contraire : polythéisme (croyance en plusieurs dieux)

MOTIF, Raison d'agir d'ordre intellectuel.Contraire : mobile (ce qui pousse à agir et qui est d'ordre affectif ou sensible)

MOUVEMENT, Toute modification, ce qui fait que les choses changent, que le monde est en devenir. On appelle moteur ce qui produit le mouvement (souvent synonyme de cause) et mobile ce qui est mu.

NATURE

Sens 1 : caractères spécifiques d'une chose. Synonyme d'essence, de définition .

Sens 2 : ce qui n'a pas été réalisé par l'homme.Contraire : artificiel.

Sens 3 : ce qui est inné.Contraire : culture (ce qui est acquis socialement ou historiquement)

Sens 4 : tout ce qui existe. Synonyme d'univers.

NECESSAIRE, Ce qui ne peut pas ne pas être.Contraire : contingent

NIHILISME

Sens 1 : en métaphysique, doctrine selon laquelle il n'y a aucune réalité solide extérieure à nous.

Sens 2 : le nihilisme critique est la doctrine selon laquelle nous ne pouvons rien connaître du réel. S

ens 3 : sens moral. Refus des vérités morales et d'une hiérarchie des valeurs.

NOESE, NOEME Chez Husserl, la noèse est l'acte même de penser et le noème est l'objet de cette pensée. Les deux sont toujours liés.

NOMINALISMESens 1 : théorie selon laquelle les idées n'ont pas d'existence réelle mais sont seulement des mots issus de la perception, des étiquettes qui nous servent à désigner de la même façon plusieurs individus.

Sens 2 : théorie selon laquelle la science ne décrit pas le monde tel qu'il est mais seulement tel que la raison peut le connaître.

NORMAL, NORMATIF Sens 1 : ce qui est conforme à la moyenne statistique ou à la majorité des cas.

Sens 2 : ce qui est conforme à une norme c'est-à-dire à une règle fondée en droit.

Normatif : tout ce qui constitue ou concerne une norme. Un jugement normatif est un jugement de valeur.

NOUMENE Chez Kant, chose telle qu'elle est et que nous pouvons penser mais non connaître car elle échappe à notre perception.Contraire : phénomène

.OBJECTIF Sens 1 : au XVII° s. une chose est dite objective lorsqu'elle est considérée uniquement en tant qu'objet de pensée indépendamment de sa réalité extérieure à l'esprit. Contraire : formel (effectif)Sens 2 : à partir de Kant est objectif soit ce qui existe indépendamment de la pensée, soit ce qui se présente comme un objet de pensée fondé, valable pour tous les esprits et non pour seulement un esprit individuel.

OBJECTIVITESens 1 : ce qui est conforme à la réalité indépendamment de la pensée.Sens 2 : ce qui est valable pour tous les esprits.

OBJET Tout ce qui se présente à la pensée ou à la perception. Réalité en tant qu'elle est pensée. Contraire : sujet (moi pensant ou percevant).

OBLIGATION Commandement moral qui suppose la liberté. Ne pas confondre être obligé et être forcé. Celui qui est forcé subit une contrainte sans possibilité de résistance. Celui qui est obligé peut désobéir et s'il ne le fait pas, c'est par conscience du devoir

ONTOLOGIE Science ou étude de l'Etre.

OPINION Jugement, appréciation propre à un individu ou à un groupe. Le terme est péjoratif car l'opinion n'est pas fondée en raison. Elle est préjugé, jugement sans fondement.

ORTHODOXIE, Consiste à partagée l'opinion reçue supposée correcte. Contraire : hétérodoxie (fait d'avoir une opinion différente de l'opinion reçue).

PANLOGISME , Doctrine selon laquelle le réel est totalement intelligible.

PANTHEISME Croyance selon laquelle tout est Dieu c'est-à-dire que Dieu n'est pas un être distinct du monde qu'il a créé mais qu'il se confond avec lui.

PARADOXE, Raisonnement qui aboutit à une conclusion absurde ou contradictoire.

PARALOGISME Raisonnement faux mais sans intention de tromper.Contraire : sophisme

PARFAIT Sens 1 : état, chose, phénomène qui est exactement ce qu'il doit être.

*Sens 2 : ce qui est tel qu'on ne peut rien concevoir de supérieur.

PARTICULIER , Ce qui appartient ou qui concerne quelques individus.Contraires : universel, singulier.

PASSIONEtymologiquement, fait de subir. Tous les phénomènes passifs de l'âme. Tout état affectif. Tendance d'une certaine durée assez puissante pour dominer la vie de l'esprit.

PERCEPTION, La perception est liée aux sens mais il faut distinguer perception et sensation. La sensation est une impression brute, La perception est construite et suppose la reconnaissance de l'objet.

PERSONNE Sens 1 : juridiquement, individu doté de droits et de devoirs, ce qui implique sa liberté.

Sens 2 : métaphysiquement, substance individuelle de nature raisonnable.Sens 3 : moralement, individu doué de raison et libre

.PETITION DE PRINCIPE Erreur logique qui consiste à tenir pour principe acquis ce qu'il s'agit précisément de démontrer ou d'expliquer.

PHENOMENESens 1 : être visible, apparaître. Tout ce qui est perçu, apparaît au sens et à la conscience.

Sens 2 : au sens scientifique, toute modification qui survient dans l'état d'un corps.Sens 3 : chez Kant, ce que nous percevons.Contraire : noumène

PHILODOXIE Sens 1 : Platon oppose les philodoxes qui se complaisent aux apparences et à la diversité des choses aux philosophes qui recherchent l'Idée derrière la diversité sensible.

Sens 2 : chez Kant, la philodoxie est un dilettantisme de la réflexion philosophique qui consiste à agiter des questions philosophiques sans souci de parvenir à une vérité ou à des solutions rigoureuses.

POLYTHEISME Religion reposant sur la croyance en l'existence de plusieurs dieux.Contraire : monothéisme


POSSIBLE , Qui peut être c'est-à-dire qui n'est ni nécessaire ni impossible. Le réel est un cas particulier de possible.

POSTULAT, Proposition qui intervient au cours d'un raisonnement, qu'on ne sait pas démontrer mais dont on demande d'admettre la vérité.


PRAGMATISME, Théorie selon laquelle notre intelligence doit nous servir à agir sur les choses. La connaissance n'est que l'ensemble des moyens appropriés pour agir sur les choses. Pour le pragmatisme, c'est parce que cela fonctionne que cela est vrai et non l'inverse.


PRATIQUESens 1 : qui concerne l'action (Contraire : théorique), cette action pouvant être une action de penser (pratique théorique)

Sens 2 : au sens moral chez Kant, qui a trait à la façon dont il faut se conduire.


PRAXIS Ensemble des activités matérielles et intellectuelles qui ont pour effet de transformer la réalité sociale et, bien que d'une façon différente, la réalité physique.

PREDICATCe qui est affirmé ou nié d'un sujet. Equivalent logique de l'attribut grammatical.

PREMIER, Ce avant quoi il n'y a rien et après quoi il y a des choses. Ce sur quoi se fonde tout le reste.


PREMIER MOTEUR, Chez Aristote, le premier moteur est celui qui donne le mouvement sans avoir lui-même été mu. C'est le moteur immobile c'est-à-dire Dieu.PRINCIPEVérité première dont d'autres vérités dépendent.

PROBABLE Variété du possible. Ce qui n'est pas mais pourrait être. Alors que possible signifie simplement que rien n'interdit que cela arrive, probable signifie qu'on peut raisonnablement attendre que cela arrive.

PROBLEMATIQUE (adjectif)Proposition qui ne renferme aucune contradiction mais dont la réalité objective ne peut être connue d'aucune manière.

PROBLEMATIQUE (nom)Ensemble de problèmes que pose un domaine particulier de connaissance.

PSYCHE, Tout ce qui dans un être humain n'est pas purement organique (conscience, pensée, sentiments, réflexes, pensées inconscientes). Esprit au sens large et sans connotation religieuse ou intellectuelle.


PSYCHIQUE, Qui relève de la psyché. Ne pas confondre avec psychologique (qui relève de la psychologie, science de la psyché).

PUISSANCE, Contraire d'acte. Est dit "en acte" ce qui est effectivement, ce qui est réalisé. Est dit en puissance ce qui pourrait être.Exemple : l'enfant est un adulte en puissance. L'adulte l'est en acte.


QUALITE, Tout ce qui est ou peut être affirmé du sujet d'une proposition. Elle est exprimée par le prédicat (équivalent logique de l'attribut grammatical)

QUIDDITE, La quiddité d'une chose, c'est ce qu'elle est ; elle s'exprime dans sa définition. Synonyme d'essence.


RADICAL, Qui est pris à la racine, qui va à la racine, c'est-à-dire au point de départ (surtout logique) de ce qu'on considère.

RAISON (La Raison)

Sens 1 : faculté d'établir des relations entre les choses et de former des concepts (synonyme d'entendement)

Sens 2 : faculté de juger c'est-à-dire de distinguer le vrai et le faux, le bien et le mal (Synonyme de jugement).Contraires : les passions, la folie mais aussi les sens.

RAISON (une raison)

Sens 1 : principe d'explication. CauseExemple : la raison des choses

Sens 2 : justification.Exemple : j'ai de bonnes raisons de penser que...

RAISONNABLE

Sens 1 : qui possède la Raison au sens de faculté.

Sens 2 : qui agit d'une manière qu'on ne peut blâmer.

RATIONALISME


Sens 1 : confiance dans la capacité de la Raison de connaître le monde et recours privilégié à cette faculté pour établir le vrai et le faux.

Sens 2 : doctrine selon laquelle l'expérience ne peut pas fournir toutes nos connaissances.Contraire : empirisme

RATIONEL, Ce qui relève de la Raison ou ce qui lui est conforme.


REALISME , Doctrine qui admet que certaines choses existent indépendamment de la pensée. S'il s'agit du monde extérieur, le réalisme est le contraire de l'idéalisme absolu. S'il s'agit des idées le réalisme s'oppose au conceptualisme et au nominalisme.


REALITE , Tout ce qui est réel, y compris les objets de la pensée (idées...)

RECURRENCE

Sens 1 : répétition.

Sens 2 : retour sur soi. Il y a récurrence quand une cause est modifiée par son propre effet. Sens 3 : en logique fait qu'une proposition puisse être elle-même l'objet de ce qu'elle énonce.Exemple : toute vérité doit être démontrée.

REFLECHI, La conscience réfléchie est le regard que l'esprit jette sur lui-même lorsqu'il est en travail.

REFLEXIF,

Conscience réflexive : regard que l'esprit jette sur lui-même sans autre objet extérieur sur lequel il serait en train de travailler, analyse par la pensée de ce qu'est penser.Contraire : conscience spontanée (conscience qui ne se prend pas pour objet)REGLESens 1 : dans la vie sociale, règle signifie loi.Sens 2 : dans le domaine de la connaissance la loi dit comment les choses se passent, la règle prescrit comment s'y prendre pour obtenir tel résultat.

RELATIF , Ce qui dépend d'un autre terme en l'absence duquel ce dont il s'agit serait inintelligible, impossible ou incorrect.Contraire : absolu

RELATION, Acte de pensée unique par lequel on associe plusieurs objets.

REPRESENTATION , Ce qui est présent dans notre esprit, ensemble de nos idées et de nos images.

SCEPTICISME Sens 1 : scepticisme antique Théorie philosophique selon laquelle l'esprit humain ne peut atteindre avec certitude la vérité.Sens 2 : scepticisme académique. Chez Hume, idée qu'il est, certes, impossible de douter de tout mais qu'il faut reconnaître la fragilité de nos connaissances en apparence les plus assurées.

SENSATION Résultat de l'usage d'un de nos sens. Ne pas confondre avec la perception qui suppose, en plus des données sensibles, la reconnaissance de l'objet.Exemple : j'ai la sensation de la blancheur mais je perçois la feuille de papier.

SINGULIER, Qui concerne un seul individu.Contraires : particulier, universel.

SITUATION, Pour les existentialistes, ensemble des déterminations à partir desquelles nous pensons, jugeons, agissons à un moment donné.

SOLIPSISME, Attitude d'esprit qui ne conçoit pas d'autre réalité que le sujet pensant lui-même.

SOPHISME Raisonnement faux élaboré dans l'intention de tromper.


SPECULATION, Pensée qui n'a d'autre objet que la connaissance pure sans but pratique.STRUCTURESystème, tout organisé dont les éléments sont interdépendants.SUBCONSCIENTCe qui échappe à la conscience actuelle mais est susceptible de devenir conscient si l'esprit y applique son attention. Ne pas confondre avec inconscient.SUBJECTIFTout ce qui appartient au sujet percevant ou connaissant et non à l'objet perçu ou connu.SUBSTANCESens 1 : réalité sous-jacente qui supporte des qualitésSens 2 : ce qui existe en soi, ce qui n'a pas besoin d'autre chose que soi pour exister tandis que les qualités n'existent que pour autant qu'elles se rapportent à une substance.SUBSTRATQuelque chose qui sert de base à autre chose. Réalité indéfinie qui supporte les qualités d'une chose.SUBSUMERConsiste à faire appartenir un individu à une espèce, une espèce à un genre, à voir dans un fait particulier l'application d'une loi plus générale.SUJETSens 1 : en logique, terme dont on affirme ou nie quelque chose. Sens 2 : à partir de Descartes, être connaissant.SYLLOGISMERaisonnement déductif en trois propositions : la majeure, la mineure et la conclusion. Chaque proposition met en relation deux éléments : le sujet et le prédicat.Exemple : Tout homme est mortel (majeure) Or Socrate est un homme (mineure)Donc Socrate est mortel (conclusion). Dans la majeure, homme est sujet et mortel est prédicat.SYNTHESEVoir AnalyseSYSTEMESens 1 : ensemble d'éléments interdépendants qui forment un tout organisé. Synonyme de structureSens 2 : ensemble d'idées scientifiques ou philosophiques liées entre elles et formant un tout. Le système d'un auteur est l'ensemble de ses théories dans la mesure où elles sont liées entre elles.TAUTOLOGIESens 1 : proposition dans laquelle le sujet et le prédicat sont un seul et même concept, qu'il soit exprimé par les mêmes mots ou non.Exemples : les hommes sont des humains, l'être est ce qui est.Sens 2 : théorème logique

TECHNIQUE, Ensemble de procédés qu'on met en œuvre pour obtenir un certain résultat.TELEOLOGIEEtude ou science des fins, de la finalité


THEODICEEJ, ustification de Dieu et notamment essai de conciliation entre l'existence de Dieu et l'existence du mal.

THEOLOGIE , Discipline qui étudie tout ce qui a trait à Dieu et à la foi.THESEPosition qu'on prend sur un problème et qu'on s'engage à soutenir contre les objections.

TIERS-EXCLU (PRINCIPE DU)Un des trois principes fondamentaux de la logique selon Aristote. Il se formule ainsi : de deux propositions contradictoires, l'une est vraie et l'autre fausse. Soit A est vrai, soit non-A est vrai mais il n'existe pas de troisième possibilité.

TRANSCENDANT, Ce qui est au-delà du domaine où l'on se place et d'une autre nature. Au-delà, ici, signifie extérieur.Contraire: immanent.

TRANSCENDANTAL, Chez Kant, ce qui n'est pas donné par l'expérience mais permet l'expérience c'est-à-dire nous permet d'organiser nos perceptions en connaissances.Contraire : empirique (donné par l'expérience)UMWELTCe qui, dans la totalité du monde, est perçu spécifiquement par chaque espèce et constitue son monde.UNSens 1 : unique.Exemple : il n'y a qu'un Dieu. Sens 2 : sans parties, indivisible.Exemple : Dieu est un.


UNIVERS , Ensemble de tout ce qui existe dans le temps et l'espace. Ne pas confondre avec monde. Il peut y avoir plusieurs mondes, il n'y a qu'un univers


.UNIVERSAUX Sens 1 : pour les scolastiques, idées générales.Sens 2 : les cinq universaux : l'espèce, le genre, la différence, le propre et l'accident.Exemple : Socrate est de l'espèce homme, de genre animal, sa différence par rapport aux animaux est d'être doué de raison, raisonner est son propre, par accident il vivait à Athènes.


UNIVERSELSens 1 : qui s'étend à tout l'univers. Sens 2 : qui s'étend à tous les esprits. Sens 2 : qui s'étend à toute une classe d'objets


.UNIVOQUE , Qui n'a qu'un sens.Contraire : équivoque (qui a plusieurs sens)


UTILITARISME , Toute doctrine qui fait de l'utile la valeur fondamentale aussi bien dans le domaine de l'action et de la morale que dans le domaine de la connaissance.

VALEURSens 1 : importance accordée à une chose en proportion du désir ou du besoin qu'on en a.Sens 2 : adaptation d'un objet considéré à la fin à laquelle il est censé servir.Sens 3 : au sens moral, modèle, ensemble de règles par rapport auxquelles on juge les actions (synonyme de Bien)


VERACITE , Caractère de ce qui n'est pas trompeur, de ce qui ne ment pas.

VERITE: Vérité s'oppose à fausseté ou erreur. Le mensonge s'oppose non à la vérité mais à la véracité. L'erreur est simplement le fait de tenir pour vrai quelque chose qui ne l'est pas.

VERITES ETERNELLES: Principes qui constituent dans la philosophie classique les lois absolues des Etres et de la Raison. Emanant de la volonté divine, L'homme les découvre dans sa pensée. Elles ne portent pas sur l'existence d'un objet mais sur la liaison nécessaire des idées.


VERITES PREMIERES: Propositions évidentes mais indémontrables.Exemple : le tout est plus grand que la partie.


VERTU Sens 1 : disposition morale au bien.Contraire : Vice.Sens 2 : au pluriel, formes particulières de cette disposition.Exemple : courage, justice...


VOLITION: Acte particulier de la volonté.


VOLONTE Sens 1 : pouvoir de se déterminer pour des motifs c'est-à-dire des fins raisonnables.Sens 2 : ensemble des forces psychiques que nous mettons au service d'une tendance.

VOLONTE GENERALE Sens 1 : chez Rousseau, volonté du corps social quand il se fixe pour objet l'intérêt commun.Contraire : volonté de tous (somme de volontés particulières) Sens 2 : chez Diderot, ce que prescrit le droit naturel.

VRAI ( POUR LES JUGEMENTS)Sens 1 : ce qui est conforme à la réalité.Sens 2 : est vraie une proposition à laquelle nous donnons l'assentiment total de notre raison.VRAI (APPLIQUE A DES CHOSES)Sens 1 : qui existe ou a existé réellement.Sens 2 : qui est effectivement ce qu'on déclare que c'est. Sens 3 : qui est conforme à l'idée qu'on se fait d'une classe d'objet.Sens 4 : qui est fidèle à la nature, qui rend bien compte de la réalité.


WELTANSCHAUUNG :Vision ou conception du monde, manière globale dont chaque individu conçoit la vie et le monde.

Le verbe - concordance des temps



On appelle concordance des temps la relation entre le temps de la proposition principale et des subordonnées.

Concordance des temps commandée par le sens
Il s'agit de traduire la relation chronologique.
- je crois qu'il pleut (présent),
- je crois qu'il pleuvait (imparfait),
- je crois qu'il pleuvra (futur).

Les temps composés expriment l'antériorité par rapport à un moment donné (passé ou à venir), mais accompli :
- je te raconte ce que je vois,
- je te raconte ce que j'ai vu (antériorité),
- je te racontais ce que je voyais,
- je te racontais ce que j'avais vu (antériorité dans le passé),
- je te raconterai ce que je verrai,
- je te raconterai ce que j'aurai vu (antériorité dans le futur),
- il partit dès qu'il entendit le signal,
- il partit dès qu'il eut entendu le signal (antériorité dans le passé).

Concordance des temps obligatoire
Dans certains cas, la relation entre les temps est une certitude grammaticale.

présent + présent => imparfait + imparfait
- je fais ce que je veux (présent + présent),
- il faisait ce qu'il voulait (imparfait + imparfait).

futur + futur antérieur => conditionnel + conditionnel passé
- il est convenu qu'on vous préviendra (futur) dès qu'une décision aura été prise (futur antérieur),
- il était convenu qu'on vous préviendrait (conditionnel) dès qu'une décision aurait été prise (conditionnel passé).

présent + passé composé => imparfait + plus-que-parfait
- je crois que je me suis trompé (présent + passé composé),
- il croyait qu'il s'était trompé (imparfait + plus-que-parfait).

Concordance des temps au subjonctif
Quand le verbe de la principale est au présent ou au futur, celui de la subordonnée est au subjonctif présent :
- je crains qu'il ne soit trop tard (présent + subjonctif présent).

Quand le verbe de la principale est à un temps du passé (récit), celui de la subordonnée est à l'imparfait du subjonctif :
- je craignais qu'il ne fût trop tard (imparfait + imparfait du subjonctif).

Pour exprimer l'aspect accompli dans la subordonnée, on emploie soit le passé, soit le plus-que-parfait du subjonctif :
- je crains que mes paroles n'aient été mal interprétées (présent + passé du subjonctif).
- il craignait que ses paroles n'eussent été mal interprétées (imparfait + plus-que-parfait du subjonctif).

Remarques
Dans la langue courante, on emploie souvent le présent ou le passé composé du subjonctif au lieu de l'imparfait ou du plus-que-parfait de ce mode, c'est-à-dire qu'on se borne à exprimer l'opposition entre le non accompli et l'accompli :
- j'avais peur qu'il soit trop tard (subjonctif présent = non accompli).
- il avait peur que ses paroles aient été mal interprétées (passé du subjonctif = accompli).

Même dans la langue soignée, l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif ne sont guère usuels qu'à la 3e personne (sauf pour être et avoir, où toutes les personnes peuvent s'employer) :
- je craignais que vous n'arriviez en retard à l'hôtel (subjonctif présent).
et non :
- je craignais que vous n'arrivassiez en retard (imparfait du subjonctif).





Indicatif - présent
Ne pas oublier que la 2e personne du singulier prend toujours un s.

Indicatif - imparfait
Pour les 1re et 2e personnes du pluriel, les terminaisons sont toujours : ions, iez, quel que soit le radical ; il faut donc toujours les ajouter. Cette remarque est également vraie pour le présent du subjonctif.
- voir : nous voyions, que vous voyiez
- plier : nous pliions, que vous pliiez
- payer : nous payions, que vous payiez
- négocier : nous négociions, que vous négociiez

Indicatif - passé simple
Ne pas oublier l'accent circonflexe sur les 1re et 2e personnes du pluriel : nous eûmes, vous eûtes...

Exception : haïr : nous haïmes, vous haïtes...

Ne pas mettre d'accent à la 3e personne du singulier: il eut...

Exception : croître : il crût.

Indicatif - futur
Pour tous les verbes, il faut bien distinguer ce temps du présent du conditionnel ; pour la 1re personne du singulier, la seule différence est marquée par la prononciation :
- futur, son é fermé : ai.
- présent du conditionnel, son è ouvert : ais.

Temps composés
Passé composé (présent de l'auxiliaire + participe passé)
- j'ai pris mon repas et je suis parti...

Plus que parfait (imparfait de l'auxiliaire + participe passé)
- elle avait fini sa toilette et elle s'était habillée...

Passé antérieur (passé simple de l'auxiliaire + participe passé)
- dès qu'il fut sorti, il se mit à pleuvoir...

Futur antérieur (futur de l'auxiliaire + participe passé)
- quand j'aurai fini mon travail, je me reposerai...

Conditionnel
Présent
- Si j'avais de l'argent, j'achèterais une maison.

Passé (conditionnel présent de l'auxiliaire + participe passé)
- j'aurais voulu être là...

Subjonctif
Ce mode est introduit par que. Il exprime la subordination, le doute, l'indécision, le fait possible.

Présent
- il faut que je coure vite, que j'acquière de l'endurance... (indicatif: je cours, j'acquiers)
- il ne faut pas que j'aie froid... (indicatif : j'ai)

Passé (présent de l'auxiliaire + participe passé)
- il douta que je sois venu

Imparfait
- encore eût-il fallu qu'il travaillât...

Plus que parfait
- qu'il eût travaillé...

Attention : après que est suivi de l'indicatif.

Impératif
Pour les verbes du 1er groupe (et du 3e groupe quand la terminaison est en e), la 2e personne du singulier ne prend pas de s :
- n'y va pas...
- assaille tes ennemis, souffre en silence, ouvre la porte, sache que...

Exceptionnellement, par raison d'euphonie, on met un s aux verbes suivis de en et y :
- vas-y, donnes-en...

Mais ces impératifs s'écrivent sans « s » ni trait d'union devant « en » et « y » suivis d'un infinitif :
- va y mettre de l'ordre !
- ose en dire du mal !

Participe présent, adjectif verbal
Le participe présent (invariable) exprime une action :
- des fillettes tremblant de peur.

L'adjectif verbal indique un état :
- des fillettes tremblantes.

L'adjectif verbal peut différer, par l'orthographe, du participe présent dont il dérive :

Participe présent Adjectif verbal
adhérant adhérent
convainquant convaincant
différant différent
divergeant divergent
équivalant équivalent
fatiguant fatigant
négligeant négligent
provoquant provocant, etc.

A noter quelques noms dont l'orthographe diffère de celle du participe présent :

Participe présent Nom
adhérant un adhérent
différant un différend
fabriquant un fabricant
présidant un président
résidant un résident

A noter également :

Participe présent Adjectif verbal Nom
obligeant obligeant l'obligeance
exigeant exigeant l'exigence
négligeant négligent la négligence
L'accent circonflexe



L'accent circonflexe peut se placer sur toutes les voyelles sauf le « y ».
- noirâtre, tempête, abîme, dôme, flûte...

L'accent circonflexe indique souvent la disparition d'un « e » ou plus souvent d'un « s »:
- âge s'écrivait autrefois eage
- tête s'écrivait autrefois teste
- forêt, forestier
- vêtement, vestimentaire
- hôpital, hospitalier
- fenêtre, défenestrer

Il coiffe les voyelles de certains mots afin d'éviter une confusion :
- la tâche (travail) à distinguer de la tache (salissure)
- crû (participe passé de croître) à distinguer de cru (verbe croire et adjectif)
- dû (adjectif, du verbe devoir) à distinguer de l'article du (contraction de « de le ») ; ne prend l'accent circonflexe qu'au masculin singulier (due, dues et dus). Voir aussi les conjonctions et les prépositions.
- mûr (adjectif) à distinguer de mur (substantif)
- sûr (adjectif = certain) à distinguer de sur (préposition et adjectif signifiant aigre)

On le trouve également sur :
- le « o » des pronoms possessifs: le nôtre et le vôtre (à distinguer des adjectifs possessifs : notre et votre)
- le « i » des verbes en aître et oître, lorsque le i est suivi d'un t: il disparaît, il croît...
- le « i » de 3 mots en ître: bélître, huître, épître.
- le « a » du suffixe âtre, marquant la dépréciation (voir suffixes): grisâtre, douceâtre...
- mais pas sur iatre: pédiatre, psychiatre.
- les voyelles de certaines terminaisons verbales: nous saisîmes, nous reçûmes, vous chantâtes...
- qu'il chantât, qu'il eût chanté, il fût venu...
- dans certains cas, le tréma l' emporte sur l'accent circonflexe: nous haïmes, qu'il haït



Les conjonctions et les prépositions


Les conjonctions et les prépositions sont des mots essentiellement invariables.

Les conjonctions
De coordination
Elles servent à relier deux éléments :
* les unes sont des mots simples :
- mais, ou, et, donc, or, ni, car, toutefois, cependant
* d'autres sont composées :
- par conséquent, d'ailleurs...

De subordination
Elles peuvent également être simples :
- quand, que, quoi...
ou composées :
- afin que, dès que, parce que...

Les prépositions
Elles peuvent également être simples :
- de, par, sur...
ou composées :
- au-dessus, en deçà, grâce à...

Remarques
Les locutions construites avec « à » peuvent se contracter avec le, les :
- grâce au...

N.B. Ne pas confondre la locution quant à (la, au, aux) avec la conjonction de subordination quand.

Les chausse-trappes
Les conjonctions et les prépositions peuvent, comme les articles, entraîner des confusions.

à et a
à (accent grave), préposition,
a (sans accent), verbe avoir. Il s'agit du verbe quand on peut remplacer le présent a par l'imparfait avait.

après que
après que est suivi de l'indicatif et non du subjonctif. En effet, cette locution indique nécessairement une action passée qui s'est donc réalisée (mode indicatif), alors que le subjonctif est le mode de l'action non réalisée. Il convient d'écrire :
- après qu'il eut chanté (passé antérieur), il partit.
- et non pas: après qu'il eût chanté (subjonctif), il partit.

dans et d'en
dans, préposition, introduit un nom complément,
d'en, préposition et pronom, est toujours placé devant un verbe.

du et dû
du, article, contraction de le,
dû, adjectif = que l'on doit ; ne prend l'accent circonflexe qu'au masculin singulier (due, dues et dus),
dû, forme du verbe devoir, au participe passé, au conditionnel (j'aurais dû, j'eusse dû).

hors et or
hors, préposition, signifie en dehors de,
or, conjonction, peut être remplacé par et, puis,
Attention également à l'expression d'ores et déjà (dès à présent).

où et ou
où (accent grave), adverbe ou pronom relatif ; peut être remplacé par ici,
ou (sans accent), conjonction ; peut être remplacé par ou bien.

parce que et par ce que
parce que est une locution qui introduit une notion de cause,
par ce que signifie par les choses que.

près et prêt
près, suivi de de, indique la proximité,
prêt, adjectif, est suivi de la préposition à.

quand et qu'en
quand est une conjonction (lorsque),
qu'en est la contraction de que et en.

quand et quant
quand est une conjonction (lorsque),
quant est une locution, suivi de à la, au ou aux.

quoi que et quoique
quoi, pronom relatif, suivi de que, introduit un verbe au subjonctif (sens de quelle que soit la chose),
quoique, conjonction, s'écrivant en un seul mot, a le sens de bien que.

sans et s'en
sans, préposition ayant un sens négatif,
s'en, pronom personnel se élidé, suivi de en.

s'il et si l'
s'il est la contraction de si il,
si l' : le l est phonétique (si l'on veut, pour si on

Le verbe - accord avec le sujet


La plupart
Lorsque la plupart est accompagné d'un complément, le verbe s'accorde avec ce complément ; sinon, le verbe est censé être au pluriel :
- la plupart de mes livres sont reliés...
- la plupart du temps se passait en bavardages...
- la plupart partent en vacances...

Moins de deux
Le verbe qui suit se met au pluriel :
- moins de deux années se sont écoulées...

Plus d'un
Le verbe qui suit se met, en principe, au singulier :
- plus d'une feuille tombe...

mais : on n’indiquera le pluriel que pour un chiffre supérieur ou égal à 2 :
- 1,5 jour...

Verbe être précédé de « ce » ou « c' »
L'accord se fait, en principe, avec le nom ou le pronom qui suit :
- ce sont des heures qui paraissent longues...

Toutefois, l'emploi de la 3e personne du singulier est toléré. On pourrait écrire :
- c'est des heures qui paraissent longues...

Néanmoins, dans certains cas, on emploie uniquement le singulier, par exemple :
* devant les 1re et 2e personnes du pluriel :
- c'est nous...
- c'était vous...

* devant l'énoncé de sommes, d'heures, de quantités quelconques :
- c'est 500 euros que je vous dois...
- c'est 8 heures qui sonnent...

Verbe d'une proposition subordonnée introduite par qui ou que
Le pronom relatif « qui » est toujours le sujet d'un verbe (et représente un mot placé dans la proposition principale qui précède), alors que le pronom relatif « que » n'est qu'un complément.

Donc :

* pour accorder le verbe d'une proposition introduite par « qui », il faut chercher le sujet dans la proposition qui précède :
- on voyait un vieillard qui suivait deux enfants...

Attention en particulier quand le sujet est un pronom personnel :
- c'est moi qui venais le premier...
- c'est toi qui marches devant...

* le verbe d'une proposition introduite par « que » a son sujet dans cette même proposition :
- on voyait un vieillard que suivaient deux enfants...
Le verbe - l'accord des participes passés



Le participe passé employé seul s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
- un travail terminé, des fleurs coupées...

Cas particuliers : ci-annexé, ci-joint, ci-inclus, étant donné
En général, ces participes restent invariables :
- quand ils sont en tête de phrase: Ci-joint les factures... Ci-inclus une feuille de déclaration...
- quand ils précèdent immédiatement le nom qu'ils accompagnent: vous trouverez ci-inclus copie de...
Mais ils s'accordent :
- quand ils sont placés après le nom qu'ils qualifient : la lettre ci-jointe...
- quand ils sont placés devant un nom précédé d'un article, d'un adjectif possessif, démonstratif ou numéral : vous trouverez ci-jointes les pièces... je vous adresse ci-joints deux contrats...

Participe passé avec être
Le participe passé employé avec être ou les verbes d'état (paraître, sembler, devenir, demeurer, rester,...) s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe dont il est alors l'attribut :
- la porte est fermée.
- le magasin est ouvert.

Participe passé avec avoir
Il s'accorde avec le complément d'objet direct (cod) qui est placé avant lui :
- les fruits qu'elles ont mangés étaient beaux.
mais : elles ont mangé... elles ont mangé des fruits...

Participe passé suivi d'un infinitif
Dans ce cas, il faut se poser la question de qui fait l'action indiquée par l'infinitif. Si le sujet fait l'action indiquée par l'infinitif, le participe passé s'accorde :
- la personne que j'ai entendue chanter (c'est la personne qui fait l'action de chanter) ;
- la chanson que j'ai entendu chanter (la chanson est chantée).

Fait et laissé
* avec l'auxiliaire avoir :
Le participe fait suivi immédiatement d'un infinitif est toujours invariable, car il est considéré comme faisant corps avec l'infinitif.
- je les ai fait venir
- la lettre que j'ai fait partir

En revanche, pour laissé suivi d'un infinitif, il n'y a pas de règle absolue : certains estiment que ce participe doit être invariable (à l'instar de fait), d'autres l'accordent. :
- les clefs que j'ai laissé(es) tomber

* avec l'auxiliaire être (forme pronominale) :
- elles se sont fait prendre ;
- elle s'est laissée mourir de chagrin (c'est elle qui meurt) ;
- elle s'est laissé séduire (ce n'est pas elle qui séduit).

NDLR : Les cas d'accord de « fait » et « laissé » suivis d'un infinitif ne sont pas simples. Aussi, et compte tenu des recommandations du Conseil supérieur de la langue française de 1990, on peut considérer que les participes « fait » et « laissé », suivis immédiatement d'un infinitif, sont invariables (avec l'auxiliaire avoir comme en emploi pronominal).

Eu à, donné à, laissé à
Ces participes passés suivis d'un infinitif s'accordent si le nom (ou le pronom) qui précède est senti comme le cod du participe :
- les problèmes qu'il a eu à résoudre (il a eu quoi ? à résoudre des problèmes) ;
- l'auto qu'on lui avait laissée à réparer (on lui avait laissé quoi ? une auto à réparer).

Remarque
Le verbe à l'infinitif peut être sous-entendu :
- j'ai fait tous les efforts que j'ai pu... (que j'ai pu faire)

Participe passé précédé de en
En peut être complément d'objet indirect (on peut alors le supprimer sans changer le sens de la phrase) :
- ce livre a eu un grand succès : les traductions qu'on en a données sont innombrables.

En peut faire l'objet de complément d'objet direct ; on considère alors qu'il n'a ni genre, ni nombre :
- des livres ? Il en a lu !
- de ces livres, combien en avez-vous lu ?
- de ces livres, j'en ai beaucoup lu.

Participe passé précédé d'un groupe de mots (cod)
L'accord varie suivant le sens :
- le paquet de livres que j'ai reçu.
- le paquet de livres que j'ai lus.
- le peu de progrès qu'il a fait me désole.
- le peu d'encouragements qu'il m'a donnés m'ont aidé.

Participe passé des verbes coûter, valoir, vivre, peser, marcher, courir...
Ces verbes ont la particularité d'être intransitifs au sens propre (donc pas d'accord du participe passé). Il sont alors accompagnés de compléments circonstanciels, à ne pas confondre avec des cod :
- les trois mille francs que cet achat m'a coûté... (combien m'a-t-il coûté ?)
- la somme que cette robe a valu...
- les dix grammes que cette lettre a pesé...
- les vingt minutes que j'ai couru, marché...
- les quarante années que j'ai vécu...

Mais aussi transitifs au sens figuré (accord du participe passé, si cod placé avant) :
- les efforts que ce travail a coûtés...
- les compliments que cette robe m'a valus...
- les dangers que j'ai courus...
- les belles années que j'ai vécues...

Participe passé d'un verbe impersonnel
Il n'y a pas de complément d'objet direct, donc pas d'accord :
- quelle patience il nous a fallu !
- quelle chaleur il a fait !
(patience et chaleur sont en fait « sujets réels »)

Participe passé d'un verbe pronominal
Les verbes pronominaux ne s'emploient qu'avec un pronom personnel de la même personne que le sujet ; ils forment leurs temps composés avec l'auxiliaire être.

Le participe passé s'accorde avec le sujet du verbe :
- ils se sont aperçus de leur erreur
- ils se sont lavés
- ils se sont battus

Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le complément d'objet direct (cod) suit le verbe ; il y a accord lorsque le cod précède le verbe (en fait, c'est la même règle qu'avec l'auxiliaire avoir) :
* cod après le verbe
- ils se sont lavé les mains
- ils se sont écrit des lettres
- ils se sont attribué toutes les places

* cod avant le verbe
- les mains qu'ils se sont lavées
- les lettres qu'ils se sont écrites
- les places qu'ils se sont attribuées

Le participe passé ne s'accorde pas lorsque le verbe pronominal réfléchi ou réciproque est, à la forme active, un verbe transitif indirect, ou un verbe admettant un complément d'attribution introduit par à :
- ils se sont nui (nuire à quelqu'un)
- ils se sont écrit (écrire à quelqu'un)
- les générations qui se sont succédé (succéder à quelqu'un)

Participe passé des verbes se plaire, se complaire, se déplaire, se rire
restent invariables :
- ils se sont plu l'un à l'autre...
- ils se sont déplu dans ce village...
- elles se sont ri de ces difficultés...

Participe passé du verbe bénir
Il a deux formes : bénit(e) et béni(e).

Bénit, bénite
Ne s'emploie que comme épithète quand il s'agit d'une bénédiction religieuse et ne concerne que des objets :
- le pain bénit, de l'eau bénite

Béni, bénie
- cette médaille a été bénie par le prêtre







RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

INTRODUCTlON

Dans son discours du 24 octobre 1989, le Premier ministre a proposé à la réflexion du Conseil supérieur cinq points précis concernant l’orthographe :
- le trait d’union ;- le pluriel des mots composés ;- l’accent circonflexe ;- le participe passé des verbes pronominaux ;- diverses anomalies.
C’est sur ces cinq points que portent les présentes propositions. Elles ne visent pas seulement l’orthographe du vocabulaire existant, mais aussi et surtout celle du vocabulaire à naître, en particulier dans les sciences et les techniques.
Présentées par le Conseil supérieur de la langue française, ces rectifications ont reçu un avis favorable de l’Académie française à l’unanimité, ainsi que l’accord du Conseil de la langue française du Québec et celui du Conseil de la langue de la Communauté française de Belgique.
Ces rectifications sont modérées dans leur teneur et dans leur étendue.
En résumé :
- le trait d’union : un certain nombre de mots remplaceront le trait d’union par la soudure (exemple : portemonnaie comme portefeuille) ;
- le pluriel des mots composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres) ;
- l’accent circonflexe : il ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots (exemples : qu’il fût, mûr) ;
- le participe passé : il sera invariable dans le cas de laisser suivi d’un infinitif (exemple : elle s’est laissé mourir) ;
- les anomalies :
- mots empruntés : pour l’accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios) ;
- séries désaccordées : des graphies seront rendues conformes aux règles de l’écriture du français (exemple : douçâtre), ou à la cohérence d’une série précise (exemples : boursouffler comme souffler, charriot comme charrette).
Ces propositions sont présentées sous forme, d’une part, de règles d’application générale et de modifications de graphies particulières, destinées aux usagers et à l’enseignement, et, d’autre part, sous forme de recommandations à l’usage des lexicographes et des créateurs de néologismes.






RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

PRINCIPES

La langue française, dans ses formes orales et dans sa forme écrite, est et doit rester le bien commun de millions d’êtres humains en France et dans le monde.
C’est dans l’intérêt des générations futures de toute la francophonie qu’il est nécessaire de continuer à apporter à l’orthographe des rectifications cohérentes et mesurées qui rendent son usage plus sûr, comme il a toujours été fait depuis le XVIIe siècle et comme il est fait dans la plupart des pays voisins.
Toute réforme du système de l’orthographe française est exclue : nul ne saurait affirmer sans naïveté qu’on puisse aujourd’hui rendre « simple » la graphie de notre langue, pas plus que la langue elle-même. Le voudrait-on, beaucoup d’irrégularités qui sont la marque de l’histoire ne pourraient être supprimées sans mutiler notre expression écrite.
Les présentes propositions s’appliqueront en priorité dans trois domaines : la création de mots nouveaux, en particulier dans les sciences et les techniques, la confection des dictionnaires, l’enseignement.
Autant que les nouveaux besoins de notre époque, le respect et l’amour de la langue exigent que sa créativité, c’est-à-dire son aptitude à la néologie, soit entretenue et facilitée : il faut pour cela que la graphie des mots soit orientée vers plus de cohérence par des règles simples.
Chacun sait la confiance qu’accordent à leurs dictionnaires non seulement écrivains, journalistes, enseignants, correcteurs d’imprimerie et autres professionnels de l’écriture, mais plus généralement tous ceux, adultes ou enfants, qui écrivent la langue française. Les lexicographes, conscients de cette responsabilité, jouent depuis quatre siècles un rôle déterminant dans l’évolution de l’orthographe : chaque nouvelle édition des dictionnaires faisant autorité enregistre de multiples modifications des graphies, qui orientent l’usage autant qu’elles le suivent. Sur de nombreux points, les présentes propositions entérinent les formes déjà données par des dictionnaires courants. Elles s’inscrivent dans cette tradition de réfection progressive permanente. Elles tiennent compte de l’évolution naturelle de l’usage en cherchant à lui donner une orientation raisonnée et elles veillent à ce que celle-ci soit harmonieuse.
L’apprentissage de l’orthographe du français continuera à demander beaucoup d’efforts, même si son enseignement doit être rendu plus efficace. L’application des règles par les enfants (comme par les adultes) sera cependant facilitée puisqu’elles gagnent en cohérence et souffrent moins d’exceptions. L’orthographe bénéficiera d’un regain d’intérêt qui devrait conduire à ce qu’elle soit mieux respectée, et davantage appliquée.
À l’heure où l’étude du latin et du grec ne touche plus qu’une minorité d’élèves, il paraît nécessaire de rappeler l’apport de ces langues à une connaissance approfondie de la langue française, de son histoire et de son orthographe et par conséquent leur utilité pour la formation des enseignants de français. En effet, le système graphique du français est essentiellement fondé sur l’histoire de la langue, et les présentes rectifications n’entament en rien ce caractère.
Au-delà même du domaine de l’enseignement, une politique de la langue, pour être efficace, doit rechercher la plus large participation des acteurs de la vie sociale, économique, culturelle, administrative. Comme l’a déclaré le Premier ministre, il n’est pas question de légiférer en cette matière. Les édits linguistiques sont impuissants s’ils ne sont pas soutenus par une ferme volonté des institutions compétentes et s’ils ne trouvent pas dans le public un vaste écho favorable. C’est pourquoi ces propositions sont destinées à être enseignées aux enfants — les graphies rectifiées devenant la règle, les anciennes demeurant naturellement tolérées ; elles sont recommandées aux adultes, et en particulier à tous ceux qui pratiquent avec autorité, avec éclat, la langue écrite, la consignent, la codifient et la commentent.
On sait bien qu’il est difficile à un adulte de modifier sa façon d’écrire. Dans les réserves qu’il peut avoir à adopter un tel changement, ou même à l’accepter dans l’usage des générations montantes, intervient un attachement esthétique, voire sentimental, à l’image familière de certains mots. L’élaboration des présentes propositions a constamment pris en considération, en même temps que les arguments proprement linguistiques, cet investissement affectif. On ne peut douter pourtant que le même attachement pourra plus tard être porté aux nouvelles graphies proposées ici, et que l’invention poétique n’y perdra aucun de ses droits, comme on l’a vu à l’occasion des innombrables modifications intervenues dans l’histoire du français.
Le bon usage a été le guide permanent de la réflexion. Sur bien des points il est hésitant et incohérent, y compris chez les plus cultivés. Et les discordances sont nombreuses entre les dictionnaires courants, ne permettant pas à l’usager de lever ses hésitations. C’est sur ces points que le Premier ministre a saisi en premier lieu le Conseil supérieur, afin d’affermir et de clarifier les règles et les pratiques orthographique.
Dans l’élaboration de ces propositions, le souci constant a été qu’elles soient cohérentes entre elles et qu’elles puissent être formulées de façon claire et concise. Enfin, les modifications préconisées ici respectent l’apparence des textes (d’autant qu’elles ne concernent pas les noms propres) : un roman contemporain ou du siècle dernier doit être lisible sans aucune difficulté. Des évaluations informatiques l’ont confirmé de manière absolue.
Ces propositions, à la fois mesurées et argumentées, ont été acceptées par les instances qui ont autorité en la matière. Elles s’inscrivent dans la continuité du travail lexicographique effectué au cours des siècles depuis la formation du français moderne. Responsable de ce travail, l’Académie française a corrigé la graphie du lexique en 1694, 1718, 1740, 1762, 1798, 1835, 1878 et 1932-35. En 1975 elle a proposé une série de nouvelles rectifications, qui ne sont malheureusement pas passées dans l’usage, faute d’être enseignées et recommandées. C’est dans le droit-fil de ce travail que le Conseil a préparé ses propositions en sachant que dans l’histoire, des délais ont toujours été nécessaires pour que l’adoption d’améliorations de ce type soit générale.
En entrant dans l’usage, comme les rectifications passées et peut-être plus rapidement, elles contribueront au renforcement, à l’illustration et au rayonnement de la langue française à travers le monde.




RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

I.- ANALYSES

1. Le trait d’union
Le trait d’union a des emplois divers et importants en français :
- des emplois syntaxiques : inversion du pronom sujet (exemple : dit-il), et libre coordination (exemples : la ligne nord-sud, le rapport qualité-prix). Il est utilisé aussi dans l’écriture des nombres, mais, ce qui est difficilement justifiable, seulement pour les numéraux inférieurs à cent (exemple : vingt-trois, mais cent trois) (Voir Règle 1.)
- des emplois lexicaux dans des mots composés librement formés (néologismes ou créations stylistiques, exemple : train-train) ou des suites de mots figées (exemple : porte-drapeau, va-nu-pied).
Dans ces emplois, la composition avec trait d’union est en concurrence, d’une part, avec la composition par soudure ou agglutination (exemples : portemanteau, betterave), d’autre part, avec le figement d’expressions dont les termes sont autonomes dans la graphie (exemples : pomme de terre, compte rendu).
Lorsque le mot composé contient un élément savant (c’est-à-dire qui n’est pas un mot autonome : narco-, poly-, etc.), il est généralement soudé (exemple : narcothérapie) ou, moins souvent, il prend le trait d’union (exemple : narco-dollar). Si tous les éléments sont savants, la soudure est obligatoire (exemple : narcolepsie). Dans l’ensemble, il est de plus en plus net qu’on a affaire à un seul mot, quand on va de l’expression figée au composé doté de trait d’union et au mot soudé.
Dans une suite de mots devenue mot composé, le trait d’union apparaît d’ordinaire :
a) lorsque cette suite change de nature grammaticale (exemple : il intervient à propos, il a de l’à-propos). Il s’agit le plus souvent de noms (un ouvre-boîte, un va-et-vient, le non-dit, le tout-à-l’égout, un après-midi, un chez-soi, un sans-gêne). Ces noms peuvent représenter une phrase (exemples : un laissez-passer, un sauve-qui-peut, le qu’en-dira-t-on). Il peut s’agir aussi d’adjectifs (exemple : un décor tape-à-l’œil) ;
b) lorsque le sens (et parfois le genre ou le nombre) du composé est distinct de celui de la suite de mots dont il est formé (exemple : un rouge-gorge qui désigne un oiseau). Il s’agit le plus souvent de noms (un saut-de-lit, un coq-à-l’âne, un pousse-café, un à-coup) dont certains sont des calques de mots empruntés (un gratte-ciel, un franc-maçon) ;
c) lorsque l’un des éléments a vieilli et n’est plus compris (exemples : un rez-de-chaussée, un croc-en-jambe, à vau-l’eau). L’agglutination ou soudure implique d’ordinaire que l’on n’analyse plus les éléments qui constituent le composé dans des mots de formation ancienne (exemples : vinaigre, pissenlit, chienlit, portefeuille, passeport, marchepied, hautbois, plafond), etc. ;
d) lorsque le composé ne respecte pas les règles ordinaires de la morphologie et de la syntaxe, dans des archaïsmes (1a grand-rue, un nouveau-né, nu-tête) ou dans des calques d’autres langues (surprise-partie, sud-américain).
On remarque de très nombreuses hésitations dans l’usage du trait d’union et des divergences entre les dictionnaires, ce qui justifie qu’on s’applique à clarifier la question, ce mode de construction étant très productif. On améliorera donc l’usage du trait d’union en appliquant plus systématiquement les principes que l’on vient de dégager, soit à l’utilisation de ce signe, soit à sa suppression par agglutination ou soudure des mots composés. (Voir Graphies 1, 2, 3 ; Recommandations 1, 2.)

2. Les marques du nombre
Les hésitations concernant le pluriel de mots composés à l’aide du trait d’union sont nombreuses. Ce problème ne se pose pas quand les termes sont soudés (exemples : un portefeuille, des portefeuilles ; un passeport, des passeports).
Bien que le mot composé ne soit pas une simple suite de mots, les grammairiens de naguère ont essayé de maintenir les règles de variation comme s’il s’agissait de mots autonomes, notamment :
- en établissant des distinctions subtiles : entre des gardes-meubles (hommes) et des garde-meubles (lieux), selon une analyse erronée déjà dénoncée par Littré ; entre un porte-montre si l’objet ne peut recevoir qu’une montre, et un porte-montres s’il peut en recevoir plusieurs ;
- en se contredisant l’un l’autre, voire eux-mêmes, tantôt à propos des singuliers, tantôt à propos des pluriels : un cure-dent, mais un cure-ongles ; des après-midi, mais des après-dîners, etc.
De même que mille-feuille ou millefeuille (les deux graphies sont en usage) ne désigne pas mille (ou beaucoup de) feuilles, mais un gâteau, et ne prend donc pas d’s au singulier, de même le ramasse-miettes ne se réfère pas à des miettes à ramasser, ni à l’acte de les ramasser, mais à un objet unique. Dans un mot de ce type, le premier élément n’est plus un verbe (il ne se conjugue pas) ; l’ensemble ne constitue donc pas une phrase (décrivant un acte), mais un nom composé. Il ne devrait donc pas prendre au singulier la marque du pluriel. À ce nom doit s’appliquer la règle générale d’accord en nombre des noms : pas de marque au singulier, s ou x final au pluriel. (Voir Règle 2.)

3. Le tréma et les accents
3.1. Le tréma
Le tréma interdit qu’on prononce deux lettres en un seul son (exemple : lait mais naïf). Il ne pose pas de problème quand il surmonte une voyelle prononcée (exemple : maïs), mais déroute dans les cas où il surmonte une voyelle muette (exemple : aiguë) : il est souhaitable que ces anomalies soient supprimées. De même l’emploi de ce signe doit être étendu aux cas où il permettra d’éviter des prononciations fautives (exemples : gageure, arguer). (Voir Graphies 4, 5.)

3.2. L’accent grave ou aigu sur le e
L’accent aigu placé sur la lettre e a pour fonction de marquer la prononciation comme « e fermé », l’accent grave comme « e ouvert ». Il est nécessaire de rappeler ici les deux règles fondamentales qui régissent la quasi-totalité des cas :
Première règle :
La lettre e ne reçoit un accent aigu ou grave que si elle est en finale de la syllabe graphique : é/tude mais es/poir, mé/prise mais mer/cure, inté/ressant mais intel/ligent, etc.
Cette règle ne connaît que les exceptions suivantes :
- l’s final du mot n’empêche pas que l’on accentue la lettre e qui précède : accès, progrès (avec s non prononcé), aloès, herpès (avec s prononcé), etc.;
- dans certains composés généralement de formation récente, les deux éléments, indépendamment de la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, et le premier porte l’accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer), etc.
Deuxième règle :
La lettre e ne prend l’accent grave que si elle est précédée d’une autre lettre et suivie d’une syllabe qui comporte un e muet. D’où les alternances : aérer, il aère ; collège, collégien ; célèbre, célébrer ; fidèle, fidélité ; règlement, régulier ; oxygène, oxygéner, etc. Dans les mots échelon, élever, etc., la lettre e n’est pas précédée d’une autre lettre.
À cette règle font exception : les mots formés à l’aide des préfixes dé- et pré- (se démener, prévenir, etc.) ; quelques mots, comme médecin, ère et èche.
L’application de ces régularités ne souffre qu’un petit nombre d’anomalies (exemples : un événement, je considérerai, puissé-je, etc.), qu’il convient de réduire. (Voir Règle 3, Graphies 6, 7, Recommandation 3.)

3.3. L’accent circonflexe
L’accent circonflexe représente une importante difficulté de l’orthographe du français, et même l’usage des personnes instruites est loin d’être satisfaisant à cet égard.
L’emploi incohérent et arbitraire de cet accent empêche tout enseignement systématique ou historique. Les justifications étymologiques ou historiques ne s’appliquent pas toujours : par exemple, la disparition d’un s n’empêche pas que l’on écrive votre, notre, mouche, molte, chaque, coteau, moutarde, coutume, mépris, etc., et à l’inverse, dans extrême par exemple, on ne peut lui trouver aucune justification. Il n’est pas constant à l’intérieur d’une même famille : jeûner, déjeuner ; côte, coteau ; grâce, gracieux ; mêler, mélange ; icône, iconoclaste, ni même dans la conjugaison de certains verbes (être, êtes, était, étant). De sorte que des mots dont l’histoire est tout à fait parallèle sont traités différemment : mû, mais su, tu, vu, etc.; plaît, mais tait.
L’usage du circonflexe pour noter une prononciation est loin d’être cohérent : bateau, château ; noirâtre, pédiatre ; zone, clone, aumône ; atome, monôme. Sur la voyelle e, le circonflexe n’indique pas, dans une élocution normale, une valeur différente de celle de l’accent grave (ou aigu dans quelques cas) : comparer il mêle, il harcèle ; même, thème ; chrême, crème ; trêve, grève ; prêt, secret ; vêtir, vétille. Si certains locuteurs ont le sentiment d’une différence phonétique entre a et â, o et ô, è ou é et ê, ces oppositions n’ont pas de réalité sur les voyelles i et u (comparer cime, abîme ; haine, chaîne ; voûte, route, croûte ; huche, bûche ; bout, moût, etc.) L’accent circonflexe, enfin, ne marque le timbre ou la durée des voyelles que dans une minorité des mots où il apparaît, et seulement en syllabe accentuée (tonique) ; les distinctions concernées sont elles-mêmes en voie de disparition rapide.
Certes, le circonflexe paraît à certains inséparable de l’image visuelle de quelques mots et suscite même des investissements affectifs (mais aucun adulte, rappelons-le, ne sera tenu de renoncer à l’utiliser).
Dès lors, si le maintien du circonflexe peut se justifier dans certains cas, il ne convient pas d’en rester à la situation actuelle : l’amélioration de la graphie à ce sujet passe donc par une réduction du nombre de cas où le circonflexe est utilisé. (Voir Règle 4 ; Recommandation 4.)

4. Les verbes en -eler et -eter
L’infinitif de ces verbes comporte un « e sourd », qui devient « e ouvert » dans la conjugaison devant une syllabe muette (exemple : acheter, j’achète ; ruisseler, je ruisselle).
Il existe deux procédés pour noter le « e ouvert », soit le redoublement de la consonne qui suit 1e e (exemple : ruisselle) ; soit le e accent grave, suivi d’une consonne simple (exemple : harcèle).
Mais, quant au choix entre ces deux procédés, l’usage ne s’est pas fixé, jusqu’à l’heure actuelle : parmi les verbes concernés, il y en a peu sur lesquels tous les dictionnaires sont d’accord. La graphie avec è présente l’avantage de ramener tous ces verbes au modèle de conjugaison de mener (il mène, elle mènera).
Quelques dérivés en -ement sont liés à ces verbes (exemple : martèlement ou martellement).
On mettra fin sur ce point aux hésitations, en appliquant une règle simple. (Voir Règle 5.)

5. Le participe passé des verbes en emplois pronominaux
Les règles actuelles sont parfois d’une application difficile et donnent lieu à des fautes, même chez les meilleurs écrivains.
Cependant, il est apparu aux experts que ce problème d’orthographe grammaticale ne pouvait être résolu en même temps que 1es autres difficultés abordées. D’abord il ne s’agit pas d’une question purement orthographique, car elle touche à la syntaxe et même à la prononciation. Ensuite il est impossible de modifier la règle dans les participes de verbes en emplois pronominaux sans modifier aussi les règles concernant les emplois non pronominaux : on ne peut séparer les uns des autres, et c’est l’ensemble qu’il faudrait retoucher. Il ne sera donc fait qu’une proposition, permettant de simplifier un point très embarrassant : le participe passé de laisser suivi d’un infinitif, dont l’accord est pour le moins incertain dans l’usage. (Voir Règle 6.)

6. Les mots empruntés
Traditionnellement, les mots d’emprunt s’intègrent à la graphie du français après quelque temps. Certains, malgré leur ancienneté en français, n’ont pas encore subi cette évolution.

6.1. Singulier et pluriel
On renforcera l’intégration des mots empruntés en leur appliquant les règles du pluriel du français, ce qui implique dans certains cas la fixation d’une forme de singulier.

6.2. Traitement graphique
Le processus d’intégration des mots empruntés conduit à la régularisation de leur graphie, conformément aux règles générales du français. Cela implique qu’ils perdent certains signes distinctifs « exotiques », et qu’ils entrent dans les régularités de la graphie française. On tiendra compte cependant du fait que certaines graphies étrangères, anglaises en particulier, sont devenues familières à la majorité des utilisateurs du français.
On rappelle par ailleurs que des commissions ministérielles de terminologie sont chargées de proposer des termes de remplacement permettant d’éviter, dans les sciences et techniques en particulier, le recours aux mots empruntés. (Voir Règle 7 ; Graphies 8, 9 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)

7. Les anomalies
Les anomalies sont des graphies non conformes aux règles générales de l’écriture du français (comme ign dans oignon) ou à la cohérence d’une série précise. On peut classer celles qui ont été examinées en deux catégories :

7.1 Séries désaccordées
Certaines graphies heurtent à la fois l’étymologie et le sentiment de la langue de chacun, et chargent inutilement l’orthographe de bizarreries ce qui n’est ni esthétique, ni logique, ni commode. Conformément à 1a réflexion déjà menée par l’Académie sur cette question, ces points de détail seront rectifiés. (Voir Graphies 10, 1l, 12, 13 ; Recommandation 6)

7.2. Dérivés formés sur les noms qui se terminent par -on et -an
La formation de ces dérivés s’est faite et se fait soit en doublant le n final du radical, soit en le gardant simple. L’usage, y compris celui des dictionnaires, connaît beaucoup de difficultés et de contradictions, qu’il serait utile de réduire.
Sur les noms en -an (une cinquantaine de radicaux), le n simple est largement prédominant dans l’usage actuel. Un cinquième des radicaux seulement redouble le n (pour seulement un quart environ de leurs dérivés).
Sur les noms en -on (plus de 400 radicaux, et trois fois plus de dérivés), la situation actuelle est plus complexe. On peut relever de très nombreux cas d’hésitation, à la fois dans l’usage et dans les dictionnaires. Selon qu’est utilisé tel ou tel suffixe, il peut exister une tendance prépondérante soit au n simple, soit au n double. On s’appuiera sur ces tendances quand elles existent pour introduire plus de régularité. (Voir Recommandation 10.)


RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

II - RÈGLES

1. Trait d’union : on lie par des traits d’union les numéraux formant un nombre complexe, inférieur ou supérieur à cent.
Exemples : elle a vingt-quatre ans, cet ouvrage date de l’année quatre-vingt-neuf, elle a cent-deux ans, cette maison a deux-cents ans, il lit les pages cent-trente-deux et deux-cent-soixante-et-onze, il possède sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un francs. (Voir Analyse 1.)
2. Singulier et pluriel des noms composés comportant un trait d’union : les noms composés d’un verbe et d’un nom suivent la règle des mots simples, et prennent la marque du pluriel seulement quand ils sont au pluriel, cette marque est portée sur le second élément.
Exemples : un pèse-lettre, des pèse-lettres, un cure-dent, des cure-dents, un perce-neige, des perce-neiges, un garde-meuble, des garde-meubles (sans distinguer s’il s’agit d’homme ou de lieu), un abat-jour, des abat-jours.
Il en va de même des noms composés d’une préposition et d’un nom. Exemples : un après-midi, des après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri, des sans-abris.
Cependant, quand l’élément nominal prend une majuscule ou quand il est précédé d’un article singulier, il ne prend pas de marque de pluriel. Exemple : des prie-Dieu, des trompe-l’œil, des trompe-la-mort. (Voir Analyse 2.)
3 . Accent grave : conformément aux régularités décrites plus haut (Analyse 3.2) :
a) On accentue sur le modèle de semer les futurs et conditionnels des verbes du type céder : je cèderai, je cèderais, j’allègerai, j’altèrerai, je considèrerai, etc.
b) Dans les inversions interrogatives, la première personne du singulier en e suivie du pronom sujet je porte un accent grave : aimè-je, puissè-je, etc. (Voir Analyse 3.2 ; Graphies 6, 7 ; Recommandation 3.)

4. Accent circonflexe

Si l’accent circonflexe placé sur les lettres a, o et e peut indiquer utilement des distinctions de timbre (mâtin et matin ; côte et cote ; vôtre et votre ; etc.), placé sur i et u il est d’une utilité nettement plus restreinte (voûte et doute par exemple ne se distinguent dans la prononciation que par la première consonne). Dans quelques terminaisons verbales (passé simple, etc.), il indique des distinctions morphologiques nécessaires. Sur les autres mots, il ne donne généralement aucune indication, excepté pour de rare distinctions de formes homographes.
En conséquence, on conserve l’accent circonflexe sur a, e, et o, mais sur i et sur u il n’est plus obligatoire, excepté dans les cas suivants :
a) Dans la conjugaison, où il marque une terminaison :
Au passé simple (première et deuxième personnes du pluriel) :
nous suivîmes, nous voulûmes, comme nous aimâmes ;
vous suivîtes, vous voulûtes, comme vous aimâtes.
À l’imparfait du subjonctif (troisième personne du singulier) :
qu’il suivît, qu’il voulût, comme qu’il aimât.
Au plus-que-parfait du subjonctif, aussi nommé parfois improprement conditionnel passé deuxième forme (troisième personne du singulier) :
qu’il eût suivi, il eût voulu, comme qu’il eût aimé.
Exemples :
Nous voulûmes qu’il prît la parole ;
Il eût préféré qu’on le prévînt.
b) Dans les mots où il apporte une distinction de sens utile : dû, jeûne, les adjectifs mûr et sûr, et le verbe croître (étant donné que sa conjugaison est en partie homographe de celle du verbe croire). L’exception ne concerne pas les dérivés et les composés de ces mots (exemple : sûr, mais sureté ; croître, mais accroitre). Comme c’était déjà le cas pour dû, les adjectifs mûr et sûr ne prennent un accent circonflexe qu’au masculin singulier.
Les personnes qui ont déjà la maîtrise de l’orthographe ancienne pourront, naturellement, ne pas suivre cette nouvelle norme. (Voir Analyse 3.3 ; Recommandation 4.)
Remarques :
- cette mesure entraîne la rectification de certaines anomalies étymologiques, en établissant des régularités. On écrit désormais mu (comme déjà su, tu, vu, lu), plait (comme déjà tait, fait), piqure, surpiqure (comme déjà morsure) traine, traitre, et leurs dérivés (comme déjà gaine, haine, faine), et ambigument, assidument, congrument, continument, crument, dument, goulument, incongrument, indument, nument (comme déjà absolument, éperdument, ingénument, résolument) ;
- sur ce point comme sur les autres, aucune modification n’est apportée aux noms propres. On garde le circonflexe aussi dans les adjectifs issus de ces noms (exemples : Nîmes, nîmois.)

5. Verbes en -eler et -eter

L’emploi du e accent grave pour noter le son « e ouvert » dans les verbes en -eler et en -eter est étendu à tous les verbes de ce type.
On conjugue donc, sur le modèle de peler et d’acheter : elle ruissèle, elle ruissèlera, j’époussète, j’étiquète, il époussètera, il étiquètera.
On ne fait exception que pour appeler (et rappeler) et jeter (et les verbes de sa famille), dont les formes sont les mieux stabilisées dans l’usage.
Les noms en -ement dérivés de ces verbes suivront la même orthographe : amoncèlement, bossèlement, chancèlement, cisèlement, cliquètement, craquèlement, craquètement, cuvèlement, dénivèlement, ensorcèlement, étincèlement, grommèlement, martèlement, morcèlement, musèlement, nivèlement, ruissèlement, volètement. (Voir Analyse 4.)

6. Participe passé : le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est rendu invariable : il joue en effet devant l’infinitif un rôle d’auxiliaire analogue à celui de faire, qui est toujours invariable dans ce cas (avec l’auxiliaire avoir comme en emploi pronominal).
Le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est donc invariable dans tous les cas, même quand il est employé avec l’auxiliaire avoir et même quand l’objet est placé avant le verbe. (Voir Analyse 5.)
Exemples :
Elle s’est laissé mourir (comme déjà elle s’est fait maigrir) ;
Elle s’est laissé séduire (comme déjà elle s’est fait féliciter) ;
Je les ai laissé partir (comme déjà je les ai fait partir) ;
La maison qu’elle a laissé saccager (comme déjà la maison qu’elle a fait repeindre).

7. Singulier et pluriel des mots empruntés : les noms ou adjectifs d’origine étrangère ont un singulier et un pluriel réguliers : un zakouski, des zakouskis ; un ravioli, des raviolis ; un graffiti, des graffitis ; un lazzi, des lazzis ; un confetti, des confettis ; un scénario, des scénarios ; un jazzman, des jazzmans, etc. On choisit comme forme du singulier la forme la plus fréquente, même s’il s’agit d’un pluriel dans l’autre langue.
Ces mots forment régulièrement leur pluriel avec un s non prononcé (exemples : des matchs, des lands, des lieds, des solos, des apparatchiks). Il en est de même pour les noms d’origine latine (exemples : des maximums, des médias). Cette proposition ne s’applique pas aux mots ayant conservé valeur de citation (exemple : des mea culpa).
Cependant, comme il est normal en français, les mots terminés par s, x et z restent invariables (exemples : un boss, des boss ; un kibboutz, des kibboutz ; un box, des box).
Remarque : le pluriel de mots composés étrangers se trouve simplifié par la soudure (exemples : des covergirls, des bluejeans, des ossobucos, des weekends, des hotdogs). (voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)

Tableau résumé des règles
NUMÉRO
ANCIENNE ORTHOGRAPHE
NOUVELLE ORTHOGRAPHE
1
vingt-trois, cent trois.
vingt-trois, cent-trois.
2
un cure-dents.des cure-ongle.un cache-flamme(s).des cache-flamme(s).
un cure-dent.des cure-ongles.un cache-flamme.des cache-flammes.
3 a
je céderai, j’allégerais.
je cèderai, j’allègerais.
3 b
puissé-je, aimé-je.
puissè-je, aimè-je.
4
il plaît, il se tait.la route, la voûte.
il plait, il se tait.la route, la voute .
5
il ruisselle, amoncèle.
il ruissèle, amoncèle.
6
elle s’est laissée aller.elle s’est laissé appeler.
elle s’est laissé aller.elle s’est laissé appeler.
7
des jazzmen, des lieder.
des jazzmans, des lieds.






RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

III. - GRAPHIES PARTICULIÈRES FIXÉES OU MODIFIÉES

Ces listes, restreintes, sont limitatives.
Il s’agit en général de mots dont la graphie est irrégulière ou variable ; on la rectifie, ou bien l’on retient la variante qui permet de créer les plus larges régularités. Certains de ces mots sont déjà donnés par un ou plusieurs dictionnaires usuels avec la graphie indiquée ici : dans ce cas, c’est une harmonisation des dictionnaires qui est proposée.
1. Mots composés : on écrit soudés les noms de la liste suivante, composés sur la base Dun élément verbal généralement suivi d’une forme nominale ou de « tout ».
Les mots de cette liste, ainsi que ceux de la liste B ci-après (éléments nominaux et divers), sont en général des mots anciens dont les composants ne correspondent plus au lexique ou à la syntaxe actuels (chaussetrappe) ; y figurent aussi des radicaux onomatopéiques ou de formation expressive (piquenique, passepasse), des mots comportant des dérivés (tirebouchonner), certains mots dont le pluriel était difficile (un brisetout, dont le pluriel devient des brisetouts, comme un faitout, des faitouts, déjà usité), et quelques composés sur porte-, dont la série compte plusieurs soudures déjà en usage (portefaix, portefeuille, etc.). Il était exclu de modifier d’un coup plusieurs milliers de mots composés, l’usage pourra le faire progressivement. (Voir Analyse 1 ; Recommandations 1, 2.)
Liste A
arrachepied (d’).boutentrain.brisetout.chaussetrappe.clochepied (à).coupecoupe.couvrepied.crochepied.croquemadame,
croquemitaine,croquemonsieur.croquemort.croquenote.faitout.fourretout.mangetout.mêletout.passepartout.
passepasse.piquenique.porteclé.portecrayon.portemine.portemonnaie.portevoix.poucepied.poussepousse.
risquetout.tapecul.tirebouchon.tirebouchonner.tirefond.tournedos.vanupied.

2. Mots composés : on écrit soudés également les noms de la liste suivante, composés d’éléments nominaux et adjectivaux (Voir Analyse 1; Recommandations 1, 2).
Liste B
arcboutant.autostop.autostoppeur, euse.bassecontre.bassecontriste.bassecour.bassecourier.basselisse.basselissier.
bassetaille.branlebas.chauvesourischèvrepied.cinéroman.hautecontre.hautelisse.hautparleur.jeanfoutre.
lieudit.millefeuille.millepatte.millepertuis.platebande.potpourri.prudhomme.quotepart.sagefemme.
saufconduit.téléfilm.terreplein.vélopousse.véloski.vélotaxi.
3. Onomatopées : on écrit soudés les onomatopées et mots expressifs (de formations diverses) de la liste suivante (Voir Analyse 1; Recommandations 1, 2)

Liste C
blabla.bouiboui.coincoin.froufrou.
grigri.kifkif.mélimélo.pêlemêle.
pingpong.prêchiprêcha.tamtam.tohubohu.
traintrain.troutrou.tsétsé.
4. Tréma : dans les mots suivants, on place le tréma sur la voyelle qui doit être prononcée : aigüe (et dérivés, comme suraigüe, etc.), ambigüe, exigüe, contigüe, ambigüité, exigüité, contigüité, cigüe. Ces mots appliquent ainsi la règle générale : le tréma indique qu’une lettre (u) doit être prononcée (comme voyelle ou comme semi-voyelle) séparément de la lettre précédente (g). (voir Analyse 3.1.)
5. Tréma : le même usage du tréma s’applique aux mots suivants où une suite -gu ou -geu- conduit à des prononciations défectueuses (il argue prononcé comme nargue). On écrit donc: il argüe (et toute la conjugaison du verbe argüer) ; gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre. (Voir Analyse 3.1.)
6. Accents : on munit d’un accent les mots de la liste suivante où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé. (Voir Analyse 3.2 ; Règle 3 ; Recommandation 3.)
Liste D
asséner.bélitre.bésicles.démiurge.
gélinotte.québécois.recéler.recépage.
recépée.recéper.réclusionnaire.réfréner.
sèneçon.sénescence.sénestre.

7. Accents : l’accent est modifié sur les mots de la liste suivante qui avaient échappé à la régularisation entreprise par l’Académie française aux XVIIIe et XIXe siècles, et qui se conforment ainsi à la règle générale d’accentuation. (Voir Analyse 3.2 ; Règle 3 ; Recommandation 3.)
Liste E
abrègement.affèterie.allègement.allègrement.assèchement.cèleri.
complètement (nom).crèmerie.crèteler.crènelage.crèneler.crènelure.
empiètement.évènement.fèverole.hébètement.règlementaire.règlementairement.
règlementation.règlementer.sècheresse.sècherie.sènevé.vènerie.

8. Mots empruntés : on écrit soudés les mots de la liste suivante, composés d’origine latine ou étrangère, bien implantés dans l’usage et qui n’ont pas valeur de citation. (Voir Analyse 6 ; Règle 7 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)
Liste F
Mots d’origine latine(employés comme noms - exemple : un apriori)
apriori.exlibris.exvoto.
statuquo.vadémécum
Mots d’origine étrangère
baseball.basketball.blackout.bluejean.chichekébab.chowchow. covergirl.cowboy.fairplay. globetrotteur.handball.
harakiri.hotdog.lockout.majong.motocross.ossobuco.pipeline.sidecar.striptease.volleyball.weekend.

9. Accentuation des mots empruntés : on munit d’accents les mots de la liste suivante, empruntés à la langue latine ou à d’autres langues, lorsqu’ils n’ont pas valeur de citation. (Voir Analyse 6 ; Règle 7 ; Recommandations 4, 5, 7, 8, 9.)
Liste G
Mots d’origine latine
artéfact.critérium.déléatur.délirium trémens.désidérata.duodénum.exéat.exéquatur.facsimilé.jéjunum.linoléum.média.mémento.
mémorandum.placébo.proscénium.référendum.satisfécit.sénior.sérapéum.spéculum.tépidarium.vadémécum.vélarium.vélum.véto.
Mots empruntés à d’autres langues
allégretto.allégro.braséro.candéla.chébec.chéchia.cicérone.condottière.décrescendo.diésel.édelweiss.impresario.kakémono.
méhalla.pédigrée.pérestroïka.péséta.péso.piéta.révolver.séquoia.sombréro.téocalli.trémolo.zarzuéla.

10. Anomalies : des rectifications proposées par l’Académie (en 1975) sont reprises, et sont complétées par quelques rectifications de même type. (Voir Analyse 7.)
Liste H
absout, absoute (participe, au lieu de absous, absoute).appâts (au lieu de appas).assoir, rassoir, sursoir (au lieu de asseoir, etc.) (a).bizut (au lieu de bizuth) (b).bonhommie (au lieu de bonhomie).boursoufflement (au lieu de boursouflement).boursouffler (au lieu de boursoufler).boursoufflure (au lieu de boursouflure).cahutte (au lieu de cahute). charriot (au lieu de chariot). chaussetrappe (au lieu de chausse-trape).combattif (au lieu de combatif). combattivité (au lieu de combativité). cuisseau (au lieu de cuissot). déciller (au lieu de dessiller) (c). dissout, dissoute (au lieu de dissous, dissoute). douçâtre (au lieu de douceâtre) (d).embattre (au lieu de embatre).exéma (au lieu de eczéma) et ses dérivés (e).guilde (au lieu de ghilde, graphie d’origine étrangère).homéo- (au lieu de homoeo-).imbécilité (au lieu de imbécillité). innommé (au lieu de innomé). levreau (au lieu de levraut). nénufar (au lieu de nénuphar). ognon (au lieu de oignon). pagaille (au lieu de pagaïe, pagaye) (g). persifflage (au lieu de persiflage). persiffler (au lieu de persifler).persiffleur (au lieu de persifleur). ponch (boisson, au lieu de punch) (h). prudhommal (avec soudure) (au lieu de prud’homal). prudhommie (avec soudure) (au lieu de prud’homie). relai (au lieu de relais) (i). saccarine (au lieu de saccharine) et ses nombreux dérivés. sconse (au lieu de skunks) (j). sorgo (au lieu de sorgho, graphie d’origine étrangère). sottie (au lieu de sotie). tocade (au lieu de toquade). ventail (au lieu de vantail) (k).

Notes :
(a) Le e ne se prononce plus. L’Académie française écrit déjà j’assois (à côté de j’assieds), j’assoirai, etc. (mais je surseoirai). Assoir s’écrit désormais comme voir (ancien français veoir), choir (ancien français cheoir), etc.
(b) À cause de bizuter, bizutage.
(c) À rapprocher de cil. Rectification d’une ancienne erreur d’étymologie.
(d) Cea est une ancienne graphie rendue inutile par l’emploi de la cédille.
(e) La suite cz est exceptionnelle en français. Exéma comme examen.
(f) Mot d’origine arabo-persane. L’Académie a toujours écrit nénufar, sauf dans la huitième édition (1932-1935).
(g) Des trois graphies de ce mot, celle-ci est la plus conforme aux règles et la moins ambiguë.
(h) Cette graphie évite l’homographie avec punch (coup de poing) et l’hésitation sur la prononciation.
(i) Comparer relai-relayer, avec balai-balayer, essai-essayer, etc.
(j) Des sept graphies qu’on trouve actuellement, celle-ci est la plus conforme aux règles et la moins ambiguë.
(k) À rapprocher de vent ; rectification d’une ancienne erreur d’étymologie.

11. Anomalies : on écrit en -iller les noms suivants anciennement en -illier, où le i qui suit la consonne ne s’entend pas (comme poulailler, volailler) : joailler, marguiller, ouillère, quincailler, serpillère. (Voir Analyse 7.)
12. Anomalies : on écrit avec un seul l (comme bestiole, camisole, profiterole, etc.) les noms suivants : barcarole, corole, fumerole, girole, grole, guibole, mariole, et les mots moins fréquents : bouterole, lignerole, muserole, rousserole, tavaïole, trole. Cette terminaison se trouve ainsi régularisée, à l’exception de folle, molle, de colle et de ses composés. (Voir Analyse 7.)
13. Anomalies : le e muet n’est pas suivi d’une consonne double dans les mots suivants, qui rentrent ainsi dans les alternances régulières (exemples : lunette, lunetier, comme noisette, noisetier ; prunelle, prunelier comme chamelle, chamelier, etc.) : interpeler (au lieu de interpeller) ; dentelière (au lieu de dentellière) ; lunetier (au lieu de lunettier) ; prunelier (au lieu de prunellier). (Voir Analyse 7.)
Liste des graphies rectifiées
abrègement.absout.affèterie.aigüe.allègement.allègrement.allégretto.allégro.ambigüe.ambigüité.appâts.aprioriarcboutantargüer.arrachepied (d’).artéfact.assèchement.asséner.assoir.autostop.autostoppeur, euse.barcarole.baseball.basketball.bassecontre.bassecontriste.bassecour.bassecourier.basselisse.basselissier.bassetaille.bélitre.bésicles.bizut.blabla.blackout.bluejean.bonhommie.bouiboui.boursoufflement.boursouffler.boursoufflure.boutentrain.bouterole.branlebas.braséro.brisetout.cahutte.candéla.cèleri.charriot.chaussetrappe.chauvesouris.chébec.chéchia.chèvrepied.chichekébab.chowchow.cicérone.cigüe.cinéroman.clochepied (à).coincoin.combattif.combattivité.complètement.condottière.contigüe.contigüité.
corole.coupecoupe.couvrepied.covergirl.cowboy.crèmerie.crènelage.crèneler.crènelure.crèteler.critérium.crochepied.croquemadame.croquemitaine.croquemonsieur.croquemort.croquenote.cuisseau.déciller.décrescendo.déléatur.délirium trémens.démiurge.dentelière.désidérata.diésel.dissout.douçâtre.duodénum.édelweiss.embattre.empiètement.évènement.exéat.exéma.exéquatur.exigüe.exigüité.exlibris.exvoto.facsimilé.fairplay.faitout.fèverole.fourretout.froufroufumerole.gageüre.gélinotte.girole.globetrotteur.grigri.grole.guibole.guilde.handball.harakiri.hautecontre.hautelisse.hautparleur.hébètement.homéo-.hotdog.imbécilité.imprésario.innommé.interpelerjeanfoutre.jéjunum.
joailler.kakémono.kifkiflevreau.lieudit.lignerole.linoléum.lockout.lunetier.majong.mangetout.mangeüre.marguiller.mariole.média.méhalla.mêletout.mélimélomémento.mémorandum.millefeuille.millepatte.millepertuis.motocross.muserole.nénufar.ognon.ossobuco.ouillère.pagaille.passepartout.passepasse.pédigrée.pêlemêle.pérestroïkapersifflage.persiffler.persiffleur.péséta.pésopiéta.pingpong.pipeline.piquenique.placébo.platebande.ponch.porteclé.portecrayon.portemine.portemonnaie.portevoix.potpourripoucepied.poussepousse.prêchiprêcha.proscénium.prudhommal.prudhomme.prudhommie.prunelier.québécois.quincailler.quotepart.rassoir.recéler.recépage.récépée.recéper.
réclusionnaire.référendum.réfrénerrèglementaire.règlementairement.règlementation.règlementer.relai.révolver.risquetout.rongeüre.rousserole.saccarine.sagefemmesatisfécit.saufconduit.sconse.sècheresse.sècherie.sèneçon.sénescence.sénestre.sènevé.sénior.séquoia.sérapéum.serpillère.sidecar.sombréro.sorgo.sottie.spéculum.statuquo.striptease.suraigüe.sursoir.tamtam.tapecul.tavaïole.téléfilm.téocalli.tépidarium.terreplein.tirebouchon.tirebouchonner.tirefond.tocade.tohubohu.tournedos.traintrain.trémolo.trole.troutrou.tsétsé.vadémécum.vanupied.vélarium.vélopousse.véloski.vélotaxi.vélum.vènerie.ventail.vergeüre.véto.volleyball.weekend.zarzuéla.




RAPPORT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA LANGUE FRANÇAISEpublié dans les documents administratifsdu Journal officiel du 6 décembre 1990

IV. - RECOMMANDATIONS AUX LEXICOGRAPHES ET CRÉATEURS DE NÉOLOGISMES

Les recommandations qui suivent ont pour but d’orienter l’activité des lexicographes et créateurs de néologismes de façon à améliorer l’harmonie et la cohérence de leurs travaux. Elles ne sont pas destinées dans un premier temps à l’utilisateur, particulier ou professionnel, ni à l’enseignement.
1. Trait d’union : le trait d’union pourra être utilisé notamment lorsque le nom composé est employé métaphoriquement : barbe-de-capucin, langue-de-bœuf (en botanique), bonnet-d’évêque (en cuisine et en architecture) ; mais on écrira taille de guêpe (il n’y a métaphore que sur le second terme), langue de terre (il n’y a métaphore que sur le premier terme), langue de bœuf (en cuisine, sans métaphore). (Voir Analyse I.)
2. Mots composés : quant à l’agglutination, on poursuivra l’action de l’Académie française, en recourant à la soudure dans les cas où le mot est bien ancré dans l’usage et senti comme une seule unité lexicale. Cependant, on évitera les soudures mettant en présence deux lettres qui risqueraient de susciter des prononciations défectueuses ou des difficultés de lecture (*). (Voir Analyse 1.)
* Il y a risque de prononciation défectueuse quand deux lettres successives peuvent être lues comme une seule unité graphique, comme les lettres o et i, a et i, o et u, a et u. Exemples : génito-urinaire, extra-utérin. Pour résoudre la difficulté, la terminologie scientifique préfère parfois le tréma au trait d’union (radioïsotope, sur le modèle de coïncidence). Toutefois l’Académie a estimé qu’on pouvait conserver le trait d’union en cas de contact entre deux voyelles (contre-attaque, ou contrattaque avec élision comme dans contrordre). De même elle a jugé utile le recours éventuel au trait d’union dans les mots formés de plus de deux composants, fréquents dans le vocabulaire scientifique. Par ailleurs, on rappelle que le s placé entre deux voyelles du fait de la composition se prononce sourd : pilosébacé, sacrosaint.
L’extension de la soudure pourra concerner les cas suivants :
a) Des noms composés sur la base d’un élément verbal suivi d’une forme nominale ou de tout (voir plus haut, liste A, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général).
b) Des mots composés d’une particule invariable suivie d’un nom, d’un adjectif ou d’un verbe ; la tendance existante à la soudure sera généralisée avec la particules contre, entre quand elles sont utilisés comme préfixes, sur le modèle de en, sur, supra, et de la plupart des autres particules, qui sont déjà presque toujours soudées. L’usage de l’apostrophe sera également supprimé par la soudure.
Exemples : contrechant (comme contrechamp), à contrecourant (comme à contresens), contrecourbe (comme contrechâssis), contrefeu (comme contrefaçon), contrespionnage (comme contrescarpe), contrappel (comme contrordre), entraide (comme entracte), entreligne (comme entrecôte), s’entrenuire (comme s’entrechoquer), s’entredévorer (comme s’entremanger), etc.
c) Des mots composés au moyen des préfixes latins : extra, intra, ultra, infra.
Exemples : extraconjugal (comme extraordinaire) ; ultrafiltration, infrasonore, etc.
d) Des noms composés d’éléments nominaux et adjectivaux devenus peu analysables aujourd’hui. Voir plus haut, liste B, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général.
e) Des mots composés à partir d’onomatopées ou similaires sur le modèle de la liste C (voir plus haut).
f) Des noms composés d’origine latine ou étrangère, bien implantés dans l’usage, employés sans valeur de citation. Voir plus haut, liste F, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général.
g) Les nombreux composés sur éléments « savants » (en particulier en o). On écrira donc par exemple : aéroclub, agroalimentaire, ampèreheure, audiovisuel, autovaccin, cardiovasculaire, cinéclub, macroéconomie, minichaîne, monoatomique, néogothique, pneumohémorragie, psychomoteur, radioactif, rhinopharyngite, téléimprimeur, vidéocassette, etc.
Remarque : le trait d’union est justifié quand la composition est libre, et sert précisément à marquer une relation de coordination entre deux termes (noms propres ou géographiques) : les relations italo-françaises (ou franco-italiennes), les contentieux anglo-danois, les mythes gréco-romains, la culture finno-ougrienne, etc.
3. Accentuation des mots empruntés : on mettra un accent sur des mots empruntés au latin ou à d’autres langues intégrés au français (exemples : artéfact, braséro), sauf s’ils gardent un caractère de citation (exemple : un requiem). Voir plus haut, liste G, les exemples dès maintenant proposés à l’usage général. Certains de ces mots sont déjà accentués dans des dictionnaires. (Voir Analyse 3.2 et 6 ; Règle 3 ; Graphies 6, 7.)
4. Accentuation des mots empruntés et des néologismes : on n’utilisera plus l’accent circonflexe dans la transcription d’emprunts, ni dans la création de mots nouveaux (sauf dans les composés issus de mots qui conservent l’accent). On peut par exemple imaginer un repose-flute, mais un allume-dôme, un protège-âme (Voir Analyses 3.3 et 6 ; Règle 4.)
5. Singulier et pluriel des noms empruntés : on fixera le singulier et le pluriel des mots empruntés conformément à la règle 7 ci-dessus. (Voir Analyse 6 ; Règle 7 ; Graphies 8, 9.)
6. Anomalies : on mettra fin aux hésitations concernant la terminaison -otter ou -oter, en écrivant en -otter les verbes formés sur une base en -otte (comme botter sur botte) et en -oter les verbes formés sur une base en -ot (comme garroter sur garrot, greloter sur grelot) ou ceux qui comportent le suffixe verbal -oter (exemples : baisoter, frisoter, cachoter, dansoter, mangeoter, comme clignoter, crachoter, toussoter, etc.). Dans les cas où l’hésitation est possible, on ne modifiera pas la graphie (exemples : calotter sur calotte ou sur calot, flotter sur flotte ou sur flot, etc.), mais, en cas de diversité dans l’usage, on fixera la graphie sous la forme -oter. (Voir Analyse 7, Graphie 10, 11, 12, 13.)
Les dérivés suivront le verbe (exemples : cachotier, grelotement, frisotis, etc.).
7. Emprunts : on francisera dans toute la mesure du possible les mots empruntés en les adaptant à l’alphabet et à la graphie du français. Cela conduit à éviter les signes étrangers (diacritiques ou non) n’appartenant pas à notre alphabet (par exemple, å), qui subsisteront dans les noms propres seulement. D’autre part, des combinaisons inutiles en français seront supprimées : volapük deviendra volapuk, muesli deviendra musli (déjà usité), nirvâna s’écrira nirvana, le ö pourra, selon la prononciation en français, être remplacé par o (maelström deviendra maelstrom, déjà usité) ou oe (angström deviendra angstroem, déjà usité, röstis deviendra roestis, déjà usité). Bien que les emplois de gl italien et ñ, ll espagnols soient déjà familiers, on acceptera des graphies comme taliatelle (tagliatelle) paélia (paella), lianos (llanos), canyon qui évitent une lecture défectueuse. (Voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9.)
8. Emprunts : dans les cas où existent plusieurs graphies d’un mot emprunté, on choisira celle qui est la plus proche du français (exemple : des litchis, un enfant ouzbek, un bogie, un canyon, du musli, du kvas, cascher, etc.). (Voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9.)
9. Emprunts : le suffixe nominal -er des anglicismes se prononce tantôt comme dans mer (exemples : docker, révolver, starter) et plus souvent comme dans notre suffixe -eur (exemple : leader, speaker) ; parfois deux prononciations coexistent (exemples : cutter, pull-over, scooter). Lorsque la prononciation du -er (final) est celle de -eur, on préférera ce suffixe (exemple : debatter devient débatteur). La finale en -eur sera de règle lorsqu’il existe un verbe de même forme à côté du nom (exemples : squatteur, verbe squatter ; kidnappeur, verbe kidnapper, etc.). (Voir Analyse 6 ; Graphies 8, 9.)
10. Néologie : dans l’écriture de mots nouveaux dérivés de noms en -an, le n simple sera préféré dans tous les cas ; dans l’écriture de mots nouveaux dérivés de noms en -on, le n simple sera préféré avec les terminaisons suffixales commençant par i, o et a. On écrira donc par exemple : -onite, -onologie, -onaire, -onalisme, etc. (Voir Analyse 7.)

Remarque générale. Il est recommandé aux lexicographes, au-delà des rectifications présentées dans ce rapport et sur leur modèle, de privilégier, en cas de concurrence entre plusieurs formes dans l’usage, la forme la plus simple : forme sans circonflexe, forme agglutinée, forme en n simple, graphie francisée, pluriel régulier, etc.

TABLEAU SYNOPTIQUE DES CORRESPONDANCESentre analyses, règles, graphies et recommandations
Analyses
Règles
Graphies
Recommandations
1
1
1, 2, 3
1, 2
2
2


3.1
3.2
3.3

3
4
4,5
6, 7

3
4
4
5


5
6


6
7
8, 9
4, 5, 7, 8, 9